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La Izquierda Diario
2 de avril de 2018 Twitter Faceboock

Grève SNCF : Echos de chantiers #2
Témoignages. Avec un taux de grève historique, les cheminots sont prêts pour la bataille !
Laura Varlet, cheminote syndicaliste

Avec 48% de taux de grévistes annoncés à partir du 3 avril, 77% chez les conducteurs et 90% chez les aiguilleurs, les cheminots sont prêts à se battre. Après un premier "Echos de chantiers" que nous avons publié avant la mobilisation massive du 22 mars à la SNCF, nous avons à nouveau sollicité les correspondants et lecteurs cheminots de Révolution Permanente pour partager avec l’ensemble de nos lecteurs, les échos et les anecdotes sur la préparation de la grève, qui s’annonce historique à partir du 3 avril, dans les différents chantiers, gares et établissements.

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Crédit photo : O Phil des contrastes

Des taux de grèves historiques qui annoncent une réelle combativité et envie de se battre

Les taux de grève officiels annoncés par la direction de la SNCF montrent bien que les cheminots ont envie d’en découdre. Personne ne peut dire aujourd’hui que les cheminots ne veulent pas se battre. Une prévision de 48% de grévistes a été annoncée par la direction, 77% chez les conducteurs, ce qui veut que la grève est nettement plus suivie que celle du 22 mars, 95% chez les contrôleurs et 90% chez les aiguilleurs. De nombreuses lignes seront carrément fermées et seulement 12% des TGV, 13% des trains Intercités, et 6% des TER seront assurés, selon les annonces officielles de la direction. La grève s’annonce donc très suivie, dans tous les corps de métier, au point où la direction a mis en place une prime spéciale pour inciter les cadres à travailler pendant les jours de grève et remplacer ainsi les grévistes.

Une discussion sur les modalités de la grève se mène dans les chantiers

La discussion sur les modalités de grève existe dans les chantiers, et il est vrai qu’au vu de la détermination démontrée par les taux de grévistes, il est pertinent de se poser la question de pourquoi ne pas continuer Pourquoi ne pas partir pour de vrai cette fois Pourquoi retourner au travail après deux jours de grève, si la détermination, si la force est là ?

Mais que la reconductible devienne une réalité, il faudra surtout que les cheminots déterminés à la construire deviennent des vrais militants de la grève, que chaque gréviste aille chercher jusqu’au dernier collègue, expliquer l’importance de venir aux Assemblées Générales, puisque c’est là où l’on retrouve la force collectivement, que l’on se pose les problèmes et que l’on réfléchit collectivement aux potentielles difficultés, comme par exemple le problème financier, pointé par de nombreux collègues, et surtout que l’on trouve des solutions tous ensemble.

Un air soixante-huitard et la possibilité d’une convergence

Aujourd’hui, la question de la convergence ne se pose pas en théorie, mais très concrètement. La nécessité et la possibilité d’un tous ensemble commence à rentrer dans les esprits. Surtout que bien que les cheminots sont bel et bien la pointe avancée de la contestation aux réformes du gouvernement Macron, ils ne sont pas les seuls à être mobilisés aujourd’hui. Il y a les étudiants dans de nombreuses universités, il y a également les salariés d’Air France, de l’énergie, les éboueurs, et d’autres secteurs encore qui se battent. En Région Parisienne, il y aura une manifestation, appelée par Sud Rail et FO Cheminots, au départ de Gare de l’Est à 13h30, à laquelle se sont d’ores et déjà joint les étudiants mobilisés de Tolbiac qui occupent en ce moment même leur université et qui font des Assemblées Générales à plus de 1.000 étudiants.

C’est cette force et cette convergence qu’il va falloir construire et alimenter, la journée du 3 avril est en ce sens un premier pas et un premier test très important pour avancer dans cette direction.

De nombreux cheminots lisent, partagent, suivent et collaborent avec Révolution Permanente. Aujourd’hui, ils ont été nombreux à nous faire parvenir leurs témoignages sur la préparation du 3 avril et de l’ambiance dans les chantiers. Nous invitons tous les cheminots qui le souhaitent à nous envoyer leurs ressentis, les compte-rendu, les images photo ou vidéo des assemblées générales ou des actions organisées dans les différentes villes à [email protected]. Nous partageons les témoignages que nous avons reçu jusqu’ici avec nos lecteurs :

"La manifestation et la grève du 22 mars ont été particulièrement réussie ! Côté conduite bien sûr, mais aussi du côté de l’encadrement : tout nos dirigeants de proximités et les agents de notre bureau de commande étaient en grève, dans la manif’, et dans le cortège SUD Rail ! Bienvenu à elles et eux dans la lutte.

La prise de conscience est violente dans les hautes sphères de la direction, qui multiplie les maladresses pour tenter d’éteindre le feu qu’elle a contribué à allumer. Le gouvernement ne semble pas plus serein, face au nombreux mouvements sociaux qui bousculent les autres secteurs : fonction publique, justice, Carrefour, hôpitaux, Ephads, ramassage des ordures, la Poste, l’université, etc... Ce sera un véritable privilège de lutter aux côtés des femmes et des hommes de ces secteurs."

P., conducteur de train à la banlieue Paris Sud Est, syndiqué Sud Rail


"A Saint Lazare après le 22 on était plusieurs à faire le constat que c’était aux grévistes de décider de leur mouvement, de quand ils commencent, s’arrêtent et ce qu’on demande. Partant de là on avait une semaine pour aller voir nos collègues sur les chantiers en parallèle de nos journées au boulot. Ça nous a permis de voir deux choses : la première c’est que la grève c’est aussi se donner du temps, et c’est pas évident d’aller discuter un peu partout quand on est toujours au boulot, d’où la nécessité d’une vraie grève reconductible pour pouvoir être actif, comment aller convaincre nos collègues pendant les 3 jours au boulot qui précèdent les 2 jours de grève du calendrier proposé par la CGT La deuxième c’est que nos collègues sont motivés, ils seront dans la bagarre, bien sur ce calendrier a mis le doute dans les têtes et beaucoup regarderont ce qu’il se passe ailleurs, au delà de Saint Lazare, alors souvent ils nous disent qu’ils espèrent que de nombreux cheminots partout dans les Assemblées Générales exprimeront leur volonté au-delà des consignes d’appareils. Ça devrait partir très fort le 3, on travaille aussi à ce que les D2I (Déclarations individuelles de grève) soient posées sur le préavis SUD-Rail ou FO, qui sont les seuls à laisser la possibilité aux Assemblées Générales de pouvoir décider de la suite du mouvement. S’il y avait une phrase qu’on a entendu souvent pour résumer la détermination des collègues : "maintenant faut y aller, on n’a plus le choix"."

B., conducteur de train à Saint Lazare, syndiqué Sud Rail


"L’assemblée d’hier soir à Béziers a été très suivis. Le mot d’ordre "UNITÉ DES CHEMINOTS, on commence ensemble, on fini ensemble".

Les cheminots ont apprécié la présence de toutes l’os à la tribune, ainsi que l’appel de Sud Rail Occitanie à suivre le mouvement des 2 jours de grève sur 5. L’ensemble des cheminots (cadres compris) n’en veulent pas de cette réforme et sont déterminés à réformer la SNCF pour un service public digne de ce nom. On ne lâchera rien !"

G., agent du matériel aux ateliers de Béziers, syndiqué CGT Cheminots


"Sur nos tournées, nous n’avons fait que d’aider à remplir des D2I. Sincèrement les cheminots rencontrés étaient plus à savoir comment bien remplir leur feuillet que sur la réforme elle-même. Celle-ci a bien été comprise. Que se soit en reconductible, en 2 jours sur 5 ou sur le préavis local, nous considérons que toutes les solutions sont bonnes à prendre pour désorganiser la direction et leur organisation du travail. Les taux de grévistes vont être plus élevés encore que le 22 mars. Les cheminots de notre secteur ont bien compris que face à ce duo gouvernement / direction, la bataille sera de longue haleine. Sur le plan régional, il y aura 3 Assemblées Générales, toutes organisations syndicales confondues (Amiens et Tergnier). Ceci permettra de débattre de la lutte avec l’ensemble des présents."

V., agent circulation à l’EIC Hauts de France, syndiqué Sud Rail


Sur Amiens à la traction nous sommes à 84 D2I (déclarations individuelles de grève), soit une trentaine de plus que pour le 22, donc cela veut dire que le mouvement s’amplifie ! Nous sommes 130 conducteurs sur l’UP, donc en comptant les D2I, les repos congés et congés maladie, on retrouve un S0 (ce qui veut dire que la direction ne pourra même pas assurer le service minimum !) pour ces deux jours. Moins d’une dizaine de conducteur sont à dispo

Une discussion existe autour des modalités de la grève, certains seront sur le préavis des 48h, peut-être une majorité, et d’autres seront sur le préavis reconductible. On a quand même la chance d’avoir sur le secteur 2 organisations syndicales representatives (SUD Rail et FO) portant la stratégie de la reconductible.

Donc je perd pas espoir sur l’élan que peuvent apporter les interventions en assemblée générale allant dans ce sens mêlé au taux super élevé de participation pour pourquoi pas inverser la tendance. Une chose est sûre, les cheminots sont prêts à en découdre, on a des comptes a régler avec le gouvernement et avec la direction de la SNCF, on ne se laissera pas faire ! Les cheminots, on est en colère !"

Y., conducteur de train à Amiens


"L’annonce de la réforme par ordonnance, ça a été comme une tornade de force 5. À la brigade de la voie, la majorité sont des jeunes cheminots et ils ont tout de suite compris que ça allait sentir très mauvais pour eux. Même pour nous les plus anciens, on sait très bien que c’est la dernière

grande bataille, le sauvetage ultime ! Tout ce pourquoi on est au chemin de fer va être détruit et on peut pas laisser faire ça. Le problème, c’est que depuis l’annonce le 26 février, il n’y a rien qu’est en ordre pour organiser une lutte cohérente et du côté du gouvernement, bah ! c’est pas qu’un jeu de mot, mais Emmanuel Macron lui, il est bien en marche comme son parti pour dézinguer complètement l’entreprise et les cheminots. On matraque médiatiquement les cheminots tout les jours pour monter l’opinion publique contre nous et ça en devient insupportable. Les collègues se sentent insultés, pas respectés, ça laisse un goût très amer dans la bouche, et tout le monde veut en découdre. Le soucis, c’est que l’intersyndicale du 15 mars nous a fait mal et il faut l’avouer. Moi, les mecs ne sont pas tous syndiqués et ils ont pris le résultat de la réunion comme une trahison. Ils comprennent pas le calendrier de grève et qu’on les ai pas consulté car ils ont pas une carte dans un syndicat, qu’elle est belle la démocratie ! En plus, on nous parle d’unité mais en réalité personne n’y croit. Un collègue m’a dit, « ça sent la récupération syndicale et l’électoralisme à mort, surtout pour les élections au CSE qui arrivent bientôt ». La vérité, c’est que si chacun joue sa partition dans son coin c’est foutu, on peut plier bagages. Nous dans notre équipe, on veut que ça pète vraiment. On veut mettre les gants de boxe directement et rendre coup pour coup. Mais pour l’instant, les collègues attendent de voir ce que le 3 et 4 avril va donner, car la grève perlée, on y est tous plus ou moins opposés. Mais c’est dans les assemblées générales que tout va se jouer. Alors oui c’est dur financièrement, mais si le mouvement s’intensifie et que tout le monde prend conscience qu’on est fasse à un conflit historique et à un tournant de la lutte sociale en France, on arrivera peut-être à renverser la vapeur. Moi j’y crois, mais seule l’histoire l’écrira !"

A., agent de la voie, région Paris Nord, syndiqué CGT Cheminots


"Ce qu’on voit aujourd’hui dans les discussions avec les collègues, c’est que tout le monde a pris la mesure de l’attaque et a compris qu’il y a besoin de se battre, qu’on ne peut pas se laisser faire. Dans les postes de circulation de la région de Paris Nord, de nombreux collègues nous disent à quel point ils pensent que là, il faut y aller pour de vrai. Malheureusement, parfois la discussion se concentre plus sur les modalités que sur le fond, l’ampleur de l’attaque et donc la nécessité d’y opposer une grève dure et déterminée. Avec les chiffres de grévistes, il est de plus en plus clair que nous avons une opportunité à saisir, une fenêtre de tir ! Il ne faut pas que la "grève perlée" devienne la "grève à la carte", sinon on est foutu. Il faut que personne ne fasse grève dans son coin, là il s’agit de tout faire pour se retrouver, tous les cheminots grévistes pour devenir les maîtres de notre grève et de notre mouvement... Les Assemblées Générales doivent devenir ces lieux de discussion, et doivent également servir à former des vrais militants de la grève, qui discutent de comment mettre en place des caisses de grève, pour aider les collègues à tenir dans la durée, de comment aller se coordonner avec d’autres gares, mais aussi d’autres secteurs ! Les étudiants sont aussi mobilisés, les salariés de Carrefour... c’est le moment d’agréger toutes les colères contre ce gouvernement au service des riches et des patrons !"

L., agent circulation au Bourget, syndiquée Sud Rail


"On voit tous les jours les conséquences des décisions prises par la Direction. Je pense à mes collègues du commercial, les restructurations on connaît, toujours en 1ère ligne... Je pense aussi à mes collègues du Fret qui ont subi l’ouverture à la concurrence et les conséquences que l’on connaît, ceux des EIC, du matériel... A vous tous que vous soyez en opérationnel ou non ! Nous avons aussi tous été touchés par la haine et la propagande anti-cheminots des médias et du gouvernement.

Des tournées que j’ai pu faire dernièrement, j’ai senti que beaucoup étaient dans l’attente, seulement aujourd’hui il est l’heure d’agir. J’entends bien les arguments financiers mais nous avons tous des familles, des crédits, des galères. La SNCF c’est aussi une grande famille, solidaire. Il y a toujours des solutions. Je dirais même qu’on est plus créatif dans l’adversité. Un combat malheureusement ne peut pas se gagner sans sacrifices. Mais tous ensemble unis, au delà des différences syndicales, syndiqués ou pas, nous pouvons gagner. Nous avons tous le même but, c’est la seule chose qui doit compter à l’heure actuelle.
Tout cela va bien au delà de la SNCF, il s’agit aussi de savoir dans quel type de société nous voulons vivre. Le 3 avril nous ne serons pas les seuls dans la rue, partout le mécontentement monte. Il y a là une véritable opportunité à saisir ! ​"​

C., agent commercial sur la ligne C du RER, syndiqué ​e​ Sud Rail


" Demain avec les collègues, je vais faire une banderole. Ça paraît sans doute un peu futile au vu du contexte et pourtant ça me semble un symbole qui mérite d’être partagé. La dernière fois que j’ai fait une banderole avec des camarades, c’était pour le CPE quand j’étais encore au lycée et depuis malgré des mobilisations et des mouvements, je n’avais jamais ressenti à nouveau cette effervescence, cette fébrilité qui amène des gens qui ne se connaissent pas à s’organiser ensemble pour gagner. La différence est subtile mais tout se fait dans ce mot là : gagner. Il est dans la tête d’une majorité de cheminots grévistes et l’objectif devient tout autre que résister. Cette fois on y va non seulement pour faire reculer ce gouvernement mais aussi pour lui infliger une défaite telle que les dirigeants, les bureaucrates, les décideurs qui le compose et qui composeront ceux d’après, se rappellent que nous décidons et qu’ils exécutent, on y va pour gagner la fin de cette politique inique mais aussi pour gagner un changement de paradigme. Il y a quelque chose dans l’air qui donne à chacun des cheminots mais aussi des retraités, des chômeurs, des étudiants, des salariés du public comme beaucoup du privé une envie de se saisir de cette opportunité et de rentrer dans la bataille, je n’aurais qu’une chose à leur dire : faites-le. Organisez vous avec vos collègues, faites des banderoles et gagnons."

​G., conducteur de trains à Paris Nord, syndiqué à FO Cheminots


"Sur le site de Trappes, comme partout ailleurs je suppose, la mobilisation ne faiblit pas. Il faut faire face à une campagne de désinformation sans précédent, en particulier où la direction, le gouvernement et les médias essaient de faire croire que le 22 mars a été un flop alors que les trains ne roulaient pas et que les taux de grévistes étaient énorme alors même que tous les syndicats n’appelaient pas à la grève, au contraire du 3 avril. Des tournées sur le site sont organisées presque tous les jours, toujours avec un bon accueil et des cheminots soucieux de s’informer, inquiets pour leur avenir, et mobilisés pour le 3. Nous avons aussi fait de la distribution de tracts aux usagers, en particulier sur Rambouillet, avec un accueil plutôt bon dans l’ensemble. Passé les quelques uns qui refusent de discuter, la plupart n’avaient pas d’avis tranché sur la question, se rendaient bien compte que les explications du gouvernement ne tenaient pas la route et étaient contents de pouvoir avoir une autre version de ce qu’il se passe réellement. Plus de curieux que de grincheux."

A., conducteur de train au dépôt de Trappes, syndiqué CGT Cheminots



"En réponse aux menaces que la direction fait d’ores et déjà peser sur les futur-es grévistes, le matin du 29 mars, CGT, UNSA, CFDT, SUD-Rail et FO ont lu une déclaration commune lors de la plénière du Comité d’Établissement de la région SNCF Centre Val-de-Loire avant de quitter la séance. Le même jour, l’intersyndicale du Technicentre du Saint-Pierre des Corps a invité les cheminot-es qui embauchaient à envahir la réunion des Délégué-es du Personnel. C’est donc devant environ 200 cheminot-es en colère que le directeur d’établissement a écouté les déclarations des syndicats. A partir du 3 avril, les cheminot-es seront en grève pour défendre le Service Public, en général et ferroviaire, en particulier. La première Assemblée Générale de cette bataille réunira tou-tes les cheminot-es en colère à 10h le 3 avril, en gare de Tours. Ce sont les cheminot-es en grève qui décideront de la forme que prendra leur contestation et des actions à mener pour bien faire comprendre que c’est d’abord la sauvegarde des biens collectifs qui se joue là. Si le « bastion » cheminot tombe, Macron, Gattaz et leurs ami-es auront les mains libres pour s’attaquer à ce qu’il restera des conquis d’après guerre (écoles, hôpitaux, Sécurité Sociale…). Sans le soutien et la mobilisation de toutes celles et ceux qui refusent ces régressions sociales, les cheminot-es ne pourront pas grand-chose. C’est pourquoi nous avons diffusé des informations, en Gare de Tours, ce vendredi, sur la bataille à venir. Les voyageur-ses qui partaient en weekend prolongé nous ont réservé un accueil plutôt positif car tous les secteurs, tou-tes les travailleur-ses, les chômeur-ses, les étudiant-es, les retraité-es, les sans-droits… sont attaqués par la doctrine néolibérale de Macron et sa bande. C’est donc à chacun-e de nous, dans nos entreprises, dans nos facs, dans nos hôpitaux, dans nos lycées, dans les centres d’accueil des réfugié-es, dans les EPAHD, partout où les gens souffrent qu’il va falloir porter le message que la lutte a commencé et que les cheminot-es seront à leurs côtés pour que la grève devienne générale. C’est le seul moyen de faire reculer ce gouvernement et de reprendre nos vies en main. Les cheminot-es ne lâcheront rien, ne les lâchons pas ! "

S., agent du matériel au Technicentre Saint-Pierre-des-Corps, et D., conducteur TER à Saint Pierre, Tours, syndiqués Sud Rail

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"Ici, à Reims, les préparatifs se précisent pour les 3 et 4 avril. Nous appelons nos collègues à se réunir en A ​ssemblée Générale,​ cour de la Gare à 11h les deux jours pour commencer. On voulait se réunir en gare mais il semble qu’elle sera fermée mard ​i ! Du jamais vu, même en 95. Beaucoup de collègues nous appellent concernant les ​D2I (déclarations individuelles de grève)​ , et ce qu’ils entendent dans les médias au sujet du décompte de grève qui serait plus dur cette fois que les autres années. Le RH0131 a bien été réécrit le 15 mars, mais juste pour les roulants, pas pour les sédentaires. Et pour les roulants, apparaît désormais la formule de calcul ce qui n’était pas le cas auparavant. En fait rien ne change pour eux aussi. Tout cela c’est de l’enfumage. Ça énerve les cheminots plutôt qu’autre chose. On va taper fort. Et s’il faut on recommencera !"

S., agent circulation à Chalons en Champagne, syndiqué à la CGT Cheminots


"Sur ​C​ aen, ça s’annonce fort et très suivi. L’intersyndicale réunit les 5 o ​rganisations syndicales​ et se passe très bien. Mardi, notre journée commencera par les piquets de grèves à 5h ​ du matin​ . Vers 10h, nous ferons notre A ​ssemblée Générale​ . Localement, nous partirons sur le préavis dit « loto ». Tous les agents veulent essayer et nous ne voulons pas risquer la désunion qui est important pour les cheminots et pour la bonne poursuite du mouvement. Et puis, si le mouvement s’amplifie, rien ne nous empêchera de changer de modalité. À l’A ​ssemblée Générale​ , nous proposerons la création de 3 commissions : action, logistique et caisse de grève. Caisse de grève, ​c’est une ​ première pour nous, nous refusions toujours avant, mais si ça peut permettre de tenir et de motiver pour durer, nous le ferons ! Nous prévoyons une action vers 11 h (soit ​un ​ blocage ​de la ​ gare routière ​,​ soit un tour autour de la gare en manif) ​. Puis​ vers ​midi​ , un rassemblement interprofessionnel en soutien au ​x​ cheminots et pour ​l​ a ​d​ éfense des service ​s​ public ​s​ est organisé devant la gare. Le casse-croûte tous ensemble sera prévu ! De nombreuses idées d’action sont déjà à l’étude pour les jours suivants, et nous somme ​s​ prêt ​s​ à nous faire entendre pour que cette mise à mort de notre service public ne se fasse pas !"

​G., conducteur de train à Caen, syndiqué à Sud Rail


​"La grève du 3, comment ça se passe sur le terrain ? Après la grève du 22 qui a été une réussite, le 3 et 4 ça va taper fort et peut-être encore plus fort que le 22. Sur le terrain, les collègues s’organisent et les moyens que nous avons maintenant ne sont pas ceux de 1995 : Facebook/WhatsApp... ça se renseigne de partout pour figer les services. Certains se demandent comment sera fait le décompte des jours de grève mais pour beaucoup, les gens feront les comptes à la fin, tanpis, ce qu’on va perdre à la fin du mois n’est rien comparé à ce qu’on risque de perdre. Les collègues sont déterminés à ne plus rien lâcher, on a déjà trop perdu, ça sera la grève perlée ou l’illimitée. ça monte de partout et pas qu’à la SNCF, on en est conscients, les éboueurs, Air France, la fonction publique, les étudiants, Carrefour... tout le monde sent un vent de colère monter, la gronde générale est en route."

B., agent circulation sur le secteur de Melun, délégué Sud Rail

 
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