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La Izquierda Diario
7 de février de 2018 Twitter Faceboock

Deux poids, deux mesures
Neige : quand Alain Juppé se plaint d’un retard de train....
Sadek Basnacki

Alain Juppé a mis 4h pour faire Paris Bordeaux, soit 2h de plus que le temps normal, à cause de la tempête de neige. Alors qu’il était tranquillement au chaud dans son train en première classe il a cru bon de tweeter son mécontentement, alors même que des milliers de personnes vivent dans la rue, livrés à eux-mêmes. Un faussé sépare l’ancien ministre du monde réel.

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Alain Juppé y est donc allé de son tweet. Il a été l’un des premiers politiciens à critiquer la gestion des infrastructures – en l’occurrence la SNCF - en cette semaine où une grande partie de l’hexagone est recouvert par la neige. Outre le fait que la SNCF n’est en aucun cas responsable du temps qu’il fait, il faut savoir que les conducteurs de train doivent respecter une limitation de vitesse en cas d’intempérie comme l’a souligné la SNCF dans sa réponse à l’ancien premier ministre sur le même réseau social. Le groupe explique que s’il y a une telle limitation de vitesse c’est pour éviter les projections de glaces qui lors d’un croisement entre deux trains pourraient endommager gravement les trains et donc impliquer un retard bien supérieur à deux heures.

Il est bon de rappeler à Alain Juppé que dans sa ville, Bordeaux plus d’une centaine de SDF dorment dans la rue chaque soir selon le Samu social et leur réalité est bien différente de celle du maire. Ils souffrent et meurent parfois à cause du froid. Mais Juppé ne s’attarde pas sur ce genre de détails, pour lui seule compte la ponctualité du réseau du rail.

Il n’est pas le seul à s’être plaint ainsi de la gestion des infrastructures qui devient une bataille politique. Ainsi, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, a expliqué sur BFM TV que mardi soir, elle a été obligée de faire un détour et aurait mis 3 heures pour rentrer chez elle. Comble de la malchance son train de ce mercredi « n’est jamais parti ». Elle demande des comptes à la SNCF, à la RATP et à l’OPTILE qui gèrent l’ensemble des entreprises privées exploitant les lignes d’autobus de la collectivité. Un épisode aussi rare soit-il et aussi peut prévisible ne serait donc pas une excuse.

Mais le problème majeur de la vague de froid est ailleurs. La gestion de l’accueil des SDF, le fait que plus d’un millier de personnes aient dormi sous une tente dans les rues parisiennes dans la nuit de mardi à mercredi, la gestion des camps de migrants qui n’ont même pas d’accès à l’eau et qui survivent dans des abris de fortune ne sont que secondaire dans cet abattage médiatique et politique, pendant qu’Alain Juppé ou Valérie Pécresse ne peuvent pas aller à leur rendez-vous en temps et en heure. De plus, des milliers de travailleurs ont dû faire face à des conditions difficiles pour se rendre sur leur lieux de travail et ne pas perdre des jours de salaire, problème que ces deux anciens ministres ne connaissent pas non plus.

 
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