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La Izquierda Diario
20 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Les fusibles de l’Elysée
Affaire Benalla : trois policiers suspendus, Collomb sur la brèche
Cléo Rivierre

Dans le sillon de la crise ouverte par l’affaire Benalla, l’Élysée cherche à se couvrir en colmatant les brèches. Après la mise en garde-à-vue de Benalla et Crase, trois policiers impliqués ont été suspendus. Mais c’est désormais l’implication de Gérard Collomb, ministre de l’intérieur au courant de l’affaire depuis le lendemain du 1er mai, ayant cherché à l’étouffer, qui est pointée du doigt.

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crédit photo : Taranis News. A gauche d’Alexandre Benalla, Philippe Mizerski, le policier chargé "d’encadrer" le collaborateur de l’Elysée.

L’info, révélée par France Inter, risque bien de pousser la crise plus loin : Gérard Collomb, ministre de l’intérieur, était au courant des faits dès le lendemain du 1er mai, où Alexandre Benalla, collaborateur proche de Macron, et son acolyte Vincent Crase, employé d’En Marche, ont profité de porter un uniforme de police pour tabasser des manifestants.

Le ministre aurait ensuite transmis les informations directement à l’Élysée, se déchargeant totalement de cette affaire et permettant ainsi qu’elle soit couverte. C’est à ce moment-là que l’Élysée a pris la décision de suspendre Benalla de ses fonctions pour deux semaines. Des conseillers de l’Élysée révèlent qu’en interne, on craignait beaucoup que cette affaire soit révélée car on en connaissait les conséquences possibles. Le numéro 2 du gouvernement est donc impliqué dans cette affaire qui était largement connue à l’Élysée. Pour ces faits, Benoit Hamon et Olivier Faure, de l’opposition du PS, ont lancé un appel à sa démission.

L’ampleur de la crise politique ouverte est telle que Macron et son gouvernement cherchent à tout prix à circonscrire cette affaire à Benalla et aux policiers qui l’accompagnaient.

Trois policiers, dont deux commissaires et un commandant, ont été suspendus le 19 juillet. Selon Le Monde, il s’agit de Laurent Simonin et du commissaire Maxence Creusat, membres de l’état-major de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) et d’un commandant en charge de la liaison entre l’Élysée et la préfecture. Il se pourrait bien qu’il s’agisse de Philippe Mizerski, le « troisième homme » de l’affaire Benalla, en civil et présent sur les images recueillies par Taha Bouhafs, reconnu par Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido et Alexis Corbières, députés de la France Insoumise. Ils attestent que Philippe Mizerski était présent lors de la manifestation en hommage à Mireille Knoll, et leur avait intimer l’ordre de partir tandis que les députés de la France Insoumise étaient pris à parti par des membres de la Ligue de Défense Juive, une organisation violente d’extrême-droite.

Les trois policiers sont accusés d’avoir extrait des images de vidéosurveillance qui montrent le tabassage et de les avoir transmis à Benalla, en guise de protection, au lendemain de son identification sur la vidéo compromettante. C’est aussi la charge dont fait l’objet le collaborateur de Macron, accusé de « complicité de détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection », en plus des autres chefs d’accusation pour violence en réunion et usurpation d’identité.

On sait également, depuis ce vendredi, que le directeur de cabinet de Macron, Patrick Strzoda, était au courant. Il est entendu comme témoin dans l’enquête. C’est lui qui avait donné son feu vert à la participation d’Alexandre Benalla à la manifestation en tant qu’observateur parmi les policiers et qui lui avait ensuite signifié sa sanction de deux semaines. Il dit avoir prévenu le président des faits.

Rien d’étonnant donc à ce que l’Élysée cherche à (se) couvrir, à couvrir Macron et à inculper des protagonistes de seconde importance. De simples fusibles. Ces différentes révélations montrent que les faits étaient connus largement, des services de police et de l’Élysée. Depuis plus de deux mois, chacun espérait que l’affaire ne soit pas révélée au grand jour : en effet, dans un contexte où le macronisme commence à s’épuiser, cela ouvre une crise politique d’ampleur pour le pouvoir.

 
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