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La Izquierda Diario
17 de novembre de 2016 Twitter Faceboock

Acharnement contre les militant-e-s incarcéré-e-s de la gauche aberztale
La LDH accuse Paris d’atteinte aux droits fondamentaux contre les prisonniers basques
Hervé Prigent

Occultée par l’annonce de la victoire de Trump aux Etats-Unis la veille et très peu relayée dans les médias, l’accusation lancée en conférence de presse par le président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme, Michel Tubiana, était on ne peut plus claire : il y a bien « atteinte aux droits fondamentaux des prisonniers ». La LDH ne parlait pas d’un pays lointain, sous la coupe d’un dictateur féroce, mais bien des prisons françaises et du sort qui y est réservé aux prisonniers politiques basques par le ministère de la Justice et de l’Intérieur.

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Ils sont 78, prisonnières et prisonniers basques, pour la plupart envoyés le plus loin possible d’Euskadi-Pays Basque, contrairement à ce qu’exige la Cour Européenne des Droits de l’Homme en matière de droits des prisonniers, censés être incarcérés à proximité de leur lieu d’origine. Mais ce n’est pas tout : parmi ces 16 femmes et 62 hommes, 25 rempliraient toutes les conditions pour bénéficier d’une libération conditionnelle. Mais la loi n’est pas la même pour tous et pour eux comme pour Georges Ibrahim Abdallah, combattant de la cause palestinienne, l’Etat français préfère l’acharnement.

Certains exemples sont glaçants et ont été détaillés par Maritxu Paulus Basurco, avocate. C’est le cas d’Ibon Fernández Iradi, incarcéré à Lannemezan, comme Abdallah, et qui est très affaibli par la maladie. Il est en effet atteint d’une sclérose en plaque. « Deux expertises médicales ont conclu que son état de santé était incompatible avec une incarcération, a souligné l’avocate. Une troisième expertise a été demandée alors que la loi n’en prévoit en principe qu’une… Cette dernière a conclu qu’il pouvait rester en prison à condition de recevoir des soins. Ce qui dans les faits n’est pas le cas… ». Jugé en 2002 et en 2003 il a été condamné en France à 15 et à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir blessé un gendarme.

Malgré la « fin définitive des actions armées » proclamée par l’ETA en octobre 2011, Paris et Madrid ne continuent pas seulement de pourchasser les militants, comme en témoigne l’arrestation à grands renforts de caméras de Mikel Iraztorza à Ascain-Azkaine, Pays Basque Nord, le 5 novembre dernier, accusé par le ministère français de l’Intérieur d’être le plus haut responsable de l’organisation indépendantiste basque ETA encore en cavale. Paris et Madrid s’acharnent également contre les prisonniers basques en contrevenant aux règles les plus élémentaires énoncées dans les traités signés par les deux capitales. La droite espagnole et la gauche française auraient-elles intérêt à entretenir les tensions des deux côtés des Pyrénées ?

 
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