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La Izquierda Diario
11 de octobre de 2017 Twitter Faceboock

Non, nous n’en avons pas fini avec les ordonnances
Au lieu de se rendre au chevet de Macron, les syndicats doivent boycotter le 12 octobre
Damien Bernard

Macron entend ouvrir, ce jeudi, l’acte II de ses contre-réformes sociales. Seulement trois semaines après avoir présenté ses ordonnances sur la réforme du Code du Travail, le gouvernement entend rencontrer les principaux leaders des organisations syndicales. Plutôt que de nous armer, en discutant d’un plan de bataille, en acceptant le cadre de la concertation, les directions syndicales nous désarment une nouvelle fois. Pourtant la mobilisation réussie, ce mardi, a démontré que nous n’en avons pas fini avec les ordonnances !

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Comme un remake de seconde zone. « On prend les mêmes et on recommence », moque même L’Opinion dans son édito du jour. Quelques mois, seulement, après le premier épisode des « concertations », débuté de cet été, les directions des organisations syndicales, y compris la CGT de Martinez, remettent une nouvelle fois le couvert du « dialogue social ».

Jean-Claude Mailly (FO) ouvrira le bal ce jeudi matin. Philippe Martinez (CGT) se rendra au chevet de Macron en cours de journée. Laurent Berger (CFDT), indisponible jeudi, sera pour sa part reçu vendredi. Un bis repetita donc, toujours, dans le cadre de rendez-vous en tête-à-tête avec Macron. Les acteurs restent les même.

Le plan de guerre gouvernemental lui change de forme. Pour entamer le deuxième grand volet d’attaque du quinquennat, combinant assurance-chômage, formation professionnelle et apprentissage, Macron n’a pas prévu pour l’heure d’ordonnances.

Dans la terminologie, on s’adapte aussi. Plutôt que de « concertations », il s’agit désormais de parler de « négociations ». Un vocable sans doute plus adéquat, dans la forme, qui vise à donner plus de prise aux directions syndicales.

Comme l’affirme un proche du dossier, « la négociation, si elle était acceptée, permettrait au gouvernement de se refaire après le sentiment de brutalité donné avec les ordonnances. » Ce serait un risque, cependant, car « dans une négociation, les partenaires sociaux pourraient aller bien moins loin dans la réforme que ne l’ambitionne Emmanuel Macron », conclut-il.

Une réponse, le boycott : Non, nous n’en avons pas fini avec les ordonnances !

Quoique l’on puisse reprocher à Macron, on peut être certain d’une chose : ce n’est pas sur la clarté de sa politique que l’on peut le mettre en défaut. La présentation du budget 2018 en a été l’une des plus criantes illustrations : un budget qui s’affiche au service des riches et même des hyper-riches et leur yacht. Par ricochet, Macron a même semblé détrôner Sarkozy, son paquet fiscal de 2007 et son côté bling-bling apparaissant carrément ringard en comparaison.

Jamais les intentions de Macron n’ont été aussi claires. Déjà prévenu avec les ordonnances de la Loi Travail, les directions syndicales ne peuvent même plus justifier leur participation en affirmant attendre de juger « sur pièce ». Pourtant, les directions syndicales comptent bien participer aux négociations avec Macron. Sur la pression de la base, elles vont tout de même monter le ton, dans le sillage de la mobilisation de ce 10 octobre. Mais le front uni de la CGT à FO en passant par la CFE CGC, n’aura pas lieu, suite à l’échec de l’intersyndicale de lundi. Plus que dessiner un plan de bataille conséquent contre Macron et ses ordonnances, ce sont des doléances que les leaders syndicaux comptent lui adresser.

Pour la suite du programme, les négociations devraient se poursuivre avec des rencontres bilatérales à Matignon, entre le 17 et le 19 octobre. Édouard Philippe recevra alors les organisations syndicales en compagnie de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale concerné par les questions d’apprentissage, et Muriel Pénicaud, sa collègue en charge du Travail.

Dans ce cadre, à la base, dans les unions départementales, les fédérations combatives, les AG de ville ou les AG interpro, il faut exiger des directions syndicales qu’elles boycottent les « négociations » qui nous désarment. Il n’y a pas de négociations possibles avec les ennemis qui ne veulent que notre peau. Le seul message à envoyer au gouvernement, c’est que : « Non, le combat contre les ordonnances Macron n’est pas fini ! ».

Par ailleurs, tout en préparant au mieux la nouvelle journée de grève nationale appelée par la CGT, le 19 octobre, il apparaît aujourd’hui d’autant plus urgent, étant donné la temporisation que sont en train d’opérer les directions syndicales, de commencer à penser les bases d’une Rencontre Nationale des secteurs en lutte pour imposer aux directions nationales un véritable plan de bataille, radicalement distinct des journées d’action en saute-mouton ou des marches du week-end, avec les armes qui sont les nôtres : la grève et les piquets.

 
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