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La Izquierda Diario
16 de octobre de 2017 Twitter Faceboock

Encore un « malaise cardiaque » ?
Roumazières : Mort d’un jeune homme pendant sa garde à vue à la gendarmerie
Arthur Nicola

Est-ce une nouvelle victime de violences policières qui est décédée à la gendarmerie de Roumazières, en Charente ? Si, pour l’instant, rien n’indique clairement la responsabilité de la gendarmerie, les efforts pour protéger la gendarmerie laissent planer le doute.

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Quatre jours de garde-à-vue pour finir à la morgue

La victime, un jeune homme de 36 ans, avait été placée en garde-à-vue le lundi 6 octobre dans le cadre d’une affaire liée au trafic de stupéfiant. Cependant, vendredi matin, un peu avant 8h, les pompiers sont appelés par la gendarmerie pour un « malaise » ; à l’arrivée, le jeune homme n’a pas pu être ranimé et a été déclaré mort à 8h51. Si, à l’heure actuelle, rien ne semble indiquer des violences policières, on ne peut que s’interroger sur un certain nombre de faits. Ainsi, vendredi était son potentiel dernier jour de garde à vue : emprisonné lundi pour des faits liés au trafic de stupéfiant, la durée maximale de rétention était de 96 heures. 4 jours donc, au cours desquels le médecin qui l’a examiné à plusieurs reprises a affirmé que son état de santé était satisfaisant. De plus, si le procureur a exigé une autopsie, celle-ci affirme que le jeune homme est décédé d’un oedème pulmonaire, une affection qui peut être dans certains cas causés par des violences sur la victime, d’autant plus que la cause exacte du décès est une « asphyxie majeure due à un oedème aigü du poumon. » L’absence de violence qu’a certifié le même légiste ne peut que faire penser aux allégations du procureur de Pontoise lors de la mort d’Adama Traoré, qui avait changé plusieurs fois de versions pour couvrir les assassins du jeune Beaumontois.

Un dispositif renforcé pour protéger la gendarmerie de Roumazières

Si le décès est pour l’instant officiellement accidentel, cela n’a pas empêché la gendarmerie de Roumazières de boucler le petit village de 2500 habitants, au point où les gendarmes ont surveillé la gendarmerie, armés d’armes de guerres, postés sur le toit de l’office. Un déploiement que le procureur a décrit comme « des mesures de protections habituelles dans ce genre de cas », avant de préciser qu’il y avait eu « un cas en Gironde où un commissariat avait été incendié et cela n’avait rien à voir avec la communauté des gens du voyages ». La dernière phrase, au-delà de l’aspect profondément raciste de l’allégation, ne peut que renforcer les doutes qui pèsent sur cette mort. Si, pour l’instant, rien ne peut certifier que ce jeune homme est une nouvelle victime des violences policières qui se dénombrent à plusieurs dizaines de morts par an en France, on ne peut que s’interroger sur les conditions de rétention des détenus, qu’ils soient en garde-à-vue ou incarcérés dans des centres de rétention.

[Crédits photos : Renaud JOUBERT]

 
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