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La Izquierda Diario
18 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Une lutte contre les piliers du capitalisme
État Espagnol. Le gouvernement « socialiste » réprime la grève d’Amazon
Diego Lotito

Les travailleurs d’Amazon San Fernando ont mené une grève de 72 heures largement suivie et le gouvernement « socialiste » et le patronat ont envoyé la police pour les réprimer.

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Les travailleurs et travailleuses d’Amazon étaient appelés à se mettre en grève les 16, 17 et 18 juillet sur le site de San Fernando de Henares près de Madrid. On estime qu’entre 70 % et 80 % des salariés en CDI ont participé à la grève.

La grève « a été un succès » a affirmé Douglas Harper, délégué du syndicat Comisiones Obrera (CCOO) au comité d’entreprise. « Le comité de grève est entré dans l’usine à l’heure de l’équipe du matin et a compté 80 travailleurs et travailleuses présents. Parmi ceux-ci il y avait un énorme pourcentage d’employés temporaires (CDD, intérimaires), qui avaient été menacés de perdre leur emploi s’ils n’allaient pas travailler ».

Selon un communiqué de CCOO, il y a eu très peu de camions qui sont entrés ou sortis du site. Les camions « pour la plupart, sortent vides, car il n’y a pas de personnel » dans les entrepôts.

Il y a eu un saut dans la mobilisation après la répression de la police. En effet, les charges de la police mardi après-midi n’ont pas réussi à ternir le succès de la grève. « Nous avons reçu beaucoup de solidarité », raconte Luis Miguel, délégué CGT (syndicat majoritaire sur le site). « La répression policière a eu lieu vers 15 h et des messages de solidarité ont été envoyés depuis l’Allemagne, des États-Unis, de la part de plusieurs groupes de l’État Espagnol […] Nous sommes enchantés, comblés par toute la solidarité que nous recevons ».

La grève a par contre gâché le « Prime Day » organisé par l’entreprise de Jeff Bezos, malgré les ventes record à l’échelle mondiale. Et cela le même jour où l’indice Bloomberg Billionaires réaffirmait que Bezos est l’homme le plus riche de l’histoire moderne.

Les plus de 150 milliards de dollars que possède Bezos font de lui l’homme le plus riche du monde, dépassant de 55 milliards Bill Gates, fondateur de Microsoft, qui occupe la deuxième place avec 95 milliards sur ses comptes bancaires. Ce record a été conquis grâce à un schéma de surexploitation et de journées de travail interminables en échange de précarité et de bas salaires.

C’est contre cette réalité qu’aujourd’hui de plus en plus de travailleurs d’Amazon se révèlent à travers le monde.

Les coups du « progressisme » contre la classe ouvrière

Depuis le début de la grève de 75 heures, les officiers de la Police Nationale stationnés devant le site d’Amazon à San Fernando ont agit comme de vrais agents de l’entreprise contre les travailleurs et leur droit de grève.

Mardi après-midi, au deuxième jour de la grève, les membres du comité d’entreprise dénonçaient déjà la répression. Mais c’est peu après le changement d’équipe à 14 heures que la situation de harcèlement policier s’est accentuée. Les policiers nationaux ont été rejoints par les unités anti-émeute, sorte de CRS espagnols, qui ont réprimé les grévistes et les personnes solidaires présentes sur les lieux. Suite à cette « opération antigrève » deux personnes ont été arrêtées dont un travailleur d’Amazon.

Par ailleurs, des clarifications s’imposent : il n’y a pas eu d’« affrontements entre les grévistes et les policiers » comme l’affirmait un journal soi-disant « progressiste » et la police elle-même. Ce qui s’est passé, c’est une attaque des forces répressives contre les grévistes et leur droit d’informer l’ensemble des salariés. Comme a déclaré Marc Blanes, délégué CGT : il s’est agit d’un « abus d’autorité absolu ».

Les représentants syndicaux d’Amazon vont dénoncer l’entreprise en justice et à l’inspection du travail pour plusieurs violations du droit de grève, incluant la répression policière mais aussi l’embauche de centaines de travailleurs intérimaires pour qu’ils jouent le rôle de « briseurs de grève ».

Mais qui a envoyé la police nationale et les CRS pour réprimer les travailleurs d’Amazon ? Qui commande la Police Nationale à Madrid ? Désormais c’est le « socialiste » José Manuel Rodríguez Uribes, nommé au poste de délégué du Gouvernement de Madrid le 18 juin dernier.

Ce n’est plus la droite du PP qui frappe la classe ouvrière quand celle-ci lutte, mais le gouvernement « progressiste » de Pedro Sanchez. Mais il ne s’agit en rien d’une nouveauté. La « démocratie » du PP et du PSOE n’existe que pour les riches et les milliardaires comme Jeff Bezos, et non pour les travailleurs et les classes populaires.

Une lutte contre les piliers du capitalisme contemporain

Malgré la répression la grève d’Amazon a tenu bon. Mardi après-midi les travailleurs de l’entreprise, aux côtés des salariés de Coca Cola et d’autres collectifs et syndicats, ont réalisé une manifestation depuis Torrejón de Ardoz jusqu’au dépôt d’Amazon à San Fernando.

Le deuxième jour de lutte des grévistes d’Amazon à San Fernando a coïncidé avec des actions de lutte en Allemagne et en Pologne contre la précarité et les bas salaires – une vraie « marque de fabrique » du géant du commerce électronique.

Les travailleurs et travailleuses exigent un « contrat collectif digne » que le patronat refuse de signer. Leur lutte affronte les piliers sur lesquels s’appuie le capitalisme contemporain : la précarité, la divisions des rangs ouvriers et le despotisme patronal. C’est pour cela qu’il s’agit d’une lutte qui concerne l’ensemble de la classe ouvrière.

 
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