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La Izquierda Diario
30 de octobre de 2018 Twitter Faceboock

Élections présidentielles brésiliennes
Plusieurs généraux pour gouverner le Brésil aux côtés de Bolsonaro
Aminata Sangare

Élu à la tête du Brésil ce dimanche, Bolsonaro formera son gouvernement en janvier. Une équipe réduite de moitié, avec 15 ministères au lieu de 29 actuels. Des esclavagistes, des magnats, des corrompus, des militaires et des défenseurs d’une éducation à distance par Whatsapp seront à la tête de certains ministères.

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Le président du Parti de Bolsonaro (Partis social libéral), Gustavo Bebianno, annonçait dans le quotidien O Globo que « Quatre ou cinq généraux » seront présents dans le nouveau gouvernement brésilien. Voici quelques portraits des hommes forts du futur gouvernement :

Onyx Lorenzoni, putschiste lié aux barons de l’agrobusiness

Futur ministre de la Maison Civile, entre le premier ministre et le chef de cabinet, il est membre du parti de droite DEM et considéré comme le cerveau de la campagne Bolsonaro. Il fait partie du « vieux monde », ayant commencé sa carrière parlementaire dans les années 1995 dans l’État de Rio Grande du Sud. Lorenzoni, 64 ans, est très lié à Cosan, l’un des plus grands groupes privés de l’agrobusiness du pays. Il a reçu au moins 10 millions de reales pour le financement de sa campagne de la part des propriétaires fonciers et des exécutifs dénoncés pour l’emploi de main-d’œuvre esclave.

Augusto Heleno, général réserviste, au ministère de la Défense

Augusto Heleno a été son instructeur à l’académie militaire, dans les années 70. C’est un modèle pour Bolsonaro. Il a été commandant en chef de la mission des Nations unies « pour la paix » en Haïti. Cette opération, qui a eu lieu sous le gouvernement du Parti de Travailleurs de Lula et a duré 13 ans, s’est soldé par des milliers de morts, ainsi que des femmes et des enfants violés ou forcés à se soumettre à des abus de tout type en échange de nourriture. Heleno défend l’utilisation de snipers pour combattre les gangs de la drogue, propositions derrière laquelle se cache l’impunité totale de l’armée pour tuer dans les quartiers populaires, notamment les populations racisées et précarisées. En somme, un homme de confiance pour gérer le volet répressif nécessaire à la politique d’austérité promise par Bolsonaro.

Stavros Xanthopoylos, businessman de l’éducation à distance

Stavros, président de l’Association brésilienne d’éducation à distance, est le favori pour prendre la tête du ministère de l’éducation, de la culture et du sport. Avec son ami Bolsonaro, il a avancé la proposition de développer l’éducation à distance, par… WhatsApp. Les enseignants s’occuperaient de gérer les contenus qui seraient transmis par WhatsApp aux étudiants, ce qui rendrait plus rentable l’éducation du XXIème siècle, selon le futur ministre.

Paulo Guedes, le « Chicago Boy », futur ministre de l’Economie

Guedes, économiste de 69 ans, formé à l’école de Chicago et donc ultralibéral, a permis à Bolsonaro, pourtant connu comme un étatiste nationaliste, de gagner la confiance des marchés. Il pourrait devenir un « super-ministre » à la tête des ministères des Finances, du Commerce, du Plan et du secrétariat d’État chargé des Investissements publics. Il a déjà annoncé la couleur dans une interview récente à la Folha de Sao Paulo : tout privatiser pour payer la frauduleuse et illégitime dette extérieure. L’entreprise pétrolière Petrobras ainsi qu’Eletrobras, spécialisée dans la production et la distribution d’électricité, se trouvent en tête de sa liste.

Henrique Prata, milliardaire, à la Santé ; pour que celle-ci ne soit plus un droit de la population mais une source de profits pour les actionnaires

Marcos Pontes, Lieutenant-Colonel de la Force Aérienne Brésilienne

Astronaute et pilote de chasse, ce réserviste est pressenti pour être ministre des Sciences et technologie. Fervent défenseur du droit au port d’armes, Pontes défend aussi la dépossession de peuples aborigènes de leurs terres ancestrales. Des mesures plus que réactionnaires.

Oswaldo Ferreira, général à la retraite, au ministère des Transports

Le général de 64 ans, ancien chef du département de Génie et Construction de l’armée, a déclaré dans un entretien à l’Estado, que dans les années 70, à l’époque où il construisait des routes, « il n’y avait pas le Parquet (ni l’agence environnementale) Ibama pour embêter le monde ». Un écolo dur et pur…

Nabhan García, propriétaire foncier, au ministère de l’agriculture et de l’environnement

Président de l’UDR (Union Démocratique Rurale), García est connu pour son opposition ouverte aux mouvements de paysans sans terre. Il a été accusé d’organiser de milices pour s’attaquer à ces mouvements. Une de propositions de Garcia est de finir avec les amendes pour déforestation. là encore, une forte sensibilité écologiste…

Ces personnages laissent présager la formation d’un gouvernement de choc contre les classes populaires brésiliennes, qui seront amenées plus que jamais à se battre contre l’autoritarisme, l’extrême-droite et ses attaques anti-démocratiques et anti-sociales, afin de mettre en échec le gouvernement Bolsonaro.

 
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