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La Izquierda Diario
11 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Psychanalyse et mépris de classe
Pour un secrétaire d’Etat de Macron, les manifestants sont des névrosés
Maly Drazkami

Invité à l’antenne de France Inter ce lundi, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Benjamin Griveaux, s’en est donné à cœur joie pour amplifier le discrédit de tous les opposants aux attaques de Macron-Jupiter. Nous voilà donc fainéants, cyniques, extrêmes… et des névrosés aux passions tristes.

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Les insultes de Macron sur le fait qu’il ne céderait rien « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes » sont toujours bien fraîches dans nos mémoires. Benjamin Griveaux, pourfendant de sa triste verve les adversaires de Macron, en a rajouté une couche.

Alors que le débat portait sur la réponse du gouvernement face aux catastrophes engendrées par l’ouragan Irma, un auditeur pose la question suivante : « Suis-je le seul à trouver choquant que votre invité propose comme seule réponse à une catastrophe naturelle le recours aux bénévoles ? ». Pour parer cette critique, une longue tirade du secrétaire d’État, sous le choc selon ses propres mots, sur le manque de « solidarité et de générosité » ambiant.

Par on-ne-sait-trop quel détour logique, Benjamin Griveaux s’est attelé à la tâche de déverser son mépris du mouvement d’opposition dans la rue qui se prépare : « Je laisse ceux qui sont confrontés à leurs passions tristes […] à leurs passions tristes. S’ils ne sont pas capables de tendre la main à leurs voisins sur le territoire national quand il y a une catastrophe de cette ampleur, j’en suis triste pour eux et je les laisse à leur névrose. J’imagine qu’ils seront dans la rue avec Jean-Luc Mélenchon le 23 [date de manifestation appelée par la FI]. »

Passons donc sur le fait que Benjamin Griveaux – qui prend part au gouvernement macronien de la casse sociale – se place dans le camp des grands humanistes. Critiquer le gouvernement et lutter pour nos droits revient donc à être névrosé. Et ce n’est certainement pas ce gouvernement, qui restreint les budgets de la santé, qui va nous payer des séances sur le divan. Ni nous permettre d’avoir le temps ou l’argent de se préoccuper de notre santé mentale.

Mais finalement, ne pouvons-nous pas tomber d’accord avec Benjamin Griveaux ? Nous sommes des névrosés, et c’est bien pour cela que nous allons descendre dans les rues. Car si nous sommes dans un système qui piétine nos droits et nos vies, le programme de Macron n’entend pas faire autre chose que de nous plonger dans encore plus de précarité et d’isolement. Qu’est ce qui alimente nos névroses si ce n’est de ce système qui nous exploite, nous opprime et nous réprime.

Près de 7 millions de chômeurs, 3,4 millions de travailleurs précaires, près de 4 millions de personnes qui sont privées de logement ou vivent dans des conditions de logement très difficiles. Une jeunesse qui doit se vendre à bas coûts, ou s’exploiter elle-même via l’ubérisation, qui voit son accès aux études drastiquement restreint. Des centaines de personnes à se faire réprimer quotidiennement par la police. Oui, M. Griveaux, la politique du « marche ou crève » crée des névroses et c’est contre votre système névrotique et névrosé que nous allons descendre dans la rue, dès aujourd’hui.

 
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