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La Izquierda Diario
2 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Vu sur Observatoire National des Violences Policières
Témoignage. « Les policiers sont déchaînés voire endiablés, je hurle de douleur »

A. s’est violemment fait interpeller par la BAC : coups, insultes, Taser, rien ne lui a été épargné. Puis viennent les humiliations de la garde à vue. Sur Facebook, il raconte ses 24h de cauchemar, dont voici des extraits. Le témoignage en intégralité est visible sur le facebook de L’Observatoire National des Violences Policières.

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Crédits photo : C. Allain / APEI / 20 Minutes

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« J’ai passé 24 h en garde à vue pour un sourire à la police » explique A. sur Facebook. Un soir, il croise une voiture de la BAC, et les heures qui vont suivre vont se transformer en cauchemar.

« Ils sortent précipitamment de leur véhicule et procèdent à une tentative de palpation en tentant directement de mettre leurs mains dans les poches de ma veste, je m’y oppose en protégeant mes poches avec mes mains. Les policiers très très agressifs me disent qu’ils ont tous les droits et tentent immédiatement de me menotter.

Je préviens les policiers que je suis blessé gravement au dos depuis quelques jours et que leur violence risque de me faire mal, voir d’aggraver mes lésions (sciatique et hernie discale volumineuse). Les policiers ne s’en soucient guère et continuent leur tentative d’arrestation.

Ils sont au nombre de 4. Je suis seul. Je résiste sans violence, juste pour ne pas me causer du tort pénalement, mais surtout pour éviter d’avoir mal au dos. »

La suite de son témoignage est sans équivoque sur les intentions des policiers qui « sont déchaînés voire endiablés » tandis qu’il « hurle de douleur » :

« Ils me projettent au sol m’étouffent et tentent de me placer des clefs de bras. Au sol je suis complètement écrasé par 3 policiers et un policier maintient mon bras gauche tendis que mon bras droit est rabattu contre mon dos. Je souffre atrocement et surtout je n’arrive pas respirer.

C’est alors que je reçois des décharges électriques avec le Taser d’un policier. Des décharges répétées en guise de punition. Des insultes, des injures, des grossièretés.

On me demande de rabattre mon bras gauche si je veux que cela cesse. Mon bras gauche étant toujours dans les bras du policier à terre. Dans un dernier effort je le rabats contre mon dos. Et je suis totalement menotté.

Dans la cohue mon scooter a chuté. Mes lunette et effets personnel jonchent le sol. Je demande à ce qu’ils soient récupérés. Les policiers continuent de m’insulter et laissent délibérément mes lunettes mon bonnet et casque audio de grande valeur sur le siège de mon scooter. »

A. supplie les membres de la BAC de prendre ses affaires, ou à minima d’attacher son scooter, mais ils n’en font rien, et se réjouissent même à l’idée qu’il puisse se faire voler ses affaires.

« Je suis contraint de force à entrée dans leur véhicule mon dos me fait atrocement souffrir et je suis encore choqué de leur cruauté. À l’intérieur du véhicule et à l’abri des badauds je suis une nouvelle fois Tasé, violenté, frappé étranglé et insulté. Les policiers se déchaînent alors que je manifeste aucune violence. Je suis traité d’homosexuel et de fils de pute, de race de merde, je reçois des coups de coudes, encore des étranglements et des coups de Taser. La violence est inouïe et totalement injustifiée. »

Mais ce que met en lumière ce témoignage, c’est que le système est particulièrement bien rôdé, les policiers peuvent commettre ces violences en toute impunité. Et A. en prend conscience lorsqu’il arrive au commissariat.

« Arrivé aux portes du commissariat d’Argenteuil les violences cessent subitement. Les policiers redeviennent des officiers modèles et exemplaires. Plus d’insulte plus de coups. Je suis conduit à la fouille et on me notifie ma mise en garde à vue. Les policiers se réjouissent et fanfaronnent à l’idée de mes prochaines 24 h.

Je suis placé en garde à vue sans pouvoir dérouler les faits à l’OPJ de permanence. Très vite je comprends la connivence entre mes bourreaux et l’OPJ. Je suis envoyé en cellule sans matelas sans couverture et souffrant d’une hernie discale volumineuse. Sans traitement.

[…]

Je reçois la visite d’un médecin. Pensant mon calvaire terminé, à sa vue je sais tout de suite qu’il n’est plus médecin mais formaliste… L’examen de mes lésions et autres contusions est sommaire. Mes douleurs au dos, de simples doléances. […] Les dés sont pipés…

Il n’y aura pas de justice.
Il n’y aura pas de justice.

La confrontation avec mes agresseurs est joué d’avance.

[…]

Sans surprise le parquet se place du côté des policiers. Je suis libéré avec un rappel à la loi. Je ne dois commettre aucun délit similaire sous 3 ans… Un délit ?! Je crois rêver ! Si j’ai commis un délit en refusant l’intrusion des policiers dans ma vie privée, combien de délits ont commis ces mêmes policiers ? »

 
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