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La Izquierda Diario
27 de juillet de 2017 Twitter Faceboock

L’Al Capone de Levallois
Chez les Balkany, des billets pleins les poches… de peignoir.
Notti Ness

Dans un réquisitoire réclamant le renvoi en correctionnelle du couple Balkany, le parquet national financier (PNF) dénonce les multiples malversations financières mises au jour par l’enquête. Il relate aussi le quotidien des Balkany chez qui les billets de 500€ dissimulés au fisc se glissent jusque dans les peignoirs de bain.

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C’est au terme d’une enquête longue de plus de trois ans et demi que les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon ont remis leurs conclusions au parquet national financier. Celui-ci a demandé à ce que soient renvoyés devant un tribunal correctionnel le maire de Levallois-Perret, ainsi que sa compagne et première adjointe au maire, pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée ». Le PNF a en effet mis en évidence un large système de sociétés écrans ayant permis de dissimuler l’acquisition de luxueuses villas aux Antilles et au Maroc. Ainsi, entre 1986 et 2014, pas moins de 7 sociétés et fondations offshores ont été créées afin de masquer les transactions financières du couple. De plus, la justice soupçonne l’une des propriétés des Balkany, le riad de Marrakech, d’avoir été en partie financée par un homme d’affaires saoudien, Mohamed Bin Issa Al-Jaber, alors que ce dernier négociait avec la ville de Levallois-Perret les droits de construire des tours jumelles, les « Tours de Levallois », un projet qui n’a finalement pas vu le jour. Ainsi, les procureurs font état dès la fin de 2008 de nombreux cadeaux et avantages reçus par le couple Balkany de la part du riche homme d’affaires parmi lesquels l’usage de son avion privé et le financement de la villa marocaine. Le PNF a donc réclamé que Patrick Balkany soit également jugé pour corruption passive et prise illégale d’intérêts.

Nul doute donc que les opérations frauduleuses des Balkany leur ont permis de mener un grand train de vie, loin de la situation dans laquelle vivent la majorité des habitants des Hauts-de-Seine, département duquel Patrick Balkany a été député pendant quinze ans. Dans le réquisitoire remis et signé par le PNF le 21 juillet, ce sont notamment des membres de l’entourage des Balkany qui témoignent le mieux de l’opulence dans laquelle vit le couple d’élus. Ainsi, selon une employée de la propriété de Giverny, des enveloppes de billets étaient posées un peu partout dans la demeure du couple, certaines contenant jusqu’à 8000 euros :

« C’était son argent de poche. Il avait même régulièrement des espèces dans les poches de son peignoir »

Elle rajoute que Patrick Balkany avait pour habitude d’arriver chez lui avec un attaché-case dont il sortait une enveloppe qu’il s’empressait aussitôt de monter dans son bureau et elle-même avoue avoir régulièrement perçu 2000 euros en liquide en plus de son salaire. Et si les Balkany n’éprouvent aucune pudeur à étaler leur argent sale chez eux, ils ne font pas non plus vraiment d’efforts pour le dissimuler à l’extérieur. Ainsi, il est arrivé au maire de Levallois-Perret d’oublier plusieurs billets de 500 euros dans la poche d’un costume déposé au pressing et Isabelle Balkany demandait fréquemment au centre commercial voisin de lui faire la monnaie sur des coupures de 500 euros.

Le PNF estime que les avoirs dissimulés des Balkany s’élèvent à plus de 13 millions d’euros, accusations que le couple n’a cessé de contester tout au long de l’enquête. Outre Patrick et Isabelle Balkany, le PNF a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de leur fils Alexandre — soupçonné de les avoir aidé à dissimuler au fisc la possession du riad— mais aussi de l’homme d’affaire Mohamed Bin Issa Al-Jaber, de l’ancien directeur de la société d’économie mixte de Levallois Jean-Pierre Aubry et de l’avocat Arnaud Claude. Si les juges d’instruction suivent ces réquisitions, ce sont donc six personnes qui devront répondre de leurs actes devant le tribunal. Cependant, si l’étau semble (enfin) se resserrer autour des Balkany, les affaires judicaires n’ont jamais vraiment été un problème pour le couple : la première mise en examen du mari date de 2000, et près de sept mise en examen ont suivi. Complicité de trafic d’influence ; blanchiment de fraude fiscal (à deux reprises) ; corruption d’agent public étranger ; fraude fiscale ; déclarations mensongères de patrimoine ; blanchiment de corruption et de fraude fiscale aggravée : pour l’instant, aucune année de prison pour les Balkany, grâce à une justice bien arrangeante avec les barons de la droite.

 
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