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La Izquierda Diario
27 de avril de 2018 Twitter Faceboock

Verdict du procès de « La Manada »
Des dizaines de milliers de personnes ont pris les rues de l’État espagnol contre la justice patriarcale

Accusés d’avoir violé une jeune femme le 7 juillet 2016, les cinq hommes connues sous le nom de « La Manada » (la meute) ont été condamnés à neuf ans de prisons pour « abus sexuels » et acquitté des crimes « d’agression sexuelle » car il n’y a eu « ni violence ni intimidation » selon les juges. Contre ce verdict qui nie la gravité du crime, des milliers de personnes sont descendues dans les rues ce jeudi 26 avril.

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Crédit Photo : EFE/Villar López

Les magistrats du Tribunal de Navarre ont condamné à neuf ans de prison chacun des cinq membres de « La Manada » (parmi eux un policier et un militaire) pour « abus sexuels continues » avec circonstances aggravantes. Ceux-ci avaient été accusés d’avoir violé une jeune madrilène à l’aube du 7 juillet 2016, lors des fêtes à Pampelune.

La sentence, lue par le magistrat José Francisco Cobo, condamne aussi les membres du groupe à cinq ans de liberté surveillée et à payer une indemnité conjointe de 50.000 euros à la victime.

Les accusés ont été acquittés du délit d’agression sexuelle, du délit d’intimidation, du délit contre l’intimité et du délit de vol avec violence (bien qu’un parmi eux ait été condamné pour le vol du portable de la victime).

Dans la législation espagnole, le viol peut être compris dans l’accusation « d’agression sexuelle ». Et ce qui différence « l’agression » de « l’abus » c’est la question de la perpétration de l’atteinte, avec ou sans violence. Une distinction légale qui nie en elle-même la violence de ces actes. Violence que la justice a d’autant plus choisi de nier dans ce procès, puisque c’est bien d’un viol dont il s’agit.
Un des magistrats, Ricardo González, est allé jusqu’à demander d’innocenter les cinq accusés mais a en condamné un seul pour le vol du portable de la victime et proposait qu’il lui verse en compensation la somme de quinze euros par jour pendant deux mois.

Le parquet demandait entre 22 et 24 ans de prison pour chacun des accusés.

Profonde colère et manifestation dans tous l’État

« La Manada » a violé en groupe, d’une manière planifiée, et de fait violente une femme. Malgré cela la justice patriarcale nie la violence des faits et le viol commis.
C’est pourquoi des centaines de personnes, sous le mot d’ordre « ce n’est pas un abus, c’est un viol », se sont rassemblées à l’appel de plusieurs organisations féministes autour du Palais de Justice de Navarre pour montrer leur rejet à la sentence du tribunal.

La sentence de ce cas n’est pas un erreur ponctuel de la justice, mais un autre exemple du fonctionnement de la justice patriarcale et bourgeoise. Durant le procès déjà, les juges avaient pris comme une photo de la victime où elle souriait bien après les faits comme preuve qu’il n’y avait pas eu de violence.

Tandis que cette justice innocente d’un côté les violeurs, des militants néo-nazis, des politiques corrompus ; elle condamne ceux qui critiquent la monarchie, emprisonne et poursuit les indépendantistes catalans ou traduit en justice des femmes ayant tenues les piquets de grève lors du 8 mars, comme à Burgos. Il ne s’agit pas d’un cas isolé, il s’agit d’un système.

Contre cette justice, ce jeudi 26 avril, des centaines de milliers de personnes ont battu le pavé et des dizaines de manifestations ont eu lieu partout dans l’État espagnol.

S’ils s’en prennent à l’une d’entre nous, nous répondrons par milliers, nous répondrons toutes.

 
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