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La Izquierda Diario
29 de mars de 2018 Twitter Faceboock

Offensive contre les chômeurs
Le gouvernement pourrait s’attaquer au cumul allocations-revenus des chômeurs
Pepe Balanyà

Après les décisions prises par le gouvernement de renforcer le contrôle des chômeurs et de nationaliser l’UNEDIC afin de détruire l’assurance chômage, l’exécutif se donne aussi la possibilité de toucher au cumul chômage-emploi.

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Crédit photo : DR

Le renforcement du contrôle des chômeurs

Même si, aujourd’hui, il est déjà possible de réduire de 20% les allocations des chômeurs qui « ne cherchent pas suffisamment » et si, en 2015 sous François Hollande, 200 « super-contrôleurs » surveillaient déjà les chômeurs dans leurs recherches d’emploi, le projet de Macron vise à durcir encore plus les sanctions et à valider la logique économique du patronat selon laquelle le chômage ne serait pas dû à une insuffisance de l’emploi entretenue par le capital, mais à la responsabilité du chômeur lui-même.

Le projet, qui a irrité les syndicats et qui est largement connu depuis la fin de l’année dernière, prévoit comme sanction une réduction de 50% des allocations chômage pendant deux mois en cas de recherche insuffisante, de refus de formation ou de refus de deux offres d’emploi. Pour les cas de récidive, la suppression des allocations serait totale deux mois durant. Le but est de renforcer le flicage de Pole Emploi et de contraindre les chômeurs à accepter tout emploi , même dans des conditions précaires et dégradées.

Vers la nationalisation de l’UNEDIC et la fin de l’assurance chômage

Sous prétexte d’universaliser l’assurance chômage en l’élargissant aux indépendants, qui aujourd’hui ne cotisent pas dans les caisses de l’UNEDIC, le gouvernement a annoncé en décembre dernier le projet de supprimer les cotisations chômage et de les remplacer par une hausse de la CSG (contribution sociale généralisée).

Cette suppression des cotisations viserait principalement à mettre en faillite la caisse de chômage par manque de moyens, pour ainsi en finir avec la logique basée sur l’assurance de l’UNEDIC. En effet, depuis 1950, syndicats et patronat gèrent ensemble l’assurance chômage et négocient sur les modalités d’indemnisation des chômeurs en ouvrant le droit à des indemnisations élevées. Dans ce système là, chacun cotise et reçoit des droits correspondants.

Le gouvernement pourtant, comme avait déjà promis Macron en campagne, cherche à aller vers un contrôle plus étroit de l’Etat sur la gestion et les modalités d’indemnisation du chômage, par la mise en place de prestations minimales conditionnées au niveau des revenus. La nationalisation de l’UNEDIC permettrait ainsi à l’Etat, au service du MEDEF, d’avoir un plus grand contrôle sur le chômage en écartant les représentants syndicaux.

De plus, tandis que l’assurance chômage rapporte actuellement 30 milliards d’euros, le remplacement de celle-ci par l’impôt de la CSG ne rapporterait que 18 milliards.

Toucher au cumul chômage-emploi

Dans ce contexte-là, les chômeurs ont encore une autre raison pour être en colère car la dernière attaque du gouvernement va toucher à leur possibilité de cumuler chômage et emploi. Comme annoncé par Les Echos, « le projet de loi sur les parcours professionnels ouvre la possibilité pour l’Etat d’ « adapter » les règles de cumul allocations-revenus des chômeurs ».

Pour rassurer tous les syndicats qui se sont irrités face à la possibilité d’ « adapter » le cumul chômage-emploi, des sources proches du ministère du travail ont avancé que ce projet de loi sur les parcours professionnels permettrait d’adapter les règles de cumul afin de « pouvoir agir le moment venu en fonction des résultats des négociations dans les branches attendues pour la fin de l’année ». C’est-à-dire, le cumul allocations-revenus pourra s’adapter en fonction des accords passés entre l’Etat et le patronat.

Cependant, rien n’est moins rassurant que l’étouffement des moyens de l’assurance-chômage, les emplois de plus en plus précaires que les chômeurs vont être forcés d’accepter et l’étroite collaboration entre l’Etat et le MEDEF dans ces attaques. Tout laisse penser, au contraire, que le cumul allocations-revenus sera adapté au détriment des chômeurs et au bénéfice du patronat.

 
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