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La Izquierda Diario
21 de décembre de 2018 Twitter Faceboock

Solidarité internationale avec les gilets jaunes !
Rassemblement en soutien aux gilets jaunes à Berlin : « la solidarité est notre arme »
Correspondante en Allemagne

Environ 150 personnes se sont rassemblées devant l’ambassade française jeudi soir à Berlin en solidarité avec les Gilets Jaunes, et contre les répressions policières. Les manifestants ont appelé à une lutte internationale contre la vague néo-libérale qui touche la classe des travailleurs à travers le monde entier, face à laquelle il faudra s’unir afin de gagner le combat, en bataillant contre l’extrême-droite.

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La Place de Paris située devant la Porte de Brandenbourg et l’ambassade française au centre de Berlin rayonnait jeudi soir, pas seulement à cause du grand sapin de Noël qui y a été érigé, mais surtout grâce aux 150 personnes qui y ont vêtues leur gilet jaune afin de démontrer leur solidarité avec les manifestations en France.
Le rassemblement a réuni des étudiants, des groupes syndicaux, des militants de « l’Alliance des femmes en grève » (collectif organisant la grève des femmes du 8 Mars en Allemagne) et diverses organisations communistes, dont RIO, qui anime le quotidien en ligne Klasse Gegen Klasse (membre du réseau de quotidien La Izquierda Diario dont fait parti Révolution Permanente). C’était la première tentative des forces de gauche en Allemagne d’organiser la solidarité internationale avec le mouvement en France. De nombreux orateurs ont essayé d’élaborer un programme pour les secteurs en Allemagne qui se sentent concernés par le mouvement en France.
En effet en Allemagne, le mouvement des gilets jaunes a fortement été décrédibilisé par les médias dominants, le caractérisant comme dominé par l’extrême-droite et les casseurs, salissant ainsi son image. Cela a notamment eu un impact sur la gauche dont la majorité n’a pas réagi, voir a réagi relativement tard. Il y a ainsi une forte méfiance envers le mouvement, notamment car les premiers à avoir enfilé leur gilet jaune en Allemagne sont des membres d’extrême-droite. L’idée du rassemblement d’hier soir, qui s’inscrit dans la continuité d’une série de conférences-débats organisées ces derniers semaines sur les universités par exemple, est de lever le voile sur ce qu’il se passe réellement en France, et sur le caractère très progressiste de la mobilisation qui cherche à s’attaquer aux institutions anti-démocratiques et à la cherté de la vie.

Stefan Schneider, membre du quotidien Klasse Gegen Klasse, et l’un des organisateurs du rassemblement, a souligné dans son discours que les revendications du mouvement des Gilets Jaunes telles que l’augmentation du salaire minimum, la réintroduction de l’impôt sur la fortune ou l’augmentation des pensions et des prestations sociales sont des revendications qui sont également formulées en Allemagne. Il a fait d’autres revendications pour l’Allemagne, telles que l’abolition des lois Hartz IV (démantèlement du code du travail), une allocation de chômage de meilleure qualité, une réduction radicale du temps de travail sans baisse de salaire, l’expropriation sans compensation sous le contrôle des travailleurs des usines menacées de fermeture, ainsi que l’égalité des droits pour les personnes étrangères, le droit au travail, au séjour et aux droits démocratiques pour tous les résidents.
Selon lui, la situation en France a également montré le rôle traître des partis réformistes et des dirigeants syndicaux. Au lieu de soutenir la lutte de toutes leurs forces, de renforcer les revendications sociales dans les manifestations, de combiner les protestations avec les méthodes de combat des travailleurs, c’est-à-dire avec les grèves et les occupations, et de détruire ainsi les tentatives de capture du mouvement par la droite, ils se sont précipités envers Macron pour réclamer "la paix sociale". Il a souligné la nécessité, en France et en Allemagne, que les syndicats soient des moyens de lutte à leur base, avec les méthodes de la grève et l’auto-organisation.

Des militantes féministes ont également pris part au rassemblement. L’une d’entre elle s’est exprimée au nom du collectif des femmes, contre la criminalisation du mouvement et la répression croissante de l’Etat français. La précarisation est selon elle également visible en Allemagne. Les femmes occupent des emplois très précaires et sont doublement accablées par les travaux ménagers non-rémunéré. Ce collectif souhaite, à travers la grève, organiser un mouvement des femmes de masse qui dépasse les frontières nationales. Elle a insisté sur le danger de la baisse des prestations sociales, de la répression des droits fondamentaux et des droits des femmes, ainsi que de la pauvreté croissante et la criminalisation des femmes migrantes.

Un autre organisateur du rassemblement était le groupe universitaire anticapitaliste Organize:Strike, qui s’est forgé après la grève des étudiants-travailleurs des universités de Berlin contre la précarité et contre la manipulation du mouvement par les bureaucraties syndicales. Andrés, l’un des membres du groupe, a particulièrement attiré l’attention sur la nécessité de l’unité des étudiants et des travailleurs en France dans la lutte contre Macron et son monde, tout comme en Mai 68. Il a expliqué que le problème de la précarité ne s’arrêtait pas aux frontières, et qu’il était nécessaire de se battre tous ensemble contre l’exploitation imposée par le capitalisme.

Le mouvement des gilets jaunes en France crée des réactions chez les travailleurs et la jeunesse dans d’autres pays d’Europe, comme en Belgique où les gilets jaunes sont également mobilisés. La détermination des Gilets Jaunes fait la démonstration qu’il est possible de faire trembler un gouvernement qui se disait invincible, malgré une forte répression. Il est nécessaire qu’en Europe et dans le monde, les travailleurs et la jeunesse qui sont victimes de la précarité et de l’offensive néolibérale puissent s’unir contre leur gouvernement au service du capitalisme, et lutter tous ensemble contre la répression policière, comme ont souhaité le démontrer les organisations révolutionnaires allemandes présentes hier soir.

Ver.di : syndicat allemand de travailleurs.

Crédits photo : Leo Luedemann

 
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