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La Izquierda Diario
9 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Journée Internationale pour les Droits des Femmes
8 mars : une journée de mobilisation historique dans l’État espagnol
Pepe Balanyà

Dans le contexte international de mobilisations, de manifestations et de grèves pour les droits des femmes, presque 6 millions de personnes se sont mobilisées dans l’État espagnol. À l’échelle mondiale, la mobilisation a été l’une des plus importante.

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Malgré la campagne médiatique menée dans l’État espagnol par le gouvernement, la patronat et l’Église contre la grève générale des femmes prévue pour le 8 mars, la journée a été une réussite historique qui a eu un écho à l’échelle internationale.

Sous le mot d’ordre "si nous nous arrêtons, le monde s’arrête", presque 6 millions de personnes ont suivi la grève lancée à l’appel de syndicats et de plusieurs organisations féministes. Entre 5 et 6 millions de femmes luttant pour leurs conditions et d’hommes solidaires de ce mouvement sont descendus dans la rue, réalisant ainsi les manifestations les plus massives ayant eu lieu en Espagne depuis plusieurs décennies.

Depuis le matin, dans les principales villes, des piquets de grève ont été tenus sur plusieurs lieux de travail. Le métro, les autocars, ainsi qu’une large part du secteur de l’éducation étaient en grève. Des arrêts partiels ont également eu lieu dans les secteurs de la métallurgie, dans d’importantes usines d’automobiles, RENFE (société nationale des chemins de fer) et chez les fonctionnaires.

Plus de 200 rassemblements étaient prévus dans tout le pays. La journée a débuté avec les manifestations des étudiantes et les lycéennes, qui protestaient contre les violences faites aux femmes, l’éducation patriarcale, la réduction du budget de l’éducation et la hausse des frais d’inscription. L’arrêt total des cours dans tous les lycées et les facs, ainsi que l’arrêt de l’administration dans la beaucoup de lycées et d’universités a permis une forte convergence entre la grève étudiante et la grève des femmes travailleuses, notamment lors de l’après-midi, où les principales mobilisations étaient prévues.

Durant l’après-midi, dans les grandes villes surtout, ont eu lieu les mobilisations les plus massives de la journée. À Bilbao, à Séville, à Vigo, mais surtout à Madrid avec plus de 500 000 personnes ; ainsi qu’à Barcelone avec plus de 600 000 manifestants, les mobilisations ont été historiques. Des slogans tels que "Sans les femmes, il n’y a pas de révolution" (« sense les dones no hi ha revolució »), "Capital, patriarcat, alliance criminelle" (« capital, patriarcat aliança criminal ») ; "Femme travailleuse, libre et combattive" (« mujer trabajadora, libre y luchadora ») ; ainsi que des chansons liées à la guerre civile ou rappelant les journées de grandes luttes et grèves des années 1970, ont rythmé les mobilisations.

Outre la force de la mobilisation, un autre élément remarquable : pour la première fois, les syndicats lançaient un appel à la grève du 8 mars pour les droits de femmes. Établir le lien entre les revendications féministes et les méthodes de lutte de la classe ouvrière, c’est-à-dire pousser à ce que les directions syndicales prennent en charge les revendications d’une grande partie de la classe – celle qui est, de plus, la plus exploitée – n’a pas seulement permis que cette journée féministe soit la plus puissante des dernières années, mais aussi que celle-ci soit la caisse de résonance d’une colère qui monte contre les politiques d’austérité du gouvernement.

 
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