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La Izquierda Diario
2 de décembre de 2016 Twitter Faceboock

Intox chez les Républicains
IVG. Fillon a péché. Il a menti par action et omission
Arthur Fontane

Alain Juppé, de façon bien hypocrite, avait, lors de l’entre-deux tours de la primaire de la droite, attaqué de façon très virulente François Fillon sur sa volonté de faire revenir en arrière le droit des femmes en termes d’IVG. L’actuel candidat des Républicains pour les présidentielles avait alors affirmé qu’il avait toujours soutenu le droit des femmes. Laurence Rossignol avait répondu sèchement que cette affirmation était tout simplement fausse. En effet, lorsque l’on se penche sur les procès-verbaux des votes à l’Assemblée Nationale, on se rend bien compte que le candidat réactionnaire thatchérien a bel et bien menti. Sauf si pour lui, le droit des femmes se résume à pouvoir rester chez leur mari et leur obéir bien gentiment.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/IVG-Fillon-a-peche-Il-a-menti-par-action-et-omission

« En tant que responsable public depuis trente ans, est-ce qu’une seule fois vous avez entendu François Fillon revenir sur l’IVG ? Est-ce que je n’ai pas voté tous les textes qui ont permis l’accès des femmes à l’interruption de grossesse ? Evidemment, je ne toucherai à rien dans ce domaine » : telle était l’affirmation du candidat à la présidentielle durant l’entre-deux tours. Une affirmation qui paraît (une fois n’est pas coutume) flotter dans les nimbes de l’idéologie de la droite réactionnaire. Une déclaration qui n’a de progressiste que les mots et qui ne résiste pas à l’épreuve des faits et des engagements. Une déclaration que Laurence Rossignol a qualifiée de mensongère. Et pour une fois qu’un membre du gouvernement dit quelque chose de actuellement vrai, on ne peut pas s’empêcher de le remarquer.

Depuis 1975, date à laquelle la loi Veil est votée alors que François Fillon n’est pas député, près de 6 scrutins ont concerné le droit à l’avortement, que ce soit par le remboursement des frais par la Sécu, la création du délit d’entrave et l’allongement des délais. Des lois qui ont toutes vues un même adversaire : François Fillon et sa famille politique. Que ce soit le RPR, l’UMP puis les Républicains, la droite a toujours refusé la moindre avancée pour les droits des femmes. Un seul vote a été en faveur de celui-ci, et (comme par hasard), c’est le seul vote qui était symbolique, sans réelle avancée. Si certains et surtout certaines député-es de droite ont pu voter contre leur famille politique, cela n’a jamais été le cas de Fillon, toujours dans le camp de la réaction.

En effet, comme le révèle un article du Monde du 2 décembre, François Fillon s’est toujours abstenu ou opposé aux divers textes concernant matériellement l’avortement (4 contre et 1 abstention) : contre le remboursement par la Sécu, contre la création du délit d’entrave, contre l’allongement du délai à douze semaines, s’abstenant quant à la suppression de la notion de détresse et contre la suppression du délai de réflexion. Son vote en 2014 pour une résolution symbolique réaffirmant le droit fondamental de l’IVG en Europe n’y changera rien : Fillon n’aime pas « qu’on touche à la vie ».

Alain Juppé a été quant à lui très hypocrite sur l’attaque étant donné qu’il n’a pas voté non plus pour ces lois, votant contre systématiquement lorsqu’il était député, à l’instar de son groupe. Fillon et sa base sociale traditionnaliste constitue donc toujours un obstacle à l’émancipation des femmes et des minorités de genre, et ce quels que soient leurs discours mensongers. Un obstacle qui pourrait se transformer en recul si l’on considère avec attention les derniers débats concernant la mise en place d’un délit d’entrave numérique à l’avortement, débats dans lesquels Fillon et son camp ont encore fait preuve d’une pensée incroyablement moyenâgeuse.

 
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