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La Izquierda Diario
8 de mars de 2018 Twitter Faceboock

L’État et la police complices
8 mars en Ukraine. Une manifestation féministe attaquée par l’extrême droite
Alona Liasheva

Nous reproduisons ci-dessous le témoignage d’une agression misogyne et nationaliste qui a eu lieu le 8 mars contre des militantes féministes à Kiev en Ukraine. La politique du gouvernement pro-occidental favorise le développement des organisations d’extrême droite qui agissent avec une impunité totale contre les militants féministes et LGBT.

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Ce 8 mars un groupe de féministes de gauche et anarchistes, a décidé de rendre visibles plusieurs problèmes qui affectent toutes les femmes aujourd’hui en Ukraine. Il s’agit de la pauvreté et des mauvaises conditions de travail, de la violence domestique et du lobby de L’Église orthodoxe contre la convention d’Istanbul [traité international sur les droits de l’homme adopté par le Conseil de l’Europe pour la protection contre la violence contre les femmes et la violence domestique. Mais il y a un problème qui est devenu une réalité quotidienne : la violence de l’extrême droite contre les féministes et les militantes LGBT+.

En effet, chaque événement sur cette question, y compris des débats et des ateliers, fait face à des menaces et même à des attaques physiques. Et cela n’est même pas relayé par la presse. C’est précisément cela que notre banderole voulait dénoncer. Pour symboliser la violence de l’extrême droite nous avons choisi le symbole des Milices Nationales. Les Milices Nationales c’est un corps paramilitaire avalisé par L’État et lié à des organisations d’extrême droite, qui adopte une esthétique nazi et promet « d’établir l’ordre ukrainien » dans les villes.

Évidemment, l’extrême droite a pris notre critique comme une insulte. Mais ils n’ont rien trouvé de mieux que de nous accuser d’insulter les symboles nationaux et nous ont attaquées. La première attaque a eu lieu au début de la manifestation, et la police a réagi comme à son habitude : elle a ignoré les menaces de l’extrême droite et est intervenue seulement après que les militants d’extrême droite nous aient attaquées physiquement. Nous avons réussie à conserver la banderole, plus tard nous l’avons dépliée et affichée à nouveau. Nous avons demandé à la police de marcher proche de nous, mais un policier nous a répondu : « il est hors de question que je vous protège ».

L’histoire semblait finie mais en réalité elle était sur le point d’atteindre le climax. Quand nous approchions du centre administratif de la mairie de Kiev, un homme portant un uniforme de policier a attaqué et repoussé Dana, la camarade qui tenait la banderole. Il ne nous a jamais informées que nous étions en train de violer une loi. Pendant ce temps, un autre homme en uniforme a arraché notre banderole et s’est enfui. Ce deuxième homme rassemblait beaucoup à Vadym Humen, un policier particulièrement violent qui a participé à la répression de nombreuses manifestations avant, pendant et après le mouvement Maïdan.

Nos tentatives de dénoncer ce qui s’était passé à la police a été un échec. A ce moment là on se demandait comment on allait rentrer chez nous en sécurité. Deux heures plus tard nous avons appris qu’au moins deux autres manifestantes avaient été attaquées physiquement par des nationalistes : à l’une on a versé du colorant sur le visage et l’autre a été aspergée de spray au piment. L’organisatrice de la manifestation d’hier, Olena Shevchenko, représentante de l’ONG LGBT Insight, a été emmenée au commissariat pour insulte contre des symboles nationaux.

Cet article a été originellement publié par le site LeftEast, traduit de l’anglais et reproduit par RévolutionPermanente.fr avec l’autorisation des éditeurs du site.

 
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