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La Izquierda Diario
7 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Violences et humiliations policières
Lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie, un spécialiste de sécurité juge la « polémique inutile »
Mar Leroye

Jeudi dernier, à Mantes-la-Jolie, 151 lycéens ont subi une interpellation policière d’une violence extrême : ces derniers ont été parqués sur un terrains vague pendant plusieurs heures, mis à genoux, les mains sur la tête. Driss Aït Youssef, spécialiste des questions de sécurité et président d’un groupe de travail commandé par le ministère de l’Intérieur dans le cadre du « dialogue police population », affirme ne pas voir « où est l’humiliation », et juge le tollé provoqué par la vidéo de « polémique inutile ».

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Les images sont révoltantes, tout autant que les paroles. Dans la vidéo de l’interpellation, devenue virale sur les réseaux sociaux et provoquant une vague d’indignation, on aperçoit une centaine de lycéens parqués sur un terrain vague, à genoux, mains sur la tête pour certains et mains attachés derrière le dos pour d’autres, entourés par les forces de police. Une scène d’une violence et d’une humiliation extrême, qui n’a pas l’air de déranger les policiers, mais plutôt au contraire de les amuser. La personne qui filmait la scène, probablement un policier, a effectivement a ajouté ce commentaire : « voilà une classe qui se tient sage »..

Un journaliste de BFM Paris arrivé peu après 14h sur place raconte ceci : «  tous avaient l’air jeunes, certains pleuraient, beaucoup étaient menottés ou avaient des serflex quand ils se faisaient embarquer ». Ayant été interpellés peu après midi, et envoyés au commissariat vers les environs de 16h, ils sont restés dans cette position entre 3 et 4 heures, subissant, d’après les témoignages, les moqueries et les insultes, notamment racistes, des policiers. 

Face à cette violence, Driss Aït Youssef, expert sur les questions de sécurité, qui a par ailleurs dirigé un groupe de travail commandé par le ministère de l’Intérieur sur le « dialogue police population », a osé déclaré qu’il ne « voyait pas où est l’humiliation », jugeant le tollé provoqué par la vidéo de «  polémique inutile ». Au vu de ces prises de positions, on peut se questionner sur la vision des relations « police population » pour cet expert qui était le président de ce groupe de travail initié par le ministère de l’intérieur.

D’après lui, puisque les lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie n’auraient pas subi de violences policières physiques comme les coups de matraques, de gaz lacrymogènes et de flashball que leurs camarades lycéens reçoivent depuis le début de la mobilisation lycéenne, ces derniers n’ont pas été victimes de violences et d’humiliations : « ce qui aurait pu être humiliant voir dégradant, c’est évidemment les violences physique contre ces étudiants qu’il n’y a pas eu hier ».

Cependant, même si cette interpellation, avec cette mise au pilori des lycéens, constitue en soit une violence et une humiliation, celle-ci s’est en réalité faite après des tirs de flashball lancés par les forces de polices. Cette violence physique dont parle Driss Aït Youssef, les lycéens de Mantes-la-Jolie l’ont dés lors bel et bien eux aussi subi. Et ceci ne s’est pas arrêté là puisque ces derniers ont été ensuite placés en garde à vue, une garde à vue prolongée jusqu’à 36 heures pour certains, entassés à 15 dans des cellules initialement prévue pour 5 personnes..

 
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