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La Izquierda Diario
21 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Macron prépare les élections européenne
Dur sur le brexit et dur avec les migrants, quand Macron joue au leader européen
Lili B

A Salzbourg, lors du sommet européen organisé pour tenter de trouver des solutions aux deux problèmes politiques majeurs que traversent les Etats membres de l’UE, à savoir le Brexit et la question des migrants. Macron a été particulièrement à l’offensive contre Theresa May autour du Brexit, refusant catégoriquement le plan Chequers qu’il a qualifié « d’inacceptable ». Avec une cote de popularité en berne, et à l’approche des européennes, Macron a ainsi essayé de se replacer au centre et d’apparaître, avec fermeté, comme l’homme clé de l’UE, apportant des solutions à la crise qu’elle traverse.

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Alors que les négociations piétinaient sur ce dossier, c’est Emmanuel Macron, au côté du président du conseil de l’Union Européenne, Donald Tusk, qui a été à l’initiative de cette offensive contre le plan Chequers, refusant catégoriquement cet accord de sortie, le qualifiant d’ « inacceptable ». En effet, Macron a dirigé cette discussion, unifiant l’ensemble des autres pays membres autour de la position ferme à l’égard du Royaume-Uni, sans aucune concession pour le moment, visant à rejeter le plan Chequers, qui remet notamment en cause le marché unique et les impositions douanières. Et ce alors que les négociations piétinaient et qu’aucunes solutions n’émergeaient. 

En refusant le plan de Theresa May qui remettait en cause le marché unique et envoyait le signal qu’il était possible de négocier sur l’Union Européenne, Emmanuel Macron s’est présenté comme le grand défenseur de l’Europe, celui qui refuse de mettre en péril le marché unique et les intérêts économiques de l’Union Européenne : « De là où je suis, ma responsabilité c’est de préserver les intérêts de l’Union européenne, et donc de la France », a t-il déclaré, poursuivant en ajoutant que : « Le Brexit, c’est le choix du peuple britannique. Et c’est un choix poussé par certains qui prédisaient des solutions faciles. (...) Ceux qui expliquent qu’on peut faire facilement sans l’Europe (...) sont des menteurs. » 

Une façon de rappeler à l’électorat français ce qu’il en coûte de s’opposer à l’Europe, et que lui, Jupiter, se posera toujours comme le chef des « progressistes » face aux « populistes » de tous bords.

Car comme l’écrit Trotsky, « la politique extérieure est la continuation de la politique intérieure. » En cela, il s’agissait pour Macron de reprendre la main dans le rapport de force, d’imposer des concessions au Royaume-Uni, et surtout d’apparaître comme force de propositions, de solutions unifiantes, pour sortir par le haut de la crise en cours, et relégitimer ainsi le projet européen qui bénéficie à l’impérialisme français et auquel il a accordé une place considérable au cœur de son programme. En effet, ici, le message est clair : c’est via le projet européen que l’on peut s’en sortir, ceux qui pensent le contraire sont des « menteurs » et en paieront les conséquences. 

… et dur avec les migrants.

Concernant les migrants, autre sujet brulant, Macron est apparu comme l’aile motrice. Outre la claque politique de Theresa May, ce sommet a été marqué par le virage répressif de tous les pays européens sur la question des migrants. En effet, un consensus entre l’ensemble des pays membres a été trouvé autour du renforcement de la répression et du contrôle aux frontières.
 
Bruxelles propose en effet d’appliquer au niveau européen des « règles nouvelles et renforcées pour accroître l’efficacité de la politique de l’UE en matière de retour ». Il s’agit de modifier la directive « retour », mise en place en 2008, dans un sens plus répressif. Ceci se traduit par l’allongement des délais de rétention, le raccourci des délais de recours, le renforcement des frontières extérieures de l’UE, avec une hausse du budget et des moyens humains alloués à l’agence Frontex, la police des frontières européenne, avec une augmentation de 10 000 agents de terrain, ou encore l’augmentation d’accords avec les pays tiers pour éviter les départs. 

Un renforcement de l’Europe forteresse appuyé par Macron, qui s’est montré plus ferme et dur sur cette question, ce qui témoigne une nouvelle fois que la politique réactionnaire qu’il mène à l’égard des migrants n’a rien à envier aux « populistes » comme Orban et Salvini qu’il dénonce. Pour certains, comme Macron, la répression passe par un renforcement du projet européen, pour d’autres, comme Orban ou Salvini, cela passe par une politique nationaliste. Une divergence de forme en réalité, car à l’approche des européennes, chaque pays entend faire son beurre électoral sur le dos des migrants, et se présenter comme celui qui a trouvé une solution à ce « problème ». 

 
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