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La Izquierda Diario
2 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

En soutien de Madrid
Manu is back ! Valls entend s’immiscer dans les élections de décembre en Catalogne
Julian Vadis

Estimant avoir son « mot à dire », Manuel Valls a annoncé qu’il participera activement à la campagne pour les élections en Catalogne du 21 décembre. Et sa ligne est claire : « l’indépendance serait une folie ».

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Crédits photo : JAVIER SORIANO / AFP

On ne peut pas vraiment dire qu’il nous avait manqué… Alors qu’il avait été quelques peu relégué au second rang après son élection controversée lors des législatives et la cuisante fin de non-recevoir de la part de la « majorité présidentielle » qu’il comptait intégrer, Manuel Valls entend s’exporter… en Catalogne.

L’ex-premier ministre a ainsi déclaré que les ressortissants français d’origine catalane avaient « leur mot à dire » sur la question de l’indépendance. C’est ainsi que Valls a affirmé dans les colonnes du Parisien qu’il participerait à la campagne de l’élection convoqué par Madrid et Rajoy en décembre prochain. C’est ainsi qu’il se rendra « avant les élections de décembre en Catalogne, en compagnie d’autres dirigeants européens, en répondant à l’invitation de la société civile catalane » avec pour objectif de « manifester notre attachement à une Espagne ouverte et au fait que la Catalogne doit choisir son destin dans l’Espagne et dans l’Europe. Il n’y a pas d’autre voie possible ».

En voilà, une surprise ! Manuel Valls entend s’asseoir sur le référendum d’indépendance du 1er octobre, déni de démocratie que l’ex-premier ministre a dû apprécier, lui, l’une des figures principales du tournant répressif du quinquennat Hollande. Sans doute, aussi, a-t-il apprécié à leur juste valeur les opérations policières menées par l’État central pour mater le peuple catalan, occasionnant plus de 900 blessés début octobre. C’est donc très logiquement que Valls entend défendre une ligne de soutien total à Rajoy et pour « l’unité de l’Espagne ».

Pour tenter de se donner un brin de crédibilité, Valls a joué la carte de la nostalgie, expliquant que sa première manifestation datait de 1976, à 14 ans, pour « réclamer la démocratie et un statut pour la Catalogne » et « qu’être Catalan, c’est être ouvert sur le monde ». Ni une, ni deux, Valls a ensuite déclaré que « l’indépendance serait une folie », appelant l’Union Européenne à une réaction en défaveur du processus. Une rhétorique qu’il justifie par la nécessité « d’unité et de solidarité » pour l’Europe.

Pour son retour sur le devant de la scène, Manuel Valls entend donc se poser en défenseur du régime post-franquiste de 1978 et de la monarchie, en contestant le droit à l’auto-détermination du peuple catalan. Alors que Puigdemont enchaîne les trahisons depuis Bruxelles, les classes dominantes européennes, hostiles à l’indépendance, envoint quelques-uns de leurs laquais pour défendre une unité qui vise avant tout à briser toute résistance populaire face à la violence de l’État central. Dans ce contexte, les positions des principales organisations à la tête du mouvement d’indépendance apparaissent sans cesse plus comme une forme de trahison. Comme l’illustre notamment le fait qu’elles participeront aux élections illégitimes du 21 décembre et ne proposent aucun plan de bataille concret pour défendre jusqu’au bout le processus d’auto-détermination catalan.

Il est donc indispensable qu’une alternative politique émerge des organismes d’auto-organisation et par la grève générale appelant au boycott des élections du 21, la défense de la République catalane et l’extension de la lutte contre le régime monarchiste post-franquiste à l’échelle de l’ensemble de l’État espagnol. Il est en effet indispensable de voir émerger un plan concret contre les attaques violentes du gouvernement Rajoy, contre le 155 et prenant en charge les thématiques sociales et économiques comme les questions démocratiques, le chômage, la précarisation de l’emploi… Il faut résister et défendre la République Catalane pour lutter contre la Couronne et le Régime dans tout l’État espagnol, en œuvrant à unifier la classe ouvrière à l’échelle de l’ensemble de l’État central, et s’affrontant frontalement avec le régime de 1978.

 
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