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La Izquierda Diario
25 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Quand l’extrême droite vient en aide aux sans-abris
A Toulouse, des identitaires « offrent » des sandwichs au porc à des SDF
Frédéric Apoyo

Le Cercle souveraineté et identité toulousaine (CSIT), créé il y a quelques mois, est entré en action ce 22 janvier dans la ville rose. Les membres de cette organisation, issus de formations telles que le FN, Debout la France ou même les Républicains, ont « offert » des sandwichs au porc à des SDF.

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Crédits photo : KENZO TRIBOUILLARD / AFP

C’est une information parue dans le quotidien régional La Dépêche qui a mis en lumière cette honteuse manipulation de la misère par l’extrême droite. Le tout nouveau groupuscule Cercle souveraineté et identité toulousaine (CSIT), fondé il y a quatre mois et dont le slogan, pour le moins explicite, est « les nôtres avant les autres », est entré en action ce lundi 22 janvier. Ces identitaires, dont une partie est issue de formations politiques de la droite dure et de l’extrême droite (FN, Debout la France, Les Républicains etc.), ont mené une action visant à offrir des sandwichs à des sans-abris. Sauf que la subtilité réside dans l’élaboration du sandwich : sandwich aux rillettes de porc, histoire d’être sûr que lesdits sandwichs ne profitent pas à des SDF de confession juive ou musulmane.

« C’est comme pendant la guerre, les Français qui avaient faim ne réfléchissaient pas si c’était du lapin ou du chat. Et puis allez donc en parler aux éleveurs qui manifestent à Montauban. En France, aujourd’hui, il ne faut plus consommer de porc ! » a osé déclarer le secrétaire départemental FN de la Haute-Garonne, Julien Leonardelli, dans les colonnes de La Dépêche. Une argumentation qui rappelle celle du maire de Beaucaire, Julien Sanchez , lui aussi au FN, lors de l’instauration du porc obligatoire dans les cantines scolaires de la ville à la mi-janvier.

Alors qu’il y a encore quelques mois, extrême droite et droite extrême rivalisaient à coup de formules pour traiter les sans-abris de parasites et de bons à rien dont le sort était, au fond, justifié, c’est aujourd’hui à une instrumentalisation politique réactionnaire que nous devons faire face. Celle de la solidarité « nationaliste » feinte qui a trouvé des adeptes avec le début de la crise des réfugiés et qui tend à se « soucier » de « nos » miséreux, doctrine sous-tendue par l’absurde formule selon laquelle « on ne peut accueillir toute la misère du monde ».

L’extrême droite n’est pas, du jour au lendemain, plus « humaniste », mais tend au contraire à promouvoir sous le label « dédiabolisé » ses relents les plus réactionnaires. Face à l’urgence sociale et humanitaire, il s’agit au contraire d’exiger la réquisition de tous les logements vides, la fin des contrats précaires et des embauches massives en CDI dans les entreprises et dans la fonction publique, couplé à une baisse du temps de travail jusqu’à éradication du chômage, et ce pour tous, avec ou sans papiers. Mais il est sûr qu’un tel programme, seul à même de lutter efficacement contre la précarisation et la misère qui touche l’ensemble des classes populaires, ne sera jamais porté par les réacs d’extrême droite.

 
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