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La Izquierda Diario
19 de février de 2018 Twitter Faceboock

« Il leur touchait les fesses en passant »
O’Tacos Paris : grève et occupation contre les abus d’un patron voyou
Imrane Mylhane

Depuis le 9 février les 24 salariés du restaurant O’Tacos du boulevard Clichy, dans le 18e arrondissement, ont dit stop à l’esclavage moderne. Ils dénoncent des conditions de travail dignes d’un polar, mais qui hélas sont la réalité de beaucoup de salariés précaires dans la restauration et les petits commerces.

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Absence de fiche de paie, absence de contrat de travail, heures supplémentaires non rémunérées, paiement en dessous du smic, surveillance et écoute à distance, attouchements sexuels, travail de mineur de nuit, déclarations fiscales bidons... les dérives de ce patron du restaurant franchisé de la chaine de sandwich O’Tacos, mériterait surement l’oscar du pire patron. Les salariés racontent le calvaire qu’ils ont subi dans ce restaurant : « Nous n’avions pas de contrat de travail ni fiche de paie », « le patron nous versait 7€50 de l’heure, sans jamais payer les heures supplémentaires ». C’est avec l’aide notamment du syndicat Sud Commerce, que les salariés ont décidé de se mettre en grève jusqu’au bout pour réclamer leurs droits et faire sanctionner ce patron voyou, mais aussi pervers. Les salariés racontaient sur l’antenne de Radio Fréquence Paris Plurielle, comment le patron s’amusait à violenter les salariés et les cuisiniers, ou encore les attouchements et les remarques sexistes, que subissaient les travailleuses du restaurant : « il leur touchait les fesses en passant, ou il leur disait ‘t’as des gros seins toi dis donc’ ». Les salariés racontent qu’ils avaient peur de laisser une de leurs collègues seule avec lui. Ils racontent également le cas d’une jeune travailleuse de 16 ans, qui travaillait jusqu’à 5h du matin, sans jamais avoir l’accord de ses parents.

C’est en tout cas une lutte qui mérite d’être connue, car elle donnera surement l’envie à de nombreux salariés dans la même situation, qui n’osent pas réclamer leur droit par peur du licenciement. Les salariés expliquent au micro de RFPP : « maintenant que l’on connait notre droit, on lachera rien ».

Les salariés ont donc appelé à l’occupation illimitée du restaurant jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

2018 démarre en tout cas sous le signe des luttes des précaires, après ONET, Holiday INN, de nombreuses autres luttes voient le jour à l’image de celle de O’Tacos ou des travailleurs sans papier de différentes agences d’intérim parisiennes. Elles arrivent dans un contexte ou les travailleurs sont de plus en plus opprimés et précarisés, depuis les dernières lois Macron, et El Khomri, donnant tous les pouvoirs aux entreprises pour appuyer sur la tête des salariés et les exploiter encore plus. Si le droit aujourd’hui est du coté des patrons, la flexisécurité de Macron, montre toutes ses limites avec des salariés dans le cas des O’Tacos, ou un patron peut avoir un restaurant qui a pignon sur rue, sans rédiger de contrat de travail, ni payer les salariés pour les heures effectuées, ou encore fermer en dehors des heures légales d’ouverture.

Crédits photo : LP/C.B.

 
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