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La Izquierda Diario
25 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

La Poste déboutée
Sept grévistes assignés en justice : La Poste attaque le droit de grève
Sadek Basnacki

Le centre de distribution de colis de la Poste de Roubaix s’est mis en grève mercredi et jeudi dernier. Mais si vendredi matin les livraisons n’ont pas eu lieu ce n’est pas dû à la grève mais à la direction de la Poste qui a attaqué 7 grévistes en justice et qui ont été convoqué au palais de justice de Lille.

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Crédit Photo : La voix du nord

Ils étaient donc sept sur la quinzaine de grévistes à être assignés en justice vendredi dernier. La Poste réclamait à chacun 2 000 euros de dédommagement suite au blocage du centre de distribution de colis de Roubaix durant deux matinées et de la plate-forme de distribution de courrier voisine le jeudi matin.

La direction de La Poste, dans un communiqué, explique que les blocages sont illégaux et souligne, avec un cynisme dont seul le patronat a le secret, qu’ils empêchaient La Poste d’« assurer sa mission de service public à assurer dans la distribution des plis électoraux », « dans un contexte d’élection sénatoriale ». La direction de la Poste ne cesse de casser sa mission de service public puisque selon elle, elle n’est pas rentable et préfère développer son service bancaire et d’assurance. De plus, ici, les grévistes s’inquiétaient d’une énième restructuration. En effet, en février prochain, leur unité sera transférée au sein de la plateforme de distribution de courrier. La direction a beau expliquer que rien ne changera lors du déménagement, elle ne s’est jamais prononcée sur le long terme et on sait très bien qu’avec les restructurations les conditions de travail se détériorent, que ça soit pour le facteur ou l’usager. Alors on peut se demander qui, entre la direction et les grévistes, se soucie d’assurer un service public de qualité ?

Quand bien même ils avaient réellement bloqué, l’incohérence des accusations de la direction est la suivante : les agents grévistes avaient pris soin de ne surtout pas s’occuper du blocage des sites eux-mêmes. Ce sont des militants extérieurs à l’entreprise, qui ont installé les barricades. L’huissier présent sur place pouvait difficilement trouver un élément incriminant un gréviste. De fait, la direction qui réclamait 2 000 euros à chacun des sept agents assignés, a été déboutée. C’est une nouvelle défaite pour le groupe qui n’a cessé de faire la chasse aux militants. Cela pourrait peut-être aller plus loin, puisque la direction avait fait en sorte d’assurer la distribution le premier jour en dépit de la grève. Mercredi, elle a fait contourner le barrage installé à l’entrée du centre de distribution de colis de Roubaix et a fait emprunter un passage entre ce site et celui de la plateforme de distribution de courrier aux camions qui étaient bloqués. En plus de ça, elle a fait appel à une quinzaine de sous-traitants pour livrer les colis à la place des grévistes, ce qui est une attaque pure et simple contre le droit de grève. De fait, jeudi matin, deux barrages ont été installés pour empêcher la direction de refaire le même coup. Comme dit Emmanuel Bonvarlet, délégué SUD PTT,« fallait pas bafouer notre droit de grève ! »

Après deux heures d’observation, le directeur du site avec l’aide de quelques facteurs briseurs de grève ont enlevé les pneus qui faisaient guise de barrage. Les grévistes ont simplement observé la scène. Par crainte de sanction disciplinaire, ils n’ont touché à rien. Ce qui a été constaté par l’huissier. Seuls les militants extérieurs à La Poste qui avaient installé le barrage, ont légèrement tenté de le maintenir, mais en vain.

La direction de La Poste assure qu’elle « ne remet pas en cause le droit de grève et favorise systématiquement le dialogue social » mais dans les faits, on constate bien que la réalité est tout autre. Une telle pression n’a pas découragé les grévistes, au contraire, ils réfléchissent à de nouvelles actions cette semaine. Et peut-être que la direction de La Poste pourrait être condamnée une nouvelle fois, après Bayonne en 2016, pour entrave au droit de grève.

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