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La Izquierda Diario
29 de septembre de 2017 Twitter Faceboock

Fusion Siemens-Alstom
Valenciennes. La police montée réprime violemment des syndicalistes devant Alstom
Olivier Isidore

Bruno Lemaire, ministre de l’économie du gouvernement Macron, se rendait ce vendredi matin dans l’usine Alstom de Petit-Foret à Valenciennes dans le nord, pour rassurer les salariés de la pérennité de leurs emplois après la fusion entre le groupe allemand Siemens et le groupe Alstom. Des syndicalistes de la CGT manifestaient devant l’entrée du site contre la possible suppression de postes suite à la fusion, la police a fait le reste…

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Photos : Page Facebook UL CGT Valenciennes Nord

L’affaire de la fusion Siemens-Alstom traîne depuis quelques temps. Déjà l’ancien gouvernement Hollande s’était confronté à un possible rachat de la branche énergie du groupe Alstom par le groupe américain Général Electric. Afin d’éviter le rachat par les américains, l’ancien ministre de l’économie, Arnaud Montebourg, s’était alors rapproché du groupe allemand Siemens. L’accord consistait à un échange entre la branche Energie de Siemens et celle du ferroviaire d’Alstom. Ce fut l’embryon du bébé que le gouvernement Macron a finalement enfanté sur le dos des travailleurs.

Aujourd’hui, « le bébé » a subi quelques modifications et c’est la branche Ferroviaire du groupe Alstom qui se fait racheter par Siemens. Cela a été annoncé il y a trois jours. Malgré les larmes de crocodile de Montebourg qui crie à la nationalisation et à la protection de l’industrie française, le même sort aurait attendu nos frères allemands si l’accord initial avait été respecté. Il y aurait eu des restructurations et donc des suppressions de postes.

C’est bien pour cela qu’un groupe de manifestants et de syndicalistes attendaient de pied ferme l’actuel ministre de l’économie à l’entrée du site Alstom à Valenciennes. Bruno Lemaire souhaitait rassurer les travailleurs et les syndicats en expliquant « qu’il n’y aurait aucune suppression d’emplois ou fermeture de site », alors que l’usine tourne au ralenti. Un salarié expliquait au journal la Voix du nord « il y a du chômage partiel et d’autres salariés qui ont été envoyés sur d’autres sites ». La suite après le rachat est prévisible. Malgré les dires et tentatives du gouvernement pour rassurer les travailleurs, l’avenir des postes est loin d’être une certitude et à la vue d’exemples passés les salariés ne seront pas dupés si facilement et tiennent à se faire entendre.

À quelques centaines de mètres de l’entrée, un groupe de manifestants attendait l’arrivée du ministre prévue vers dix heures du matin. Celle-ci a été précédée d’un cortège de flics et de la police montée : le gouvernement offre l’apéro à coup de matraques… c’est rentré dans les mœurs ! Après quelques échanges, la police a chargé les manifestants pour les déloger. Les images sont très violentes, comme le montrent les images prises par les médias. Les manifestants assis pacifiquement sur le trottoir se font littéralement tabasser par les forces de répression jusqu’à s’entasser les uns sur les autres. Un des manifestants a été légèrement blessé par un coup de fouet lors de la charge. Pour éviter la charge frénétique de la police montée, des manifestants se sont enfuis et se sont réfugiés derrière des arbustes.

Voici les propos recueillis auprès d’une militante CGT quelques minutes après s’être fait déloger par la force : « Militants, vous êtes où ? Vous attendez quoi ? Qu’on nous interdise tout ? SVP réveillez-vous ! Nous militants CGT étions au rond-point, symboliquement, pour réclamer la sauvegarde de notre site industriel. Comme vous le savez, Alstom fusionne avec Siemens. Nous craignons des licenciements à moyen terme, voire le rachat par Siemens à court ou moyen terme. Nous n’avons gêné personne, tout le monde pouvait passer, mais la Police très agacée par notre venue, nous a délogés par la force. Les chevaux étaient énervés par leurs fouets.. Au risque de blesser des camarades, non mais oh, c’est qui les voyous ? ».

L’épisode de ce vendredi matin démontre que le gouvernement continue dans sa lignée provocatrice et répressive à l’encontre du mouvement syndical en France. Après nous avoir traité de feignants et de voyous, c’est une ignoble répression qui s’est déchaînée ce matin contre des personnes qui manifestaient pacifiquement. Mais malgré tout, les coquards nous font du bien, ils nous forgent, nous laissent les traces de ce que sont vraiment les forces de l’ordre. Cela nous apprend, d’une façon peu pédagogique certes, le vrai rôle de la police dans notre société. Vous, les ministres du gouvernement, vous pensez que les jeux sont faits, mais il nous reste encore les atouts déterminants que ce sont les grèves, les blocages et les manifestations ! Pour lutter contre cette maudite police qui réprime autant dans les banlieues que dans les usines, contre l’état d’urgence permanent, les ordonnances de Macron et son monde, descendons dans les rues pour pousser les directions syndicales à la grève reconductible, seule façon de faire reculer le gouvernement, sa police et le patronat.

 
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