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La Izquierda Diario
15 de février de 2017 Twitter Faceboock

Union Européenne / Canada
CETA. Le Parlement européen a voté en faveur du traité de libre-exploitation
Damien Bernard

Le Parlement européen a adopté, mercredi 15 février, l’accord de libre-échange transatlantique entre l’Union européenne et le Canada : le CETA. A Bruxelles, 408 eurodéputés ont voté en faveur du texte, 254 contre. Avec ce vote, la majorité du texte sera d’ores et déjà mis en application le 1er mars de façon provisoire. Pour entériner définitivement le texte, les Parlements nationaux et régionaux de l’UE devront l’approuver. Ce matin environ 600 personnes ont manifesté contre le CETA devant le Parlement pour exprimer leur refus du texte. Une opposition partagée par une majorité de la population des pays de l’Union Européenne comme l’illustre une pétition ayant recueilli près de 3,5 millions de signatures.

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Après treize ans de négociations entre l’UE et le Canada, les députés parlementaires Européens ont ratifié l’accord de libre-échange dit CETA, ou Accord économique et commercial global. La ratification de cet accord par le parlement Européen marque une étape charnière en vue d’une adoption définitive du traité. De par sa nature, un accord « mixte », il ne sera ratifié totalement qu’après la validation par les 38 parlements nationaux et régionaux de l’UE dans les deux ans. Entre-temps, 95% des dispositions du texte entreront provisoirement en application dès le mois d’avril.

Le CETA, qu’est-ce que c’est ?

Après l’abandon du Tafta (le projet de libre-échange transatlantique) l’Union Européenne a réussi à imposer son traité au travers d’institutions des plus anti-démocratiques. Sous couvert de supprimer les droits de douanes entre l’Union Européenne et le Canada, le CETA reprend en fait les grandes lignes du Tafta pour supprimer ou au moins réduire au maximum toutes les entraves existantes au commerce. Ce qu’on appelle « les barrières non douanières ». Une façon en l’occurrence « d’homogénéiser » (à la baisse) les réglementations environnementales, sociales, alimentaires. A cela s’ajoute l’accès facilité aux marchés publics pour les entreprises privées.

Du côté de la gauche de la gauche, un vote contre en bloc

Du côté de la gauche de la gauche, ils sont la totalité des députés à avoir rejeté le traité de libre-échange dit « nouvelle génération ». L’ex Front de gauche et apparentéscomptant 4 députés ont voté en bloc contre. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « les effets dévastateurs des logiques de libéralisation poursuivies actuellement ». Europe Ecologie-Les Verts (6) et le Parti socialiste(13)ont aussi rejeté le texte. Au nom des écologistes, Yannick Jadot a fustigé « ce texte qui permet aux entreprises d’attaquer des décisions étatiques. » Pour le PS, Benoît Hamon a estimé que « l’on sacrifie nos libertés et notre environnement pour quelques hypothétiques points de croissance ».

Le FN vote contre, la droite tergiverse

Du côté de la droite et du centre, le vote a été plus partagé. Les eurodéputés Républicainsont été 12 à voter pour le texte, 6 à s’abstenir et 2 absents. L’UDIet le MoDempour le centreont été 3 à soutenir le texte, 2à s’abstenir et 2 à voter contre. De son côté, François Fillon est resté plus évasif : « Le Ceta est un bon accord si les règles du jeu sont identiques et respectées par tous. Malheureusement ce n’est pas le cas », a-t-il expliqué. Du point de vue du Front nationalet apparentés : 23ont voté contre, 1 pour ex-FN. Marine Le Pen explique vouloir « refuser les traités de libre-échange », et appeler ses« compatriotes » à le faire « échouer » pour « protéger la France ».

Derrière les différentes positions…

Du point de vue des eurodéputés élus en France, ils ont été 16, parmi les 74 députés, à voter pour le texte. Ainsi, la très grande majorité des eurodéputés français se sont opposés au CETA. Pourtant, derrière ces positions se cachent un contenu politique bien différent. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, ce sont les logiques « ultra-libérales » qui sont visés. Une position qui fustige l’Union Européenne, ses institutions et ses traités comme un carcan dont il s’agirait de se défaire pour rétablir les marges de manœuvre de la France. C’est d’ailleurs ce qu’exprime son slogan « L’Europe, on la change ou on la quitte ». La question de l’UE est d’ailleurs l’une de ses « divergences » avec Benoît Hamon.

En ce qui concerne le FN, la sortie de l’Euro est posé comme un prérequis pour rétablir la souveraineté de la France. « L’Union européenne marche encore une fois sur la tête » insiste Marine Le Pen qui pense que « notre souveraineté sera terriblement amputée ». Un souverainisme dans la veine xénophobe qui place l’étranger comme le danger à faire « échouer » pour « protéger » les français. En ce qui concerne la droite, le positionnement plus ambigu des députés exprime une hésitation liée à la période électorale et au risque que représente le fait d’adouber, dans un tel contexte, ce traité néo-libéral, le tout pour un faible bénéfice. C’est en ce sens que Fillon, qui est pourtant le candidat ultra libéral, n’approuve pas clairement le traité.

Pour faire reculer le CETA, luttons contre ceux qui veulent nous faire payer la crise

S’opposer au CETA est une nécessité. Mais une lutte conséquente contre ce traité de libre-échange qui compte être appliqué dès le mois d’avril ne peut se résoudre sur le seul terrain d’une lutte abstraite contre l’Union Européenne, aussi anti-démocratique, soit-elle. C’est en quelque sorte ne pas pointer les véritables instigateurs de ces traités de libre-échange, qui ne sont autres que les gouvernements constituant cette même Union Européenne, elle-même au service de ses patronats nationaux. La lutte contre le CETA passera inévitablement par la construction d’un rapport de force par nos propres méthodes contre nos gouvernements nationaux qui co-organisent ces traités. Elle passera aussi par la reconstruction d’un internationalisme de classe, celle d’une Europe des travailleurs, contre l’Europe du capital qui est prête à tout pour nous faire payer sa crise.

 
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