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La Izquierda Diario
24 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

L’ami de la finance
« France is back » au forum mondial : quand Macron promeut son calendrier néolibéral
Cécile Manchette

Macron était très attendu au forum économique mondial ce mercredi. Tellement attendu que son binôme, Merkel, en a été presque totalement effacé. Sous les projecteurs, Macron a articulé son discours autour de ce qui pourrait constituer son nouveau slogan : « France is back ». Venu clairement pour réaffirmer le leadership de la France sur la scène internationale, le "roi soleil" a également tenu un discours sur la mondialisation défendant la nécessité d’un « nouveau contrat mondial ».

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« Non content d’être sous les feux de l’actualité à Davos avec d’autres leaders mondiaux, Emmanuel Macron tient sa propre rencontre privée quelques heures avant que l’élite planétaire ne converge vers les Alpes suisses  » pouvait-on lire dans le Financial Times. En effet, les jours et les heures précédents l’arrivée de Macron en Suisse, les médias annonçaient le président comme la « star du forum mondial » qui se tient jusqu’au 26 janvier.

Macron avait organisé la même semaine une sorte de mini-Davos à Versailles conviant les plus grands patrons de 140 firmes étrangères dans les salons versaillais. Le message était clair : signifier que les investisseurs étrangers sont les bienvenus sur le sol français, et si possible les meilleurs, pour redorer le blason de l’économie française. Pour appâter les nouvelles entreprises, Macron a mis en avant son CV d’élève modèle de début de quinquennat, de celui notamment qui a fait passer les ordonnances et réduit l’impôt sur les sociétés de 33,3% à 25%. Flexibilisation des conditions de travail, licenciements facilités, autant d’avantages pour les grands patrons et nouvelles entreprises avides de profit.

Macron a ainsi choisi de donner le ton dès l’ouverture de son discours : «  la France est de retour au cœur de l’Europe  » a-t-il déclaré. Le président s’est alors lancé dans une grande diatribe sur les grandeurs de la France s’appuyant sur l’embellie économique que le pays traverse en ce moment pour profiter des regards braqués sur lui : l’ex banquier de Rothschild rôdé au milieu des affaires. Un prestige dont il a besoin quand en interne certains fustigent sa politique migratoire ou les menaces de licenciements qui planent sur de nombreux secteurs.

Si dans l’hexagone beaucoup contestent les ordonnances de Macron, les effets à venir, le patronat français et mondial lui s’en réjouit et revendique l’esprit « conquérant » du président qui contrairement à son prédécesseur réussi, pour le moment, à avancer sur ses (contre) réformes.

Conscient que la concurrence est rude voire déjà perdue face au poids économique des Etats-Unis ou encore de la Chine, Macron a donc insisté sur le fait qu’une « France en mouvement », qui veut « accroitre sa compétitivité » et se lancer dans « l’innovation » ne pourra pas le faire sans l’Europe dont il souhaite être le moteur. Il en a profité, profitant entre autres de la période difficile traversée par Merkel, pour ressortir le discours sur « l’Europe à deux vitesses », distinguant les pays européens qui « avancent », « ambitieux » tels la France, de ceux qui seraient à la traîne, et plomberaient le rayonnement européen.

Une France « de retour », une Europe forte, Macron a poursuivi sur un plaidoyer pour une « un nouveau contrat mondial » s’opposant à celle existante qui « tire vers le bas ». A la place, il a appelé à une économie mondiale « plus harmonieuse », un moyen de se positionner comme un acteur libéral progressiste désireux d’une néolibéralisme « sain ». Certain de part ses dernières réformes qu’ on ne l’accusera pas de ne pas être « business friendly », il s’est positionné comme un acteur de la lutte contre l’évasion fiscale notamment à l’encontre des géants du numérique.

Et « business friendly » il l’est très certainement, l’agenda de la semaine était bien celui d’un président des riches allant du château de Versailles aux Alpes Suisse pour revendiquer ses attaques néolibérales qui se font dans le dos et contre les intérêts des travailleurs.

Crédits : Maxppp

 
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