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La Izquierda Diario
2 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

#NiUnaMenos
Miss Perou 2017. Quand les candidates dénoncent les violences faites aux femmes
Padma Sparro

Les candidates à l’élection de Miss Perou 2017 ont utilisé ce concours comme une tribune pour dénoncer les violences de genre.

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Suite à l’affaire Weinstein, le harcèlement sexuel et l’oppression des femmes se trouvent mis sur le devant de la scène médiatique. Au travers de hashtags tel #Metoo ou # Balancetonporc, la parole des femmes se libère afin de dénoncer les abus et la domination dont elles sont victimes au quotidien. A l’instar des concours de beauté qui sont le reflet même d’une certaine forme de violence faite aux femmes.

En effet, que sont les concours de beauté si ce n’est la définition des standards auxquelles les femmes devraient se conformer ? Au travers de la figure de la miss, au-delà de l’instrumentalisation de leurs corps à des fins commerciales, une violence symbolique est diffusée par ces institutions, véhiculant des normes esthétiques auprès des téléspectatrices : culte de la maigreur, talons hauts,, phobie des rondeurs, teint lisse …

C’est dans ce contexte, subvertissant le caractère éminemment sexiste de ce genre de concours de beauté, que l’élection de Miss Peru 2018 a pourtant vu une initiative féministe prendre place sur scène. Les différentes candidates, passant traditionnellement tour à tour en indiquant leur mensuration, ont remplacé les chiffres de leur tour de taille, poitrine et hanche par des statistiques concrètes sur les violence faites aux femmes dans leur pays. « Mes mensuration sont , les 2002 cas de féminicides déclarés en 9 ans dans mon pays ». « Mes mensurations sont les 156 tentatives de féminicide et les 82 meurtres de femmes qui ont eu lieu cette année » ou encore « Mes mensurations sont « 81 % des fillettes de moins de 5 ans qui ont été agressées par une personne issue de leur entourage familiale ».

La question des violences genre, actuellement mise en lumière à échelle internationale, connaît une résonance toute particulière en Amérique latine. En 2016, suite au meurtre de Lucia Pérez, une jeune fille argentine de16 ans droguée violée puis empalée , le mouvement niuna menos s’était propagé en argentine. Née en 2015 , la mobilisation « ni una menos » avait alors pris un second souffle, et avait initié un appel à la grève,et des manifestations avaient été observées dans de nombreuses capitales sud américaines, ainsi qu’à Madrid, Barcelone et même Paris. Ces mobilisations participaient à visibiliser à grande échelle le fait que la violence du système patriarcal tue des milliers de femmes. C’est ce que les candidates ont voulu rappeler en donnant diverses statistiques, faisant référence aux violences desquelles sont victimes les femmes.

Pour Jessica Newton l’organisatrice du concours et ex miss-peru 1987 qui initié cette action « la reine de beauté nationale doit être l’ambassadrice des femmes qui se tiennent debout, de toutes celles qui n’ont pas de voix ». On peut regretter que l’initiative ne dénonce pas les concours de miss comme étant en soi vecteur d’oppression envers les femmes. Mais, en dénonçant les violences sexistes au sein d’un concours de beauté, ces femmes initient un acte symbolique qui a été viral, au vue des records d’audimat lors de la diffusion de ces shows.

Le Pérou, est le second pays d’Amérique latine derrière la Bolivie comptant le plus grand nombre de femmes violées selon l’organisation de État américains (OEA). Dénoncer l’ampleur de ces violences et leur caractère structurel est un premier pas pour lutter contre elles.

 
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