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17 de février de 2017 Twitter Faceboock

Convergence des luttes
Meeting « Préparons le 1er tour social ». Retour sur l’initiative et débats pour la suite

Photo : CGT Info’com

Ce jeudi 16 février au théâtre de la Belle Etoile à Saint-Denis, les intervenants de plusieurs secteurs se sont succédés autour de l’initiative d’une manifestation à Paris le 22 avril. Un début d’un regroupement plus que nécessaire et qui peut être porteur de perspectives, à condition d’avancer vers un cadre large et démocratique.

Correspondant

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Une manifestation le 22 avril


Le meeting faisait suite à celui du 15 décembre et a réuni environ 300 personnes dans une ambiance de convergence des luttes. C’est Michel Roger, directeur artistique de la Compagnie Jolie Môme qui a ouvert le bal par la lecture d’un appel qui a été également distribué sous format papier aux présents dans lequel les initiateurs appellent à une manifestation le 22 avril Place de la République, le « premier tour social » qui lui, « n’est pas présidentiel ».

La suite a été prise par Mickaël Wamen, figure emblématique de la lutte des Goodyear contre la fermeture de l’usine d’Amiens Nord, et un des salariés condamnés en appel à des peines de prison avec sursis et de mise en examen. Il a insisté sur le côté inédit de cette proposition, décidé par une poigné mais qui aurait vocation à être accaparée par tous les présents, qui étaient invités à remplir un bordereau placé sous le texte de l’appel et à l’adresser au syndicat CGT Info’com.

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Convergence des luttes


De nombreuses prises de paroles se sont ensuite succédées : militants syndicaux de l’hôpital, de l’énergie, de l’Education Nationale, de La Poste, intermittents du spectacle, entre autres, ainsi que deux représentants de la CGT du Havre et de Dieppe, mandatés par leurs structures locales et départementale, une gréviste de la FNAC des Champs Elysées, Amal Bentounsi du collectif Urgence Notre Police Assassine, des représentants d’associations comme Droit au Logement ou ATTAC, entre autres.

Tous ont souhaité témoigner de ce qui à pu et qui pourra faire plier le camp d’en face. C’est ce dont a pu témoigner F. du collectif des salariés de la Fnac Champs Elysées ; « On vient de sortir d’un mouvement social de 60 jours, lundi on a terminé cette grève, on vient là pour témoigner de ce que l’on a vécu… ». Puis, à propos des nombreux soutiens qu’ils ont reçu : « c’est très important toute cette convergence cette aide qu’il y a eu parce que c’est grâce à ça qu’on a eu audience avec la direction et que lundi on a signé un accord… ce dont ils ont peur c’est qu’on se rassemble tous les salariés, les chômeurs, les étudiants, les retraités, tout le monde. En fait ils ont peur que l’on se rassemble et que l’on crée quelque chose qu’ils ne vont pas pouvoir maintenir qu’ils ne vont pas pouvoir gérer, à notre petite échelle on a vu que c’était possible. »

Le point commun de toutes les interventions était le constat des attaques tous azimuts contre les travailleurs et les classes populaires et de la nécessité de faire converger les luttes comme a pu l’exprimer avec justesse Cédric Liechti CGT EDF Paris « Aujourd’hui on commence à converger, on était chacun dans notre lit comme une rivière et on est en train d’affluer, quand le fleuve va débarquer ça va leur faire très mal, il va tout emporter ». La convergence apparaît donc comme la seule possibilité d’imposer les intérêts de notre classe face aux programmes des différents candidats du système qui concourent au poste de celui qui poursuivra l’offensive initiée par le gouvernement Hollande avec la Loi Travail.

Créer un cadre large et démocratique


Si la manifestation du 22 avril peut être un point d’étape, l’essentiel du combat se déroulera sur le moyen terme et la construction d’un regroupement capable de mobiliser largement et de faire bouger les lignes du côté des organisations syndicales nationales n’est qu’à son tout début. Elargir ce regroupement à de nouveaux secteurs, l’ancrer à la base, nécessite néanmoins un cadre réellement participatif, où chacun puisse prendre part au débat et être acteur des décisions prises.

En ce sens, le cas des représentants de la CGT de Seine-Maritime qui sont venus avec un mandat de leurs structures est singulier et mérite d’être reproduit. Il est l’expression d’une méthode et d’une tradition présentes en particulier au Havre, autour des Assemblées Générales Interprofessionnelles au sein desquelles, comme l’a rappelé dans son intervention Reynald Kubecki, co-secrétaire de l’Union Locale de la CGT du Havre, « chacune des actions [du mouvement contre la Loi Travail] a été votée ».

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Car tout en partageant l’objectif d’imposer le programme des travailleurs et des classes populaires face à celui des principaux candidats, la date de la manifestation et le contenu précis de l’appel aurait pu faire objet d’un débat. Une échéance plutôt entre les deux tours du scrutin présidentiel - et qui n’oppose pas de façon simpliste les luttes et les élections et ne reproduise pas cette séparation entre le social et le politique que prônent souvent les directions confédérales - ne serait-elle pas plus à même de rassembler les travailleurs combatifs, dont certains soutiennent de près ou de loin des candidatures à la gauche du Parti Socialiste mais qui se retrouveront aussitôt dans la rue pour combattre les attaques du prochain gouvernement quel qu’il soit ?

Vers une nouvelle rencontre au mois de mars


Ce débat n’a malheureusement pas pu avoir lieu, la plage « participative » du meeting ayant été déconnectée des prises de paroles, puis directement annulée. Cela est d’autant plus dommage que des acteurs de luttes importantes telles que la grève du sous-traitant automobile MC Syncro pour l’embauche des précaires ou les mouvements revendicatifs fortement réprimés à la SNCF s’étant vu refuser leur proposition d’intervenir dans le meeting se trouvaient dans la salle.

Mais une nouvelle rencontre est d’ores et déjà prévue pour le mois de mars, afin de préparer l’échéance du 22 avril et ce sera l’occasion de régler ces problèmes de fonctionnement et d’avancer vers un cadre de débat et de prise de décision ouvert et démocratique mettant au-devant la nécessité du regroupement le plus large et représentatif possible.

 
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