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La Izquierda Diario
6 de octobre de 2016 Twitter Faceboock

« Nos enfants aussi ont droit de faire une petite sieste »
Expulsé-e-s et contre les violences de toutes les polices. Les habitants du 168, Saint-Denis
Hervé Prigent

Depuis le jeudi 25 août, ils sont à la rue. Ce sont les habitants du 168 avenue du Président Wilson, à Saint-Denis, un grand bâtiment vétuste placé juste en face de l’autoroute du Nord et où logeait jusqu’à cet été 83 personnes. Partie prenante de la réunion unitaire pour répondre collectivement face aux violences policières du vendredi 30 septembre, leur collectif était également présent lors de la conférence de presse tenue par Guillaume Vadot, Maurice Makwala et leur avocat, Maître Ben Achour, pour exposer également leur combat contre les violences sociales et policières, y compris devant la majorité municipale de Saint-Denis, hôte de la conférence.

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Les habitants du 168 avenue du Président Wilson ont été expulsés par leur bailleur dans des conditions contrevenant complètement à la légalité. Un jeudi matin, la police leur demande de descendre. Une fois en bas, des maçons s’affairent à murer les issues et les entrées, forçant les habitants à laisser derrière eux tous leurs biens et effets qu’ils n’ont, à ce jour, jamais récupéré.
Depuis, ils campent, face à l’avenue et à l’autoroute dans un parc à proximité. Ils sont 83, raconte Ernest, leur porte-parole, « dont huit familles et 10 enfants, et certains en bas-âge ». Dans le parc, la police municipale fait la chasse à leurs tentes. Dans un premier temps, il leur était demandé de les enlever entre 8h du matin et 22h. Et pourtant, « nos enfants aussi ont le droit de faire la sieste », souligne Assa, révoltée par cette expulsion humiliante, alors qu’elle était au supermarché où elle faisait des courses avec son bébé.

Alors qu’ils continuent à se mobiliser, aux côté de leurs soutiens, les habitants du 168 se sont adressés à la mairie PCF-Ensemble-PG-PSG pour que la municipalité leur concède, le temps de trouver une solution viable, un espace où loger, où les conditions d’hygiène seraient minimales. C’est une fin de non-recevoir que la gauche municipale leur a opposé. De la même manière, ils ont demandé à ce que l’arrosage automatique nocturne du parc ne soit plus enclenché, de façon à ne pas dormir dans l’humidité. Même réponse négative de la mairie. Aucun des deux élus, adjoints au maire, présents en conférence de presse, n’a envisagé de solution. L’un est parti avant la fin de la conférence alors que l’autre n’a tout simplement pas répondu.

Malgré les violences policières de l’expulsion, le harcèlement de la police municipale pendant les trois premières semaines de leur lutte et de cette violence permanente qu’ils subissent sur la question du logement, « on continue à se battre », dit Ernest et « c’est pour cela que l’on est ici aujourd’hui ». Il avance, pour conclure, deux revendications : une solution d’hébergement pour tous et toutes, et des papiers pour ceux qui n’en ont pas.

Symbole des inégalités structurelles, de la violence systémique et de l’injustice qui frappe particulièrement les territoires de Seine-Saint-Denis, le collectif du 168 n’a guère d’illusion sur le « pays du droit et de l’égalité ». C’est bien pour cela qu’il était présent à cette conférence de presse.

 
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