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La Izquierda Diario
2 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

Culture du viol
VIDEO. Egypte : Un avocat affirme que « c’est un devoir national de violer une femme qui porte un jean déchiré »
Damien Bernard

Lors d’un débat télévisé sur la prostitution, Nabih al-Wahsh, un avocat de grande notoriété en Egypte a déclaré fin octobre que les femmes portant notamment un jean déchiré devaient être harcelées sexuellement ou violées.

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Le juriste avait commencé par demander si ses interlocuteurs sur le plateau étaient heureux lorsqu’ils voyaient une fille marcher dans la rue avec la moitié de son jean déchiré au niveau des fesses. L’avocat a lui-même répondu :

« Je dis que quand une fille marche comme ça, c’est un devoir patriotique de la harceler sexuellement et un devoir national de la violer.  »

C’est alors que cet appel au viol public, sur une chaine de grande écoute, a provoqué une vague d’indignation à travers le pays et dans le monde. Cette vague de colère a eu d’autant plus d’écho que le contexte est favorable à l’ouverture de la parole quant aux violences sexuelles et machistes ouvert suite à l’affaire Harvey Weinstein, qui a éclaboussé le milieu artistique et politique, les lieux de pouvoir, et plus généralement l’expression d’une société patriarcale.

Sous pression de la vague d’indignation, le « Conseil national égyptien pour les femmes » a annoncé son intention de déposer une plainte contre la chaîne de télévision. Elle a aussi lancé un appel aux médias pour qu’ils s’abstiennent de fournir une plate-forme aux personnes incitant à la violence contre les femmes. Il a également déclaré qu’il déposerait une plainte contre Nabih al-Wahsh lui-même. Des déclarations des plus hypocrites, alors même que l’organisation gouvernementale dirigée par Suzanne Moubarak minimisait « l’étendue du harcèlement des femmes en Egypte, parlant d’une exagération des médias et accusant implicitement les islamistes d’enfler le phénomène. » (voir la Depêche AFP en anglais)

La contradiction est d’autant plus grande lors que les autorités égyptiennes, notamment sa justice, lorsque le tribunal correctionnel du Caire n’hésitaient pas à condamner à un an de prison ferme pour « incitation à la débauche » après avoir dansé « de manière suggestive » dans un clip posté sur le Web. Ou encore dernièrement, lorsque l’Etat réprimait les manifestants qui brandissaient des drapeaux LGBTI lors d’un concert au Caire. Depuis le 22 septembre, le gouvernement égyptien s’est lancé dans une nouvelle vague de répression à l’encontre de la communauté LGBTI. C’est même une véritable véritable « chasse » qui était engagé au prétexte de retrouver celles et ceux qui auraient "agités un ou plusieurs drapeaux LGBTI" à un concert.

Non, le gouvernement et ses organisations soit disant féministes, et les médias dominants ne font, en définitive, qu’encourager les violences sexuelles et machiste, qui atteignent des records en Egypte. Une étude publiée le mois dernier par le magazine américain Forbes donnait au Caire la première place du classement des villes de plus de 10 millions d’habitants les plus dangereuses pour les femmes.

 
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