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La Izquierda Diario
8 de février de 2017 Twitter Faceboock

"Un outil de contrôle total sur les salariés"
Belgique. Des microprocesseurs implantés sous la peau des travailleurs

Un microprocesseur de la taille d’un grain de riz, inséré sous la peau entre l’index et le pouce, voilà le nouveau processus qui est implanté dans la main de huit employés de la société NewFusion depuis quelques jours. Les salariés volontaires se sont donc vus implanter ces puces, une identification sous-cutanée d’une valeur de 100 euros, payée par l’entreprise belge, située près d’Anvers, spécialisée dans la technologie et le marketing digital.

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NewFusion a expliqué avoir eu l’idée de développer cette puce RFID (« identification par radio fréquence ») à la suite d’oublis ou de pertes de badges permettant l’accès aux locaux de la part de leurs employés. Il s’agit en réalité d’une méthode pour mémoriser et récupérer des données à distance en utilisant des marqueurs appelés « radio-étiquettes ». Le concept étant originaire d’une entreprise suédoise, NewFusion est la deuxième à implanter ce type puce sous la peau de ses employés. Dotée d’une technologie présente notamment dans les Pass Navigo, la puce remplacerait donc la fonction d’une clé ou d’un badge, mais serait également munie d’une mémoire et pourrait être reliée à un smartphone.
L’implantation de la puce dans la main des travailleurs n’est pas inscrite dans les règlements de travail de cette entreprise, mais ne possédant pas de représentation syndicale et n’ayant pas non plus démarché d’avis juridique, la question de la protection légale de ces derniers, bien que répondant à une démarche volontaire, demeure sans réponse.

De plus, cette nouvelle technologie soulève de nombreuses interrogations quant aux dérives éventuelles concernant la protection de la vie privée, et au contrôle qu’exerce un patron sur son employé. Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme s’est positionné en ce sens : « C’est un outil de contrôle total. On peut savoir à quelle heure l’employé a commencé son service, quand celui-ci a pris sa pause cigarette. On analysera ensuite s’il est assez productif ? Que fera-t-on de cette collecte de données ? Dans le futur, braderons-nous un peu plus nos droits à la vie privée pour plus de sécurité ou de confort ? ». Ce type de système, s’il se développait, pourrait en effet être une réelle menace quant au respect de la vie privée des travailleurs, mettre en cause la garantie d’une protection contre le risque d’immixtion et d’intrusion de l’employeur, et pourrait d’autant plus brouiller la frontière entre la sphère personnelle et privée censée isoler un salarié de son patron. Certains s’inquiètent de plus sur la possibilité de piratages de données extrêmement personnelles, si ces puces se banalisaient.

L’entreprise Sanofi avait déjà franchi un cap de surveillance quotidienne avec ces mêmes puces RFID qu’elle avait introduit dans les badges de ses salariés au courant de l’année 2016. De telles pratiques semblent ainsi se répandre et ouvrent la porte à un flicage et à une surveillance accrue des travailleurs.

 
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