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La Izquierda Diario
5 de octobre de 2015 Twitter Faceboock

Stoppons le plan de démantèlement d’Air France
Pour gagner : Une compagnie au service de la population et sous contrôle des salarié-e-s
Damien Bernard
Ciro Tappeste

Longtemps fleuron de l’économie française, Air France, compagnie nationale jusqu’à sa privatisation et sa vente à la découpe en 1999 sous le gouvernement Jospin, pour le plus grand profit des actionnaires, se trouve aujourd’hui dans la tourmente. La direction appuyée par le gouvernement, tente d’imposer aux salariés d’Air France ses « solutions ». Qu’ils s’agisse de « dialogue social », de « plan de restructuration », de « négociation », ces plans patronaux débouchent toujours vers plus de licenciements, de précarité et de bas salaires. Terminé leurs « solutions », opposons les nôtres !

Damien Bernard etCiro Tappeste

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« Leur crise » n’est pas la nôtre !

Par-delà les mouvements de concentration de capital, la compagnie subit de plein fouet une double pression concurrentielle, à la fois du côté des low cost, et de l’autre par des compagnies du Golfe, très agressives dans leur stratégie de pénétration sur les nouveaux marchés qui leur sont ouverts. Cette situation est également imputable à des choix catastrophiques d’une direction couverte par les gouvernements successifs.

Cependant, il est à noter que malgré le discours gouvernemental et patronal qui tente de faire croire qu’un plan de restructuration est inévitable pour « sauver » la compagnie, Air France n’est pas menacé. Il s’agirait pour la direction d’Air France de couper dans la masse salariale et d’augmenter la productivité pour « rétablir » les profits de l’entreprise au niveau de ses concurrents européens.

Pour cela, c’est systématiquement la même musique que l’on joue aux salariés. Il s’agit de stigmatiser une catégorie mieux rémunérée de salariés, en l’occurrence les pilotes, avant de s’attaquer aux autres, personnel au sol et personnel naviguant. Tantôt l’une des catégories est visé tantôt l’autre, et c’est l’ensemble des salariés à des rythmes différents, qui sont pris comme variable d’ajustement.

Les salariés d’Air France, leur seule variable d’ajustement !

Du plan « Transform 2015 » au plan « Perform 2020 », toujours la même rengaine, des plans patronaux qui ne jurent que par les licenciements, la baisse des salaires, et la généralisation de la précarité et de la sous traitance. Depuis 2009, ce sont 14 000 suppressions de poste à Air France et les salaires bloqués depuis 3 ans pour l’ensemble des salariés. Dans le même temps, le PDG d’Air France s’augmente de 70 % et se prépare une retraite chapeau de 150 millions d’euros.

Jusqu’à présent, les travailleurs de la compagnie, personnel au sol, personnel navigant et pilotes, sont sommés de payer pour une crise dont ils ne sont pas comptables. Mais ces plans patronaux ne sont pas inéluctables. Il s’agirait de retourner, une bonne fois pour toute, la logique, et cette fois-ci appliquer l’ajustement aux ajusteurs.

En effet, cette direction absolument incompétente, néfaste dans sa gestion, et qui ment quant à sa stratégie de « négociation » qui au final retombe toujours sur les salariés, n’a plus son mot à dire. Et cela, les salariés mobilisés l’ont fait savoir, à leur façon, le lundi 5 octobre.

La solution, pour ne pas tomber dans le piège de la négociation du moins pire des plans ?

Face aux plans patronaux qui ne sèment que des licenciements et la précarité, il serait légitime de poser, en plus de la défense complète de l’emploi, l’embauche des personnels précaires et sous-traitants, au sein d’une entreprise complètement re-nationalisée, pour assurer un service public de transport de qualité en fonction de l’intérêt des usagers. Une telle compagnie ne pourrait être gérée par un directoire ou un consortium désigné par l’État, mais devrait être placée sous contrôle des travailleurs.

Ce n’est pas un retour en arrière, au bon vieux temps de l’État stratège, qu’il faut opérer, mais un retournement de situation que les travailleurs, s’ils sont déterminés, sont tout à fait capables d’imposer, pour construire une autre compagnie, dans une tout autre logique, la seule qui serait respectueuse des conditions de travail, des salaires et des conditions de transports en fonction de l’intérêt général.

Une chimère ? Bien plus réaliste que de retenter, pour la énième fois, une négociation avec une direction qui veut la peau des travailleurs.

 
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