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26 de juillet de 2018 Twitter Faceboock

Palestine
L’ONU licencie 250 personnes en Palestine à cause de la baisse des aides de l’Administration Trump
Sadek Basnacki

Voilà l’un des effets du gel de l’aide états-unienne à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, l’ONU licencie 250 salariés à Gaza et en Cisjordanie. Pour tenter de ralentir l’aggravation de la situation économique, sociale et surtout politique à Gaza, la Banque Mondiale est obligée de lâcher 90 millions de dollars.

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Il y a quelques mois, Trump a annoncé que les Etats-Unis allaient drastiquement baisser leur aide à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Les dotations états-uniennes représentaient 30% des fonds de l’UNRWA. Cette année les USA ne donneront que 60 millions au lieu de 360 millions l’an passé. L’administration Trump fait du chantage à l’Autorité Palestinienne (AP) en expliquant qu’ils sont prêts à donner plus si la Palestine revient à la table des négociations. Une proposition inacceptable au vu de ce qui se cache derrière le plan de paix de Trump.

L’une des premières conséquences est donc le licenciement de 250 employés de l’UNRWA.

Le porte-parole de l’organisation, Chris Gunness, explique dans un communiqué, que 154 employés palestiniens en Cisjordanie occupée et 113 dans la bande de Gaza seraient licenciés, à cause du gel de dotations états-uniennes qu’il qualifie de « menace existentielle » pour l’agence. 250 chômeurs qui viennent s’ajouter au chômage de masse en Palestine. Parmi les Palestiniens âgés de 15 à 29 ans, 60 % sont au chômage. Selon la Banque mondiale, environ 30% des Palestiniens sont privés d’emploi. La situation est encore plus dramatique à Gaza, où la moitié de la population est au chômage.

Avec ce gel des aides et ces licenciements, c’est l’une des organisations les plus importantes en Palestine qui est touchée et non pas le terrorisme comme le dit Trump. 54% du budget de l’UNRWA va dans l’éducation. Avec les coupes budgétaires, 700 écoles sont menacées de fermeture. L’organisation gère des écoles où plus de 500 000 enfants étudient. Elle gère également les aides sociales et une partie de la santé. C’est également l’un des principaux employeurs de la région pour les Palestiniens puisqu’elle comporte plus de 20 000 salariés, en majorité des Palestiniens. Le fait de baisser les aides envers l’UNRWA est criminel de la part de l’administration Trump et va accentuer la crise économique, sociale et politique à Gaza, renforçant la pauvreté et le chômage. Une crise qui, si elle s’accentue, pourrait déstabiliser encore plus la région, ce qui en soi est la dernière chose que souhaitent les puissances impérialistes.

La Banque Mondiale obligée de passer à la caisse pour contre-balancer la politique internationale de Trump

Depuis la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat israélien par Trump, la situation s’est fortement dégradée en Palestine. En effet, cette décision a poussé les Palestiniens à défier l’Etat colonial israélien. Lors des manifestations pacifistes de la Grande Marche du retour, plus de 150 palestiniens ont été abattus par les snipers de Tsahal. Depuis la fin de cette mobilisation, le Hamas a repris ses tirs de roquettes en direction du territoire occupé par l’Etat israélien. Le Hamas s’appuie sur la terrible répression pour justifier sa politique. Rappelons que les tirs de roquettes ne blessent quasiment jamais personne et en tuent encore moins. La dernière personne qui en est morte ne l’a pas été directement, cette personne âgée a fait une attaque lorsque l’alarme de prévention de tir de roquette a retenti.

Face à ça, l’une des meilleurs armées du monde bombarde la zone surpeuplée de la bande de Gaza. Mercredi soir, l’aviation israélienne a tué 3 Palestiniens.

Une situation locale catastrophique qui a forcément un impact d’un point de vue international. Les USA qui n’ont jamais été autant les meilleurs alliés de l’Etat israélien sont en difficulté dans la région. Que ça soit entre l’escalade verbale et les sanctions économiques avec l’Iran, la guerre en Syrie, et Daesh, les Etats-Unis sont de plus en plus en difficulté dans la région. La situation est instable entre les puissances régionales qui tentent de profiter de la situation pour gagner en influence, comme la Turquie ou l’Egypte remettant en cause la domination des USA dans la région.

De plus, la Palestine présidera le Groupe des 77, une coalition de 135 pays en voie de développement à l’Assemblée générale de l’ONU. Cela donne une légitimité en tant qu’Etat à la Palestine, chose que réprouve l’Etat israélien et l’administration Trump. Cette coalition représente 80% de la population mondiale. Une nouvelle responsabilité symbolique qui fait grincer des dents l’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU, Danny Danon. « L’objectif du Groupe des 77 était à l’origine de faciliter le progrès économique des pays sous-développés. Il est malheureux qu’il devienne maintenant une plate-forme pour répandre des mensonges et des provocations. Cela ne favorisera pas les objectifs du G-77 et incitera les Palestiniens à ne pas s’engager dans des négociations de paix ». En effet, la pression de Trump sur l’aide économique est nettement moins efficace si la Palestine occupe ce poste symbolique. Symbolique puisqu’un tel poste ne changera en rien la situation des Palestiniens.

Devant cette perte d’influence états-unienne dans la région, les autres pays impérialistes tremblent légèrement. En effet, pour eux il faut se placer et empêcher les puissances régionales de prendre trop d’importance, surtout pour l’Iran et la Turquie que soutiennent la Chine et la Russie.

De fait, la Banque Mondiale a décidé pour tenter de contenir l’aggravation de la crise en Palestine d’allouer 90 millions de dollars à l’UNRWA. Le coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolaï Mladenov, s’est félicité de cette décision dans un communiqué. « Cette augmentation significative du financement arrive à un moment critique où des interventions urgentes sont nécessaires pour empêcher la reprise du conflit et pour stimuler les opportunités économiques et les moyens de subsistance palestiniens ». Pour lui, cette aide était d’autant plus vitale pour la Bande de Gaza « qui est au bord d’un effondrement économique et social total ». Marina Wes, directrice de la Banque mondiale pour la Cisjordanie et Gaza, a expliqué que cette

« assistance vise à donner de l’espoir et des perspectives aux Palestiniens, en particulier aux jeunes, et à briser le cercle vicieux du chômage, de la pauvreté et de l’instabilité ».

Ne soyons pas dupes. Une aide de la Banque Mondiale n’est jamais humaniste ou faite sans arrière-pensées. Le but premier de cette aide est d’empêcher une nouvelle escalade guerrière en Palestine, empêcher le Hamas de reprendre trop de place dans la société palestinienne là où l’AP perd beaucoup d’influence, le Hamas qui est aidé financièrement et, dans une moindre mesure, militairement par l’Iran. Une escalade militaire qui pourrait embraser la région du proche et moyen orient qui est déjà instable depuis les interventions impérialistes en Irak.

 
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