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La Izquierda Diario
13 de octobre de 2017 Twitter Faceboock

Retour de la droite dure
Laurent Wauquiez toujours en tête dans la course à la présidence LR, drague les électeurs FN
Markus Schultz

Les résultats d’un sondage Odoxa-Le Figaro-France Info, dévoilés ce vendredi, confirment la position de favori du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, pour prendre les rênes des Républicains.

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Crédits photos : KONRAD K./SIPA

Wauquiez favori, LR vers le retour d’une droite dure ?

L’enquête a ainsi été réalisée auprès d’un échantillon de 992 personnes, représentatif de la population française, et comprenant 133 sympathisants LR. Accrédité de 78% des voix chez ces derniers, Wauquiez est bien loin devant ses concurrents. En effet, les sondés sympathisants LR ne voteraient qu’à 14% pour Florence Portelli, 4% pour Danielle Fasquelle et seulement 2% pour Maël de Calan. Néanmoins, si on regarde pour l’ensemble des Français interrogés cette fois-ci, l’écart entre Wauquiez et Portelli se réduit puisque cette dernière grimpe jusqu’à 29 % d’intention de vote.

Difficile, donc, pour les « petits » candidats d’exister face à celui qui incarne la frange dure du parti et qui, le vent en poupe, espère pouvoir détrôner Mélenchon de sa place de premier opposant au gouvernement Macron. Si ce dernier a mené toute sa communication politique pendant la présidentielle sur le dépassement opportuniste et fallacieux du clivage gauche/droite, Wauquiez tente le retour assumé aux fondamentaux. Voici ce qu’a d’ailleurs déclaré le candidat lors de son discours de campagne mercredi soir face à un parterre de militants : « On nous demande : comment vous vous positionnez face à Macron qui est un président quasi-à-droite ? Mais Emmanuel Macron n’est pas de droite. Emmanuel Macron n’a rien de droite. Il peut faire des réformes qui sont des réformes techniques, sur lesquelles on peut se retrouver. Mais être de droite, c’est bien plus que de savoir si le déficit est à 2,9 ou à 3,2%. Être de droite, c’est bien plus que de bouger trois articles du code du travail dans un sens ou dans l’autre. Etre de droite, c’est une vision de société  ».

Une vision de la société qui, par exemple, voit dans l’ « assistanat un cancer » selon les propres mots, il y a peu, de Wauquiez. A cela s’ajoute une volonté affirmée de s’accaparer les électeurs frontistes. Lors d’un autre meeting de campagne, en Lorraine, c’est en « rassembleur » de la droite que Wauquiez s’est efforcé d’apparaitre avec comme soutien de poids à la tribune, Nadine Morano. Cette dernière a d’ailleurs clairement explicité les ambitions de la candidature Wauquiez : « Nous, ce qu’on veut, c’est récupérer les électeurs. Lorsqu’on fera respecter l’autorité, la sécurité, la civilisation française, quand on aura fait ce boulot-là, les gens n’iront plus voter Front national  ». Bref, la droite pour de vrai…

Une stratégie de la dernière chance ?

S’il est clair que cette course à la présidence LR ne passionne pas les Français pour l’heure, l’enjeu est néanmoins immense pour la droite. Entre la débâcle de la présidentielle liée au PenelopeGate, le départ de certains pour En Marche et la formation des Constructifs, pour l’instant toujours membre des Républicains, la crise est profonde. D’autant plus que ce n’est pas que du côté de Macron que Wauquiez doit faire face à une fuite de l’électorat : à sa droite, la naissance d’un parti rassemblant Les Patriotes de Philippot et les catholiques intégristes de Sens Commun rendent la recomposition de la droite difficile. En effet, l’enquête réalisée révèle également que cette élection revêt un enjeu important pour 56% des sympathisants LR interrogés dans la mesure où elle va désigner qui sera à la tête du principal parti d’opposition, du moins parlementairement. D’autre part, plus généralement, LR est perçu par les sondés comme un parti dans un été grave, où 76% des sympathisants LR trouvent le parti désuni, mais 70% estiment qu’il a encore un avenir et 83% pensent qu’il « représente bien la droite ».

Voilà de quoi redonner du baume au cœur à Wauquiez qui semble donc parier sur le profil d’une droite dure, traditionnelle et surtout assumée pour relancer le parti. A ce titre, voilà ce qu’il a déclaré au meeting parisien de mercredi soir : «  La plupart des gens vont nous expliquer, y compris dans notre famille politique, que l’on a perdu à cause de nos idées. On aurait perdu parce qu’on a défendu un peu trop fort nos idées. Nicolas a perdu en 2012 parce qu’il aurait trop fortement affirmé les idées de la droite ; François Fillon a perdu en 2017 parce qu’il a défendu une droite trop nette, trop claire… Moi ma conviction, c’est exactement l’inverse. C’est grâce à nos idées que, alors qu’on a été plongé dans une telle instrumentalisation médiatique des affaires, François Fillon a pu faire 20%  ».

Mais la tâche reste encore immense pour celui qui concourt pour la président des Républicains, puisque si 84% des sympathisants LR pensent que le parti de droite sera en mesure de revenir au pouvoir lors des prochaines élections, les non-sympathisants ne sont que 41% à le penser. Pire encore pour Wauquiez, seulement 28 % de ces derniers envisagent LR comme un parti d’avenir...

 
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