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La Izquierda Diario
4 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

État espagnol
L’extrême droite au parlement andalou : des milliers de personnes manifestent
Sadek Basnacki

Ce dimanche 2 décembre a vu l’entrée du nouveau parti d’extrême droite Vox dans le parlement andalou. Une apparition sur la scène politique de l’État espagnol qui ne s’est pas faite dans l’indifférence puisque, dès l’annonce des résultats, des milliers d’Andalous sont descendus dans les rues. Une victoire pour ce parti d’extrême droite qui s’explique par la politique du PSOE, dans une situation internationale favorisant la résurgence des idées les plus réactionnaires.

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Le PSOE paye ses politiques libérales

Ce dimanche les Andalous étaient appelés à voter pour les élections régionales. Pour la première fois depuis 36 ans, le PSOE a perdu la majorité. Un petit séisme qui donne une idée de ce qui se passe plus largement dans l’État espagnol. Le PSOE s’est effondré récoltant seulement 27,95 % des voix. Le parti a perdu 14 sièges pour en avoir seulement 33, bien loin des 55 nécessaires pour avoir la majorité absolue.
Les années de coupe budgétaire, d’austérité et de corruption généralisée ont eu raison du PSOE.

Face à cette débâcle, Adelante Andalucia, coalition regroupant Podemos et Izquierda Unida, menée par Teresa Rodriguez, tenteront de voler au secours du PSOE, comme à l’habitude de Podemos. Mais cette coalition a également fait un faible score, seulement 16,17 % soit 17 sièges. Il leur est impossible de former une coalition afin de diriger la région.

Un échec qui s’explique par son programme réformiste et par le soutien de Podemos aux socialistes, que ça soit en Andalousie ou pour l’État espagnol dans son ensemble avec le gouvernement Sánchez.

Podemos a agité le spectre du fascisme pour appeler à un nouveau compromis historique avec le PSOE afin de défendre la démocratie face à l’émergence du parti d’extrême droite Vox. Ensemble ils pourraient « construire un barrage contre l’extrême droite » alors même que ce sont les politiques néolibérales du PSOE qui ont favorisé cette poussée de l’extrême droite. Cela s’exprime aussi à travers l’abstention et le vote blanc. Il y a eu 3 millions de votes blancs et l’abstention a atteint le chiffre record de 41,35 %.

L’extrême droite fait son apparition sur la scène politique sur les cendres du PSOE et du PP

Le Parti Populaire a perdu 7 sièges en faisant 20,75 % des voix, et obtient 26 sièges. L’extrême droite, représentée par le parti Vox et menée par Santiago Abascal, a réussi à obtenir 12 députés. Ils ont récolté 10,97 % des voix. Pour leurs premières élections, ils ont obtenu près de 400 000 voix alors même que le parti a eu un discours ouvertement xénophobe, misogyne et réactionnaire, faisant une campagne contre les migrants, contre les femmes, les personnes LGBT et contre les droits démocratiques du peuple catalan.

Dans son programme, Vox veut interdire les partis indépendantistes, les associations féministes, abroger la loi sur la mémoire historique (loi reconnaissant les victimes du franquisme), fermer les frontières et expulser les migrants, fermer les mosquées ou encore abroger la loi sur les violences sexistes.

Ce parti est la version radicalisée et débridée de l’idéologie de la droite post-franquiste, ouvertement d’extrême droite, revendiquant un centralisme nationaliste fort. Santiago Abascal l’a dit clairement, peu importe qu’ils soient étiquetés comme racistes, homophobes ou machistes, car pour eux c’est une fierté d’être ainsi catalogués.

Ce score est également à mettre en lien avec une situation internationale propice à l’émergence de ces phénomènes comme on a pu le voir aux USA avec Trump, Salvini en Italie ou encore Bolsonaro au Brésil. Mais comme au Brésil ces élections ont provoqué une colère parmi la population, qui est descendue dans les rues.

Des milliers de personnes dans les rues en Andalousie à scander No Pasaran !

Dans toutes les grandes villes andalouses, comme Séville, Grenade ou Malaga, des milliers de personnes ont défilé contre l’arrivée de Vox au parlement andalou avec les slogans « No pasaran » ou « fasciste hors de nos universités ». A Séville, le rectorat a été occupé. C’est dans cette ville que les manifestations étaient les plus importantes regroupant plusieurs milliers de personnes. On pouvait y entendre des slogans comme « vive la lutte de la classe ouvrière » ou bien l’hymne andalou interdit sous Franco. Les manifestants se sont dirigés vers le Palais de San Telmo où est abrité le parlement andalou. Des slogans comme « vous, les fascistes, vous êtes les terroristes » étaient lancés.

À Malaga on pouvait entendre « Vivre la République ». La manifestation regroupant plusieurs milliers de personnes, s’est terminée par la lecture d’une déclaration de « solidarité avec les catalans qui se battent aussi ».

À Grenade l’artère principale de la ville était noire de monde. Les manifestants criaient « Grenade sera la tombe du fascisme » et en allant devant le siège de Vox qui était bien gardé par la police, ils chantaient « Voici les antifascistes ».

 
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