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La Izquierda Diario
10 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Les cheminots en journée de grève interpro
9 octobre. Une centaine de cheminots réunis en Intergare à Paris Nord pour discuter des suites
Correspondant-e

Ce mardi 9 octobre, une centaine de cheminots venus de différentes gares parisiennes, se sont réunis pour faire le point sur la situation dans les différents chantiers. Avec le début de l’application de la réforme ferroviaire, il commence à y avoir des conséquence sur leurs conditions de travail. Ils ont également discuté de cette journée de grève et mobilisation interprofessionnelles et des suites et perspectives du collectif Intergare.

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Lors de cette journée de grève interprofessionnelle et après trois mois de Bataille du Rail, les cheminots de la région parisienne ont répondu présent. Après les assemblées générales dans certaines gares parisiennes comme la Gare du Nord ou la Gare de l’Est, une centaine de cheminots se sont retrouvés au bout du quai 36 à la Gare du Nord pour faire une nouvelle Rencontre Intergare, comme ils avaient pu faire pendant les trois mois de lutte contre la réforme ferroviaire. Cette rencontre intergare réunit des cheminots des différentes gares parisiennes, comme Gare du Nord, Gare de l’Est, Austerlitz, Saint Lazare, du Technicentre le Landy, du Technicentre Atlantique à Châtillon, entre autres, qu’ils soient syndiqués ou non-syndiqués. Elle permet aux présents de discuter de la situation dans le secteur et plus en général avec les nombreuses attaques du gouvernement, et aussi des perspectives pour la suite.

En effet, le premier constat fait par de nombreux cheminots est que l’application de la réforme ferroviaire est "en marche" et qu’elle est en train de faire des vrais dégâts au service public et aux conditions de travail des cheminots. Contrairement aux promesses de la direction de la SNCF et du gouvernement au printemps dernier, aujourd’hui c’est une véritable casse du service public que l’on a devant nos yeux : suppression de certaines petites lignes, suppressions de nombreux postes, réorganisations, changement dans les conditions de travail... un véritable plan social déguisé qui est en cours, auquel vient s’ajouter les déclarations de Pepy selon lesquelles il ne peut y avoir "une SNCF à deux vitesses", autrement dit la suppression du statut pour l’ensemble des cheminots sera mise en place tôt ou tard. L’application de cette réforme ferroviaire s’accompagne d’une répression accrue, comme dénonce Torya, cheminote à Paris Est. Les cheminots de l’Intergare seront présents le 16 octobre aux côtés des cheminots réprimés de Paris Est, et le 17 ils seront à Bordeaux aux côtés de Laurent, cheminot à Bayonne et militant CGT, menacé de radiation par la direction.

Une rencontre intergare réussie et une combativité encore plus forte

Cette rentrée de la Rencontre Intergare est donc une réussite. "On s’est tous demandé si ça valait le coup d’être là à cette journée organisée aujourd’hui sans lendemain. Est-ce qu’on va encore perdre une journée de salaire pour rien ? Et puis, finalement, c’était nécessaire de se retrouver", affirmait Laura, cheminote sur la région de Paris Nord. Il est vrai que cette journée apparaît pour beaucoup comme une énième journée saute-mouton sans perspectives, mais les cheminots de l’Intergare ont compris qu’il faut s’organiser, chercher à prendre des initiatives pour proposer une alternative à la stratégie de la défaite des directions syndicales. Comme l’ont réaffirmé plusieurs cheminots qui se sont succédés au micro, ce cadre est une nécessité pour se coordonner et penser la suite, comme ce l’a été pendant les trois mois de grève. Clément, cheminot au Technicentre Atlantique à Châtillon, reflétait bien l’état d’esprit général de cette Intergare : "Est-ce qu’on se lamente sur notre sort ou est-ce qu’on essaye d’aller au combat ?". Ainsi, les cheminots comptent s’organiser pour la suite et sont déterminés à ne pas se laisser faire. Après les vacances d’été et la réforme passée, comme disent certains cheminots, "si on a perdu la bataille et que la réforme a été adoptée, on n’a pas encore perdu la guerre !".

Un collectif Intergare qui se consolide et plusieurs décisions prises pour la suite

"On ne peut pas se voir seulement dans les journées de 24h, il faut qu’on s’organise dans la durée, il faut pérenniser tout ce qu’on a pu faire pendant les trois mois de grève", affirme Anasse, cheminot sur la région de Paris Nord. Une des décisions prises lors de cette rencontre est bien de consolider ce collectif intergare, ouvert à tous les cheminots, qu’ils soient syndiqués quelque soit l’étiquette ou non-syndiqués, avec une date de fondation du collectif vers la fin novembre, pour se laisser le temps de discuter des modalités, du fonctionnement et des principes de ce collectif, sur la base des acquis obtenus et l’expérience faite durant la bataille du rail.

Les cheminots de l’Intergare ont également voté de lancer une grande pétition pour le service public et l’abrogation du pacte ferroviaire, pour s’adresser à l’ensemble des usagers qui sont concernés directement avec la suppression des points d’informations dans les gares, entre autres. D’autres décisions ont été prises, comme le fait de participer à la mobilisation appelée par les Ford, en lutte contre la fermeture de leur usine, qui seront au salon de l’Auto ce vendredi 12 octobre, et qui appellent ensuite les différents secteurs à se réunir et discuter des possibles convergences. L’intergare sera également présente à la manifestation appelée ce samedi par le Comité Vérité et Justice pour Adama Traoré, aux côtés de la famille et contre les violences policières, au départ de la Gare du Nord.

 
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