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La Izquierda Diario
9 de octobre de 2017 Twitter Faceboock

Le combat d’une famille contre la multinationale
Total en procès : « Mon fils a été tué dans l’explosion du 15 juillet 2009. Il était en alternance »
Flora Carpentier

La famille de Maximilien Lemerre, mort à 21 ans sur son lieu de travail en 2009, affrontera à nouveau Total ce vendredi, à l’occasion du procès civil après une première condamnation au pénal de la multinationale. Maximilien fait partie de ces vies broyées par le système capitaliste, que Révolution Permanente ne cessera de dénoncer, portant haut et fort le combat de ces familles qui exigent justice et vérité face à des adversaires meurtriers et néanmoins protégés par le système politique et judiciaire.

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L’adversaire en question est ici de taille puisqu’il s’agit ni plus ni moins de cette puissante multinationale qu’est Total, la première entreprise française au regard de son chiffre d’affaires, évalué en 2016 à 142 milliards d’euros. Et pourtant, la famille de Maximilien, jeune travailleur mort dans une explosion dans une filiale pétrochimique de Total en Lorraine en 2009, n’a jusqu’alors pas touché un centime, ni même en défraiement des frais de justice. Au terme d’un combat sans relâche, elle est pourtant parvenue à faire condamner Total au pénal en 2016, pour manquement aux règles de sécurité, et ce depuis 1995. Une négligence meurtrière qui a coûté la vie à deux jeunes travailleurs de 21 et 28 ans, en blessant 6 autres, punie par une peine dérisoire : Total a été condamné à 200 000 euros d’amende, le directeur de l’époque à 20 000 euros et un an de prison avec sursis. Il va sans dire qu’aucun montant ne remplacera la vie de Maximilien, ce jeune travailleur mort pour rien pendant son contrat d’alternance chez Total, alors qu’il avait toute la vie devant lui. Pour autant, nous refusons de taire la responsabilité meurtrière de Total, qui a fait travailler Maximilien dans des conditions de dangerosité extrême, sans les qualifications nécessaires et sans respect des règles de sécurité.

Quand l’on compare ces peines dérisoires à l’emprisonnement de manifestants pour le seul fait de résister aux attaques du patronat ou à la répression policière, il est flagrant que la justice est là pour défendre l’ordre établi, le capital et ses valets. Le combat de la famille de Maximilien est en ce sens hautement politique, dénonçant l’impunité des grandes entreprises qui n’ont que faire de nos vies de travailleurs, comme l’ont démontré les morts à répétition à ArcelorMittal, dans l’automobile, ou encore les innombrables suicides liés aux conditions de travail meurtrières qui émaillent les pages de notre rubrique # AssezDeViesBroyees. Alors que la famille de Maximilien affrontera à nouveau Total à l’occasion du procès civil ce vendredi, nous relayons ci-dessous leur appel à soutien. Nous espérons ainsi que soit entendu le plus largement possible ce cri de résistance, ravivé ces dernières semaines par le reportage de Cash Investigation, qui nous concerne toutes et tous : « Les salariés ne doivent pas perdre la vie en voulant la gagner ! »

Plus de 8 ans, en tant que mère, je me bats toujours face à TOTAL

« Mon fils Maximilien Lemerre, âgé de 21 ans, a été tué dans l’explosion du 15 juillet 2009 alors qu’il n’était qu’en contrat d’alternance (étudiant, salarié) sur la pétrochimie TOTAL de Carling (MOSELLE).
TOTAL a été condamné au pénal le 13 juin 2016 pour avoir volontairement supprimé des sécurités ( placer des « shunts ») pour n’avoir pas respecté l’arrêté préfectoral concernant la sécurité de son exploitation industrielle sur une installation obsolète et archaïque dont le jugement est accablant.
Le procès civil a été reporté au 13 octobre 2017.
Maximilien était arrivé au sein de la pétrochimie à Carling en novembre 2008 pour préparer un brevet opérateur. Ce 15 juillet 2009 il a reçu l’ordre d’intervenir à l’aide d’une canne d’allumage en se plaçant directement sous l’un des 7 brûleurs pour le redémarrage du vapocraqueur comparable à une énorme chaudière à l’arrêt depuis 36 heures, suite à une panne.
Maximilien, sans son tuteur, sans explosimètre, sans pouvoir communiquer avec les opérateurs n’ayant pas de radio, sans aucune habilitation pour travailler en zone explosive (ATEX) est intervenu avec une canne d’allumage sous un brûleur sans formation sur le déroulement de la procédure pour réallumer le vapocraqueur et en n’ayant aucune expérience.
Jamais mon fils n’aurait dû intervenir sur cette unité en tant que brevet opérateur.
A ce jour je suis toujours en attente du rapport du SAMU afin de connaître la vérité.
Je continue ce terrible combat entourée de ma famille contre cette multinationale qui a violé la loi pour le profit.

Merci de me soutenir en signant cette pétition.
Les multinationales ne doivent-elles pas être condamnées civilement à une amende punitive quand elles violent la loi sur l’autel des profits ?
Tant qu’une loi ne verra pas le jour, elles pourront continuer à tuer impunément.
Le conseil constitutionnel, composé de 9 membres a validé le 23 mars 2017 la loi sur le droit de vigilance afin de prévenir les atteintes graves envers les atteintes aux droits humains cependant a invalidé l’amende civile alors que 94 députés contre 4 députés avaient voté pour.

Les salariés ne doivent pas perdre la vie en voulant la gagner ! »

 
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