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La Izquierda Diario
23 de septembre de 2016 Twitter Faceboock

Vers la mise en concurrence des lignes de nuit ?
L’Etat et la SNCF complices de la mort lente des trains de nuit

Calle Moka

19 élus ont envoyé une lettre au Secrétaire d’Etat au Transport, lui demandant de sauvegarder les dernières lignes de train de nuit, véritable héritage ferroviaire français. Le 1er octobre 2016, 4 lignes devraient être tout bonnement supprimées : Paris-Saint-Gervais/Bourg-Saint-Maurice, Paris-Rodez/Albi, Strasbourg/Luxembourg, Nice-Port Bou, comme le préconisait le rapport Duron, rendu en mai 2015. Les lignes Paris-Irun et Paris-Nice doivent être supprimées en octobre 2017. Seules seraient maintenues les lignes Paris-Briançon et Paris-Latour-de-Carol.

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La SNCF est créative lorsqu’il s’agit de trouver des raisons de supprimer les trains de nuit : le matériel est trop vieux, pas assez confortable, la fréquentation baisse fortement, le coût d’exploitation de ces trains est trop élevé, ils sont trop déficitaires. Ces arguments cachent une réalité : l’Etat, autorité organisatrice, souhaite de désengager des trains de nuit, qu’il subventionne.

La baisse de fréquentation de 25% depuis 2011, chiffre souvent mis en avant, cache une autre vérité : celle de la suppression de plusieurs lignes à cette date, dont le Hendaye-Genève, et l’augmentation des travaux de nuit sur les voies, empêchant la circulation de tout train à certaines dates (ces travaux sont la conséquence directe du manque d’investissement dans la maintenance des lignes régionales à partir des années 80, où l’Etat a fortement financé le TGV au détriment des TER). De plus, la SNCF ne met pas en avant, de façon volontaire ses trains de nuit : pas de réel plan de communication, ni de transparence dans les dates de circulation, ni dans la tarification. Prendre le train de nuit est devenu un parcours du combattant tant cette offre est invisible, sciemment.

La situation d’un point du vu du matériel roulant est arrivée à un point de rupture du fait du vieillissement des rames actuelles, celles-ci ayant une moyenne d’âge dépassant largement les 30 ans. Cela entraîne un confort moindre pour les voyageurs ainsi que des problèmes dans l’exploitation, avec de nombreux incidents dus à la vétusté de la mécanique. Ainsi, l’Etat (propriétaire du matériel) se voit offrir deux choix : renouveler les rames ou supprimer les trains de nuit.

Alors que le gouvernement avait choisi la deuxième option pour une majorité des lignes, en 2015, la Russie a annoncé avoir commandé un trop grand nombre de rames de train de nuit au fabricant Siemens. Un accord a donc été conclu, pour la sauvegarde des bonnes relations franco-russes, afin que la France loue et exploite des voitures russes (certaines de 1ère classe sont actuellement utilisées sur la ligne Paris-Nice).

Ainsi, la problématique du renouvellement du matériel roulant des trains de nuit, ainsi que de son coût, n’a pu vraiment lieu d’être puisqu’il existe un parc de rames disponibles, qui pourraient être mises en route et ainsi remédier aux critiques faites sur le confort.

L’une des solutions avancées par l’Etat pour la sauvegarde des trains de nuit est leur mise en concurrence soit par une offre ferroviaire privée, soit par les lignes de cars (dont l’existence est permise par la loi Macron de 2015). Cependant, cette privatisation des lignes présente des problèmes importants :

  •   Déléguer la desserte du territoire à des organismes privés qui privilégient la logique du profit, et qui donc n’exploiteront que les lignes rentables.
  •   Pas de garantie de reprise des lignes par le privé.
  •   Un fort coût environnemental si le train est remplacé par le car.

    Face aux plans de privatisation du rail de la direction de la SNCF et du gouvernement, les trains de nuit doivent être sauvegardés et ne doivent pas être sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.

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