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La Izquierda Diario
20 de juin de 2017 Twitter Faceboock

Extrême droite
Défaite de Philippot aux législatives. Nouvelle ligne au FN ?
Julian Vadis

Dans sa circonscription de Moselle, Florian Philippot a essuyé un revers cinglant au second tour des législatives, dimanche dernier. Alors que le Front National traverse une période de turbulence, cette défaite du numéro 2 de la formation d’extrême droite aura forcément des répercussions.

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Le second tour des législiatives a rendu son verdict. Avec 8 députés dans l’hémicycle, le Front National a certes progressé, mais il réalise un résultat largement inférieur aux attentes. En définitive, l’échec cuisant du premier tour du scrutin s’est en grande partie confirmé. Balayé, le discours triomphant annonçant l’entrée de 50 députés au lendemain de la présidentielle, tout comme l’objectif « revue à la baisse » d’une quinzaine de sièges dans le viseur frontiste. Au final, le FN ne pourra pas constituer de groupe parlementaire seul.

Philippot largement battu en Moselle… et fragilisé en interne ?

Depuis le second tour des présidentielles, une véritable crise a émergé au Front sous fond de question sur l’Euro, ouvrant la porte à un début de divorce entre Marine Le Pen et Florian Philippot .

Dès lors, les résultats respectifs de la présidente du FN et de son numéro 2 au deuxième tour des législatives sont des éléments centraux dans les recompositions en cours au sein du parti d’extrême droite. Et si Marine Le Pen s’est imposé, Philippot a essuyé un revers important en Moselle, ne recueillant qu’un peu plus de 41 % des voix. Absent des députés FN à l’Assemblée, le vice-président a fait profil bas, maintenant les gesticulations pour masquer la crise. « Je suis très heureux. Ce n’est pas encore énorme mais ça permet de se faire entendre un petit peu plus  » a t-il ainsi déclaré, avant de réafirmer son ambition de « construire quelque chose de rassembleur, de professionnel, d’encore plus moderne. ». Une position qui ne tranche pas avec la politique de dédiabolisation et de « républicanisation » voulue par Marine Le Pen, se positionnant en allié malgré les tensions sous-jacente sur la question de l’Euro et sous la pression de l’aile du Sud du parti, qui révèlent des distensions au plus haut de la hiérarchie frontiste.

Qui de Marine Le Pen ou de l’aile la plus conservatrice du FN peut capitaliser sur la défaite de Philippot ?

Dès le lendemain du second tour de la présidentielle, l’aile la plus conservatrice du Front National, nostalgique des positions de Jean-Marie Le Pen, s’était mise en mouvement pour prôner un retour à une série de « fondamentaux » du parti d’extrême droite. Et au cœur des critiques porté par cette fraction du FN se trouvaient les choix politiques de Florian Philippot en matière de programme social, ainsi que sa volonté affichée de dépasser les contours actuels du parti, comme en atteste la création d’un organe Les Patriotes au sein même de la formation frontiste. Ainsi, il est indéniable que la défaite du numéro 2 du FN, couplée à des victoires comme celle de Gérard Collard, ouvre des brèches en interne pour cette aile conservatrice et plus libérale.

Mais la situation est loin d’être aussi limpide. La nette victoire de Marine Le Pen, alors que son propre père soutenait une liste dissidente, et l’argument d’un gain de sièges supplémentaire à l’Assemblée Nationale pour le parti d’extrême droite, donne du grain à moudre pour l’aile aspirant à une plus grande « républicanisation » du FN. D’un certain point de vue, la défaite de Philippot symbolise aussi la défaite d’un candidat ouvertement favorable à la sortie de l’Euro. De plus, Marine Le Pen assoit son autorité, ce qui pourrait aussi conduire à un resserrement des rangs autour de la présidente du FN, avec un Florian Philippot moins offensif en interne.

En d’autres termes, tous les scénarios sont ouverts. Ce qui est certain, c’est que la crise du Front National s’est approfondie. En effet, Marine Le Pen a largement ouvert la porte à la constitution d’un groupe parlementaire, et ce « à tout prix ». De quoi attisé un peu plus les affrontements en interne avec une aile conservatrice qui ne manquera pas de s’appuyé sur les résultats globalement en deça des attentes pour le Front National. Des divergences et reconfiguration qui ne manqueront pas de s’accélérer à l’approche du congrès du parti, prévu fin 2017.

Crédit photo : JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN AFP

 
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