L’annonce du brutal assassinat de Marielle Franco mercredi 14 mars a eu l’effet d’une bombe. Partout dans le monde, les rassemblements de soutien se sont multipliés.. En Amérique Latine et au Brésil, ce sont des milliers de personnes qui ont défilé dans les rues. Et pour cause, la brutalité avec laquelle la Police fédérale brésilienne s’est empressé de faire taire Marielle Franco, quelques jours après qu’elle ait dénoncé la mise sous-tutelle militaire de Rio de Janeiro et son caractère répressif, a de quoi glacer le sang.
Marielle Franco était un symbole de combativité : issue de la favela de la Maré, cette « femme, noire, mère, issue des favelas » était parvenue à, comme elle le disait, « contrarier les statistiques ». Sociologue de profession et députée du Parti Socialisme et Liberté (PSOL) à l’Assemblée municipale de Rio de Janeiro, elle utilisait cette fonction afin de faire entendre la voix des femmes des favelas et menait un travail de défense des droits humains. Femme de luttes, elle revendiquait son origine des favelas et « faire de la politique autrement ». Elle jouait également un rôle important dans l’émancipation des personnes Lgbt et racisées.
Son assassinat a eu lieu quelques temps après qu’elle ait dénoncé l’intervention militaire à Rio et souligné les scandales parlementaires croissants. Bien que toute la lumière n’ait pas encore était faite sur son assassinat, on sait d’ores et déjà que les balles ayant tué Marielle et son chauffeur Anderson Gomes étaient bien celles de la Police Fédérale.
Dans un contexte où le Brésil subit de nombreuses offensives contre les droits démocratiques et une montée des populismes de droite, cet assassinat entend signifier aux femmes noires qu’elles devraient rester silencieuses. C’était sans compter la marée de femmes qui, face à cet assassinat, ont décidé d’hausser le ton. A Coimbra aussi des femmes et des hommes ont voulu joindre leur voix à ces milliers d’autres.
"Solidarité féministe et internationaliste autant qu’il le faudra !"
