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La Izquierda Diario
30 de janvier de 2018 Twitter Faceboock

Villeneuve la Garenne
Le Parisien défend la police qui tire sur un automobiliste en fuite
Julien Anchaing

Ce 26 janvier, à Villeneuve la Garenne, un policier tire une dizaine de balles sur un automobiliste en fuite refusant de se soustraire à un contrôle sur l’autoroute A86. Alors que le jeune de 19 ans, passager qui avait pris le volant pour fuir la police, pendant que le conducteur se faisait arrêter, a pris deux balles, une dans le coude et une dans la hanche, les chiens de garde sont bien évidemment de sortie. Et le Parisien s’est montré exemplaire dans la justification d’une violence policière inouïe.

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Pourrait-on réellement défendre un policier qui tire une dizaine de balles pour une simple fuite durant un contrôle routinier sur l’autoroute ? Il suffit de se pencher sur les derniers articles du journal Le Parisien pour entrer dans le plus moribonde du rôle des chiens de garde. Comme l’écrit le site paris-luttes.info, le journal a publié un ensemble d’articles justifiant avec cynisme la violence policière, opposant la version officielle des services de l’État, dont l’on parle sans le moindre conditionnel, à une vidéo prise sur les faits par un automobiliste qui donne une toute autre lecture des faits.

Les différentes versions s’accordent sur la base des faits : une voiture contrôlée sur l’autoroute voit son conducteur, de 26 ans sorti du véhicule pour refus d’obtempérer. Il ne disposerait pas de permis de conduire. Son passager, de 19 ans, décide alors de prendre la fuite au volant de la voiture. Alors que la vidéo démontre sans le moindre doute que le conducteur prend soin à éviter les policiers pour prendre sa fuite, et de fait allant jusqu’à mettre son clignotant, le policier sort son arme de service chargée de 15 balles et tire 10 balles en pleine journée sur une autoroute. Alors que la voiture est criblée de balles, le conducteur lui termine sa route avec une balle dans le coude et dans la hanche. Des blessures suffisantes pour être hospitalisé 3 jours et terminer avec près de 30 à 40 points de suture.

Le Parisien, en bon chien de garde, nous a bien évidemment épargné ce type de détails, préférant faire de la version du policier une version de facto véridique. L’article publié le jour même des faits se permet comme introduction purement objective : « Le conducteur avait foncé sur les motards de la police ». Si, dans cet article, on apprend, avec une rhétorique de justification totale de la part du journal, que le conducteur blessé fait l’objet d’une accusation de « tentative de meurtre », il devient celui qui aurait « foncé » sur des « policiers motards », passant de victime blessé par balles par une répression d’une violence inouïe à dangereux assassin de policier.

Mais la violence médiatique, venue soutenir une violence policière que la militarisation des forces de répression ne fait que renforcer, ne s’arrête pas à une déformation ignoble de faits facilement contestables. L’appareil médiatique qu’incarne Le Parisien a pu se faire joie d’écrire un ensemble d’articles à travers les jours qui ont suivi les premières contestations dans le quartier de la Caravelle.

En effet, ce sont maintenant de dangereux émeutiers, qui ont eu accès à la vidéo de l’arrestation, qui se sont décidés à brûler des poubelles et caillasser un bus. Les malheureux policiers quant à eux auraient souffert de jets de pierres, alors que le quartier a été quadrillé très rapidement après les faits par les forces de l’État, le commandant de la police ayant été envoyé sur place pour s’assurer d’éviter « toute difficulté » (vous laissant bien évidemment imaginer de quel calme, et de quelles difficultés on parle ici.) Le Parisien finit par nous reconnaître que la version officielle des faits serait « remise en question » par cette vidéo (ne le prenant pas pour autant tant au sérieux…) avant enfin de terminer la boucle médiatique bien habituelle en cas de violences policières en banlieue urbaine : la famille aurait appelé au calme…

En résumé, Le Parisien nous fait part d’une version nous justifiant une violence policière extrême pour un simple délit de fuite sur une autoroute, afin de terminer sur une diabolisation totale de la victime et un appel au calme après la « mise en danger d’un policier ». Reste à voir désormais comment le pouvoir judiciaire devrait boucler la violence structurelle de répression par l’État. De son côté, l’avocat des deux jeunes interpellés a fait part de leur volonté de porter plainte pour tentative d’homicide, contre l’agent de police.

 
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