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La Izquierda Diario
1er de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Surenchère sécuritaire et réactionnaire
Répression : Pécresse veut doubler les peines des habitants de quartiers populaires
Boris Lefebvre

Au jeu du tout sécuritaire et du tout répressif, les Républicains sont parfois difficiles à distinguer de l’extrême-droite. Dernière illustration en date avec Valérie Pécresse qui n’hésite pas à revendiquer les « lois ghettos » danoises qui infligent des peines plus lourdes aux habitants des quartiers « criminogènes  ». Elle inaugure aussi sa brigade mobile, destinée à sévir dans les lycées franciliens.

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Une chose est sûre c’est qu’avec Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, le tout sécuritaire et le tout répressif ne se cachent pas. L’ancienne ministre sous Sarkozy n’y est pas allé par quatre chemin dimanche dernier sur le plateau du « Grand Jury » de RTL : abaissement de la majorité pénale à 16 ans pour les crimes violents, augmentation du nombre de place dans les prisons, brigades mobiles d’urgence dans les lycées, police municipale armée et double peine « dans les quartiers les plus criminogènes ». L’ancienne soutien d’Alain Juppé a ainsi beau jeu de se positionner en opposante progressiste à Laurent Wauquiez, elle n’a rien à lui envier sur le plan de la compromission réactionnaire avec l’extrême-droite.

Outre l’arsenal traditionnel de la droite réactionnaire, Pécresse invente le délit de quartier qu’elle souhaite voir s’ajouter au délit de faciès qui sévit déjà dans les banlieues populaires, où la police exerce sa loi et sa force et quotidien. En stigmatisant les quartiers « criminogènes », les fameux « territoires interdits dans la République  » qu’on agite dans les JT, la présidente du conseil régional ne fait qu’écarter une fois de plus la question des inégalités sociales et des discriminations raciales qui sont à l’origine des violences dans les banlieues. Elle essentialise les problèmes d’ordre sociaux pour mieux justifier le recours à la force et à la « tolérance zéro », expression qu’elle reprend directement de la bouche de celui qui voulait « nettoyer au Kärcher la cité ».

D’ailleurs, quand on voit d’où elle tire ses idées, on comprend pourquoi elle n’hésite pas à proposer de manière aussi décomplexée des mesures qu’elle sait très bien ne pas être « constitutionnelles ». En effet, elle s’inspire des « lois ghettos » que le gouvernement danois à promu dernièrement pour réprimer les quartiers populaires. Ces lois proposent tout un ensemble de mesures discriminantes contre les populations, souvent d’origine immigrée et musulmane, qui vont de peines plus lourdes pour les habitants de ces quartiers à une baisse des allocations pour les parents dont les enfants sont délinquants.

La présidente LR de la région Ile-de-France, qui se veut être « la réponse efficace aux problèmes », se défend de tout racisme et de toute stigmatisation en avançant que ces mesures réactionnaires permettent de « contenir la montée de l’extrême droite » danoise. Elle omet cependant de mentionner que la même extrême-droite au Danemark a plébiscité ces « lois ghetto » et qu’en tant que deuxième force politique du pays au parlement elle n’est sûrement pas étrangère à l’instauration d’un tel arsenal répressif.

Pour le lancement de sa brigade mobile composée de 15 agents destinés à intervenir dans les lycées franciliens, « là où il y aura des urgences », Valérie Pécresse n’a pas hésité à sortir ce que la droite à de plus réactionnaire à offrir en termes de répression. À l’heure même où l’on réduit le nombre de poste et où l’on s’apprête à casser le service publique d’éducation, l’accord de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, pour faire naître cette brigade inédite, en dit long sur l’école à deux vitesse que le gouvernement nous prépare : une école d’élite pour les premiers de cordées et une école de la répression systématique pour « ceux qui ne sont rien ».

Crédit photo : SIPA.

 
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