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La Izquierda Diario
4 de mai de 2017 Twitter Faceboock

Transition incertaine après Bouteflika
Algérie. Dans des élections jouées d’avance, c’est l’abstention qui l’emporte
Julian Vadis

L’Algérie était appelée aux urnes ce 4 mai. Si le résultat était couru d’avance, avec le nouveau sacre de la coalition gouvernementale, c’est bel et bien le taux d’abstention qui est promis d’arriver en tête des résultats qui devraient être connus vendredi à 11h.

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Un scrutin verrouillé pour le sacre programmé du FNL et du RND

12 000 candidats, dispersés sur 54 partis différents et 163 listes indépendantes sur un total de 938 listes au total pour élire 462 députés élus à la proportionnelle sur 48 circonscriptions différentes. A première vue, le scrutin législatif algérien semble correspondre à la lettre à la logique de « multipartisme », autorisé depuis 1997. Un gage de démocratie réelle ? Rien n’est moins sûr. Le résultat de ce scrutin était totalement couru d’avance.
C’est donc sans aucune surprise que la coalition gouvernementale, formé par le Front de Libération Nationale (FLN), parti du président Abdelaziz Bouteflika, malade et donné pour mort à plusieurs reprises et dont ce scrutin aura été l’occasion d’une première sortie publique en plus de... 3 ans, et du Rassemblement National Démocratique (RND), dirigé par le chef de cabinet de la présidence et ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, devrait largement dominer les résultats du scrutin.

Tout au long de la campagne, de nombreuses personnalités et formations politique ont appelés au boycott des législatives pour dénoncer la mascarade d’un scrutin dont l’issue était assurée par des malversations en tout genre. Conséquences directes de ce simulacre de démocratie, la campagne aura été peu suivie par les quelque 23 millions d’Algériens appelés à se rendre aux urnes afin d’entériné la main-mise du FNL sur la vie politique nationale depuis la déclaration d’Independence, en 1962.

Crise pétrolière, fin de règne de Bouteflika. La toile de fond de l’élection

La situation en Algérie est aujourd’hui à un véritable tournant. En effet, le pays devrait, au vue de l’état de santé de Bouteflika, connaître dans les mois à venir un changement de président, après plus de 18 ans de règne pour le leader du FLN. Une situation qui, au vu du déroulé des législatives, devrait se résumer à une passation du pouvoir bien ficelé pour permettre au FLN de garder la main sur le pays. Mais au delà de ce triste constat, c’est bel et bien la crise économique sans précédent que connaît l’Algerie qui provoque les plus important remous.

En effet, avec le pétrole comme principale ressource, le pays est aujourd’hui profondément touché par une décélération économique. Une situation qui, bien évidemment, se répercute en premier lieu sur les travailleurs et masses populaires algériennes, subissant de plein fouet la crise sans qu’aucune alternative politique via le jeu institutionnel n’apparaisse. C’est sur le terrain social que la situation pourrait rapidement évoluer, provoquant une instabilité politique générale pour les classes dominantes locales, elles-mêmes alliées-en dépit des frictions habituelles, des puissances impérialistes occidentales, à commencer par la France. A moins que ce ne soient les partis islamistes, conservateurs, en embuscade, qui, cette fois-ci, ne boycottent pas les élections, qui capitalisent le malaise.

L’abstention, principal vecteur de rejet de ce système, arrive en tête

La aussi, ce n’est pas une surprise. Le dégoût provoqué par ces élections législatives (et malgré la multiplication des partis politique) s’exprime à travers l’abstention. Tout au long de la journée du 4 mai, et après avoir mené une campagne de propagande pour la limiter le plus possible, les autorités algériennes ont publiés des chiffres montrant une continuité avec les scrutins législatifs précédent, de 2012 et 2007 (ou le taux d’abstention était aussi très élevé). Une stratégie visant à minimiser l’impact politique d’une abstention de masse. Le vice aura été poussé par la déclaration d’un retardement d’une heure de la fermeture de certains bureaux de vote pour « faire face à une trop forte affluence », soi-disant.

 
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