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La Izquierda Diario
25 de septembre de 2018 Twitter Faceboock

Coupable d’être malade
Chez Renault, on licencie pour maladie
Armand Bonneto

Un salarié en CDI de Renault Sandouville a reçu une lettre de licenciement en juin dernier. Le motif ? Une « désorganisation du travail au sein de l’entreprise » qui serait liée aux trois arrêts maladie du salarié dus à une tendinite.

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Il ne vaut mieux pas être en arrêt maladie chez Renault, cela peut vous coûter un licenciement. C’est le cas de ce salarié de 23 ans qui, en CDI depuis 2016 à Renault Sandouville, s’est vu licencier en juin dernier. Il est accusé par la direction d’avoir désorganisé le travail au sein de l’entreprise du fait de son absence due à une maladie. « On me reproche le fait d’avoir été malade, j’y suis pour rien quoi.. » déclare le salarié à France 3 Normandie.

Souffrant de tendinite, il a eu recours à trois arrêts maladie. Une tendinite qui a débouché sur une opération médicale pour réduire la souffrance, ainsi qu’à un licenciement. On peut fortement douter du fait que l’absence de ce salarié à trois reprises ait réellement pu entraver le fonctionnement de l’entreprise, qui compte aujourd’hui plus de 3000 ouvriers....

D’autant plus que le salarié n’occupait pas un poste clé dans la production, comme le déclare un représentant du syndicat Force ouvrière à France 3 Normandie : « Ce monsieur étant opérateur il n’a pas un poste stratégique dans l’entreprise, on a encore plus de 800 intérimaires et donc il a été remplacé au pied levé ». Ainsi, le syndicat caractérise le licenciement comme abusif et a déclaré à France Bleu Normandie : « Il a eu la malchance d’être malade en fait ».

D’autre part, le salarié se questionne sur les raisons réelles de son licenciement. Il estime en effet que son licenciement pourrait être de nature politique. Dans un contexte de forte répression contre les grévistes, notamment à la SNCF, le salarié déclare à France Bleu Normandie : « J’ai témoigné en faveur d’un collègue qui avait fait un accident du travail... Je ne sais pas si je leur ai fait du tort ou si c’est parce que je suis syndiqué. »

Une conciliation entre la direction et le salarié était organisée ce lundi 24 septembre. Les conclusions de la conciliation sont à charge pour le salarié, puisque la direction n’a pas retiré son avis de licenciement.

L’avocate du salarié déclare quant à elle que le licenciement est effectivement abusif, que les conciliations n’ont pas permis la réintégration de l’ouvrier et qu’il lui est donc nécessaire de faire des démarches aux Prud’hommes. Pour autant, elle rajoute que les conséquences de la loi travail font que le coût du licenciement d’un salarié, comptant les indemnités perçues en cas de victoire de l’ouvrier aux prud’hommes, sont largement soutenables pour l’entreprise.

En effet, la loi travail prévoit un plafonnement des indemnités dues à un licenciement abusif. Dans le présent cas, selon le barème officiel, l’entreprise devra verser une indemnité maximale de 3 mois de salaire brut pour une ancienneté de 2 ans. Autrement dit l’entreprise est prête à payer les indemnités dérisoires en échange du licenciement du salarié.

On voit clairement dans quel sens vont les réformes pratiquées par le gouvernement Macron. Sensées permettre le retour au travail, il s’agit comme on le voit de faciliter les licenciements. Autant d’attaques ouvertes contre la classe ouvrière qui promettent une société de précarité généralisée où, une fois licencié pour rien, il faudra "traverser la rue" et accepter le premier travail précaire qui se présente sous peine de se voir privé de ses droits.

© Maxppp - Marlene Awaad/ IP3 PRESS

 
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