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La Izquierda Diario
12 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Acharnement répressif
Affaire de la chemise arrachée : ouverture du procès en appel
Enora Lorita

Ce lundi 12 mars s’ouvrait le procès en appel des douze salariés ou ex-salariés d’Air France, jugés pour l’affaire de la « chemise arrachée » d’octobre 2015. Alors que 2900 de leurs collègues étaient à l’époque menacés de licenciement, politiques et médias dénoncent encore une soi-disant « violence », quand la violence en réalité n’est que celle de l’acharnement et la répression syndicale.

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L’image des deux cadres d’Air France fuyant le siège de la compagnie alors qu’ils étaient venus annoncer le plan qui allait menacer des milliers d’emplois était devenu un symbole de la colère ouvrière. Alors que des centaines de salariés manifestaient au siège d’Air France, le DRH de l’entreprise ainsi que le responsable du long courrier avait ainsi dû fuir devant la démonstration d’une force ouvrière se battant contre quelques dirigeants ne voulant qu’augmenter leur profit.

Médias et politiques avaient rapidement saisit l’occasion pour retourner la situation et accuser cinq salariés de « prise d’otage », parlant d’« opérations de casseurs » et criant à la violence. L’affaire était devenue politique, et le gouvernement d’époque avait lancé une véritable opération de criminalisation des syndicalistes, à l’image de Manuel Valls qui avait réclamé des « sanctions exemplaires à l’égard des salariés ». Quelques semaines avant le début du mouvement contre la loi travail du printemps 2016, l’affaire avait été l’expression d’une colère ouvrière montante contre la violence, pas celle dont parlait Valls ou les médias, mais la violence patronale, celle qui avait à l’époque mis à la rue des centaines de famille, la violence du chômage et de la répression qui s’abat encore aujourd’hui sur ces ouvriers syndicalistes.

Fin novembre 2016, en première instance à Bobigny, lors d’un procès où ils avaient été insultés de « voyous » et assimilés à des « hordes d’animaux sauvages », trois des prévenus avaient été condamnés à trois et quatre mois de prison avec sursis tandis que le quatrième avait été relaxé, ce contre quoi le parquet avait fait appel. Les huit ex-salariés, accusés de dégradations sur le portail d’entrée au siège d’Air France, avaient été condamnés à 500 euros d’amende. Le mépris de classe exprimé par les propos du procureur durant l’audience de 2016 était surtout revêtu d’un message politique destinés à ceux qui avaient osé relever la tête face une direction qui, à travers ses 2900 licenciements, avait tenté de faire payer sa crise aux salariés. L’affaire était en effet l’expression d’un acharnement patronal et d’une répression syndicale, soutenus par le gouvernement PS de l’époque, par les médias et par une justice de classe.

A l’occasion de l’ouverture du procès en appel, un rassemblement a eu lieu ce lundi devant le tribunal de Paris en soutien aux salariés inculpés. De plus, ce procès en appel intervient dans un contexte où l’intersyndicale a décidé d’appeler à une journée de grève le 23 mars, et qui dont une partie a également rejoint l’appel du 22 mars, contre le refus d’Air France-KLM d’augmenter de 6% les salaires, qui bloqués depuis 2011 n’ont pas suivi la perte de pouvoir d’achat, alors que l’entreprise a fait 1,5 milliards d’euro de bénéfice en 2017.

 
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