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La Izquierda Diario
8 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Les médias refusent de les montrer...
Invisibilisés mais par milliers : à Paris, les gilets jaunes n’ont rien cédé
Correspondant-e

N’en déplaise au gouvernement, ce sont des dizaines de milliers de manifestants qui, à Paris, défilent aux Champs-Elysées à l’appel des gilets jaunes, mais aussi depuis Saint-Lazare sur le boulevard Haussmann, à l’appel de cheminots de l’intergare, du Comité Adama Traoré, du collectif LGBTQ « le claq ». Le discours terrorisant du gouvernement repris en boucle par les médias n’a pas eu l’effet escompté.

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Les gilets jaunes et leurs soutiens bravent pour la 4ème fois le gouvernement. Aujourd’hui, pour l’Acte IV, avec d’autant plus de courage, que depuis une semaine, les membres de la Macronie ont adopté un ton des plus martial : 89 000 forces de l’ordre ont été déployées dans toute la France, 8 000 sur Paris, des blindés présents sur la Bastille. S’ajoutent au dispositif de répression, des centaines d’interpellations préventives – près de 400 ce matin – tandis qu’hier, Eric Drouet, figure médiatique des Gilets Jaunes et initiateur de la pétition du 17 novembre, était poursuivi pour « provocation à la commission d’un crime ou d’un délit ». Bref, la Macronie arrête ses opposants. Son premier objectif est avant-tout de restaurer l’autorité d’Etat mis à mal par les gilets jaunes comme en témoigne la présence historique de ces blindés de l’armée.

Dès tôt le matin, des gilets jaunes se sont regroupés sur les Champs-Elysées. Ils étaient plusieurs milliers déjà vers 10 heures et ont commencé à descendre l’avenue depuis la place de l’Etoile. Le dispositif policier, plus mobile que samedi 1er décembre, dégage les manifestants de l’Etoile et bloque les rues perpendiculaires. La manifestation est à plusieurs reprises coupée en deux par les CRS. Mais il est impossible de descendre davantage : un nuage de lacrymo fait office de barrière en bas de l’avenue et l’air devient très vite irrespirable.

Même logique du côté de Saint-Lazare où s’étaient donné rendez-vous des cortèges du comité Adama, de la jeunesse mobilisée dans les universités contre la hausse des frais d’inscription, des postiers, des cheminots à l’appel de l’intergare, le collectif LGBTQ, le « Claq », venus en soutien et défilant aux côtés des gilets jaunes. Après un rendez-vous donné ce matin à 10 heures sur le parvis de la gare Saint-Lazare, plusieurs milliers de manifestants ont réussi à avancer dans le passage du Havre, au milieu des galeries pour rejoindre le boulevard Haussmann.

Le comité Adama et des cheminots s’élancent dans la manifestation

Manifestants et cheminots à genoux, bras derrière la tête, en solidarité aux lycéens de Mantes-la-Jolie

Destination finale : les Champs. Mais les cordons de CRS ont tout fait pour empêcher ce déploiement, avec des contrôles autour de la gare Saint-Lazare, une première nasse dans le quartier d’Haussmann. Très nombreux, les manifestants sont parvenus à avancer pacifiquement : boulevard des Mathurins, puis des Italiens pour tenter de rejoindre la célèbre avenue. C’est là que vers 13 heures, les forces de l’ordre chargent pour tenter de disperser les manifestants : grenades lacrymogènes, avancée des canons à eau. Le gouvernement souhaite absolument éviter la jonction entre les deux cortèges celui parti de Saint-Lazare de celui des Gilets Jaunes sur les Champs. Le cortège finit finalement par avancer en direction des Grands Boulevards. Vers 14 heures, il arrivait au niveau de l’Hôtel de ville.

cortège de Gilets Jaunes sur les Grands Boulevards

Il y a une claire volonté de briser ce cortège pacifique dans lequel s’effectue la jonction de plusieurs secteurs, allant des gilets jaunes aux militants des quartiers, des cheminots aux étudiants, des postiers aux enseignants. La violence part du côté des bleus. Pas des gilets jaunes. A Bastille, ce sont les blindés qui attendent déjà les manifestants qui souhaiteraient s’y aventurer.

Le slogan des gilets jaunes, « Macron, on va tout casser chez toi », se mêle à celui, « on reste déter’ », des étudiants. Et de la détermination, il en faut. Le gouvernement a parlé « d’appel à tuer », comme pour prévenir de l’état d’esprit dans ses propres rangs. La répression est déjà sévère et brutale. La consigne donnée aux forces de l’ordre : provoquer la casse par la répression ou l’infiltration de provocateurs policiers dans les cortèges. Et puis taper dans le tas. Il lui faudra des images pour justifier son discours. Encore une fois, la casse ne viendra pas du côté des manifestants qui défendent avant tout, leurs droits démocratiques à pouvoir manifester et à s’opposer à Macron, sa politique anti-sociale et anti-populaire.

des blindés circulent sur les Grands Boulevards

 
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