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La Izquierda Diario
14 de février de 2017 Twitter Faceboock

Pour éteindre la révolte suite à l’agression de Théo
Couvre-feu sur les transports dans le 93. Une méthode de division et d’intimidation de la part de l’Etat

N.

Suite à l’agression et au viol de Théo le 2 Février, aucun bus ni tramway n’a circulé durant trois jours en Seine-Saint-Denis (93) à partir de 22h. Une décision appliquée du jeudi 11 au samedi 13 février et qui témoigne de la manière dont l’Etat français considère ces quartiers populaires.

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Dans une lettre adressée ce lundi au ministre de l’intérieur Bruno Le Roux, Valérie Pécresse, présidente (LR) du conseil régional d’Ile-de-France accuse « l’autorité préfectorale » d’être responsable de cet arrêt de service des transports publics dans le 93. La préfecture de Seine-Saint-Denis et de Paris assurent « ne pas être à l’origine de cette initiative ».

C’est la RATP qui, par la suite, a reconnu avoir mis en place cette « mesure de précaution » en faisant rentrer au dépôt les bus et tramways à partir de 22h. Une décision dont l’auteur n’est pas encore identifié et qui n’a pas été communiquée ni aux élu.es ni aux usager.es. « Les maires n’ont pas été prévenus ce qui est regrettable, car nous aurions pu mettre en place des navettes municipales à destination des gares RER, » s’insurge Sylvine Thomassin, maire (PS) de Bondy. « D’autant que beaucoup de gens travaillant notamment dans les métiers de services comme le ménage, la restauration ou la garde d’enfants ont des horaires décalés. »

De son côté, Philippe Dallier, maire (LR) des Pavillons-sous-Bois regrette l’ampleur d’une telle décision. « Même durant les émeutes de 2005 avec des situations plus dramatiques qu’aujourd’hui, il n’y avait pas eu de suspension des transports RATP en soirée sur l’ensemble du territoire, » pointe-t-il. « On fait payer l’ensemble des habitants du département pour quelques casseurs ». Il s’agit donc bien d’une politique cherchant à pénaliser la population pour l’expression d’une violence légitime. La punir pour faire taire cette voix dissidente et monter les « travailleur.ses » contre la jeunesse révoltée.

Pour Nicolas Bay, Secrétaire général du Front National, les quartiers populaires du 93 « sont des zones de non-droit, de non-France, où les lois de la République ne s’appliquent plus ». Une vision bien particulière de la réalité de ces quartiers ségrégués où les services publics sont à l’abandon, où le chômage est un des symptômes, où être considéré comme un.e « bamboula est encore convenable » selon la police. Cette réalité que vivent les habitant.es de Seine-Saint-Denis et notamment la jeunesse qui subie au quotidien les provocations, insultes, violences et attouchements lors des contrôles aux faciès. 

La réponse de Madame Pécresse aux prétendues « agressions des personnels et des voyageurs » « pris en otage par des bandes » est d’« augmenter les effectifs de sécurité des opérateurs de transports et accéléré la couverture en vidéo-protection du réseau (…), la rénovation des commissariats de police et des casernes de gendarmerie » dans sa région. Les bus et tramways fonctionnent de nouveau normalement dans le département depuis dimanche, à l’exception du T8, que la RATP annonce lundi soir « interrompu entre Epinay - Orgemont et Rose Bertin » pour « raisons de sécurité ».

A petite échelle, cet arrêt des bus et tramway, qui a dû alourdir la journée de travail des habitants de Seine-Saint-Denis, est un symbole de la politique menée par les classes dominantes dans les quartiers populaires : exploiter, ségréguer, diviser pour mieux régner.

 
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