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La Izquierda Diario
28 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Recueillement et récupération
Mireille Knoll, ou comment instrumentaliser un crime antisémite
Corinne Rozenn

Volée, tuée et brûlée dans son HLM, à 85 ans. Le meurtre de Mireille Knoll, rescapée de la rafle du Vel d’hiv et veuve d’un survivant d’Auschwitz est glaçant, et ce d’autant que parmi les deux principaux suspects figure son voisin de palier. Le deuil a néanmoins promptement cédé la place à la récupération éhontée de la part du gouvernement et des organisations pro-sionistes qui s’arrogent le monopole de la représentation de la communauté juive en France.

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Dans la foulée de l’opération d’instrumentalisation entourant l’hommage national rendu au gendarme assassiné à Trèbes, laissant à l’arrière-plan les trois autres victimes, Macron et son gouvernement se sont engouffrés dans la brèche à la suite de l’annonce du meurtre d’une octogénaire dans son HLM du 11ème arrondissement, survenu le même jour que l’attentat dans l’Aude.

Traçant un trait d’égalité entre les deux événements sanglants, Macron et ses ministres ont condamnés en chœur l’assassinat pour mieux en tirer profit : le président s’est rendu aux obsèques, mercredi matin, au cimetière parisien de Bagneux, pendant que ses ministres défilaient lors d’une « marche blanche » parisienne, dans la soirée, qui se voulait un hommage apolitique mais qui était, à l’inverse, une manifestation des plus politiques : au service du gouvernement et des associations comme le CRIF qui s’arrogent le droit d’être les seuls représentants de la communauté juive hexagonale et qui l’associent à leurs positions pro-sionistes.

On aura compris que les raccourcis islamophobes, consistant à accoler le nom des meurtriers présumés, assignés à une identité arabo-musulmanes, à l’ensemble d’une communauté (tout en s’en défendant), étaient au rendez-vous, tout comme la façon d’expulser de la marche blanche le Front National de Marine Le Pen, parti issu de la droite antisémite dont se réclame son père, de même que La France Isoumise, de Jean-Luc Mélenchon, au nom du fait qu’il s’agirait de deux partis « extrémistes » mais surtout en raison des positions critiques de ce dernier vis-à-vis de la politique que mène l’Etat d’Israël.

Que l’antisémitisme soit l’un des pires poisons véhiculés par le système et qu’il continue à servir d’exutoire à des abrutis agissant au nom d’une religion ou de leurs intérêts, voilà qui est indéniable et doit être combattu par nos organisations, au sein du mouvement ouvrier et de la jeunesse. Mais sans pour autant tomber dans le piège de l’union sacrée, derrière Macron et l’Etat d’Israël, pour le coup, après l’union nationale derrière la gendarmerie. Ces opérations sont autant de façons de détourner l’attention de ce qui est au cœur de la situation, à savoir la bataille qui s’annonce contre la réforme du rail et à laquelle entend bien participer la jeunesse. Un combat où nous devrons être tou-te-s ensemble et qui sera la meilleure façon de combattre la xénophobie, les racismes, l’antisémitisme et toutes les formes de discriminations qui sont alimentées par le système.

 
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