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La Izquierda Diario
27 de avril de 2017 Twitter Faceboock

Discrimination au handicap
Rennes. Radié de sa banque pour le comportement de son fils autiste : la justice classe l’affaire
Armand Bonneto

Loïc, un retraité de 65 ans, se rend chaque semaine dans son agence de la Caisse d’épargne accompagné de son fils, souffrant d’un handicap, afin de retirer de l’argent. Le 9 août dernier, lors d’une de ces visites hebdomadaires à la banque son fils, Fabien, tente d’uriner dans les locaux avant d’être repris par son père. Une semaine plus tard, une lettre recommandée les informe que leurs comptes dans cette banque sont désormais clôturés.

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Comportement « déplacé »

Cela fait 25 ans que Loïc est client de la Caisse d’Epargne et, n’ayant pas de chéquier, qu’il procède chaque semaine à un retrait dans une agence. Il s’y rend avec son fils Fabien atteint d’autisme, ne pouvant le laisser seul pour des raisons de sécurité. Dans la journée du 9 août, Fabien est prit d’une forte envie d’uriner et, ayant du mal à évaluer les situations du fait de son handicap, il ouvre une porte et se met à baisser son pantalon devant le personnel de l’agence. Son père l’empêche de se déshabiller et lui explique que ce n’est pas un lieu approprié. Après quelques instants Fabien essaye une nouvelle fois d’uriner un peu plus loin, son père très attentif lui fait remarquer une fois de plus qu’il n’est pas convenable de faire ses besoins ici. C’est alors qu’un des membres du personnel leur demande de bien vouloir quitter l’établissement. Comprenant qu’ils sont jugés et ne sont plus les bienvenus, le père et le fils s’en vont.

Radiation par lettre

Loïc et Fabien reçoivent une semaine plus tard, une lettre recommandée les informant que leurs comptes sont clôturés et qu’ils ont 2 mois pour trouver une autre banque, « J’ai bien compris qu’ils voulaient plus de nous, radiés net » déplore Loïc. La raison invoquée est le comportement « Impudique » de Fabien qui aurait choqué plusieurs membres du personnel. Le retraité ne comprend pas cette sur-réaction vis à vis de son fils, qui est pourtant bien connu du personnel de la banque étant donné qu’il y accompagne son père chaque semaine, « ils savent bien que mon fils est handicapé » s’exaspère-t-il. De plus, Loïc explique que son fils n’a pas fait de gestes obscènes, qu’il n’a voulu heurté la sensibilité de quiconque et qu’il ne se rend pas entièrement compte de la conséquence de ses actes.

Pour Bruno Leclerc, secrétaire général de la Caisse d’Epargne c’est « un attentat à la pudeur », à l’inverse pour Loïc et son avocat c’est un acte de « discrimination sur une personne vulnérable dans un endroit public ». Bruno Leclerc reconnaît être allé un peu vite lorsqu’il apprend qu’une plainte est portée contre la banque par Loïc. Depuis, près de huit mois après la plainte, le parquet de Rennes a classé l’affaire sans suite jugeant que "La rupture trouve sa cause dans la répétition des incidents impliquant Loïc et Fabien Croyal au sein de l’agence de Bourg L’Évêque, particulièrement, l’attitude de Loïc Croyal dont le comportement inadapté a troublé le bon fonctionnement de l’agence"… Mais Loïc et son fils ne comptent pas se laisser faire face à cette décision « inquiétante », « incompréhensible » et révoltante.

Le comportement « déplacé » n’est pas celui du jeune homme mais bien celui de l’agence bancaire qui n’hésite pas à mettre une famille dans une situation difficile et extrêmement discriminante.

Parce que Fabien aurait porté atteinte à l’« image » de la banque, parce que Fabien n’est pas le fils d’un grand capitaliste pour lequel la banque aurait porté un intérêt tout particulier, parce que ce système encourage le racisme et les discriminations de tout genre pour le seul profit.

Les réponses à apporter doivent être parfaitement antagoniques, doivent être celles des opprimés et des exploités, pour une adaptation des infrastructures et des services publiques aux différences de chacun qu’il soit handicapé ou ne parle pas la langue. Tout en créant des services publics pour répondre à ces problématiques, entièrement dédiés à la mise en place d’un dispositif de lutte contre toutes les discriminations. Pour autant, on ne peut attendre de la démocratie bourgeoise d’accéder à de telles demandes, il nous faut au contraire commencer à nous organiser nous-mêmes pour savoir comment lutter et imposer nos revendications. Pour Fabien et Loïc, et pour toutes les victimes de discriminations et d’oppressions émanant du système capitaliste.

 
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