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3 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

Politique
Les conseillers des ministres ont profité d’une augmentation de salaire de 20,5 % depuis l’élection de Macron

Macron l’avait promis, son arrivée à l’Elysée commencerait par une réduction des ministères et avec eux, de leurs personnels. Si désormais on dénombre 30 ministres (contre 38 sous la présidence Hollande) et un nombre limité de collaborateurs dans les cabinets (10 maximum), il ne faut pas s’attendre à des économies pour le budget 2018. Loin s’en faut puisque cette diminution de 47% des effectifs s’accompagne d’une progression des salaires de + 20,5%, soit 9 186 euros perçus mensuellement par les petites mains des ministres.

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Des conseillers ministériels aux rémunérations exorbitantes

D’après un document annexe associé au projet de budget 2018, publié par Bercy, les agents travaillant dans les cabinets ministériels ont ainsi subi une cure d’amaigrissement, passant de 563 l’année dernière, à 300 aujourd’hui, suite au décret signé par Macron. Une réduction qui devait, d’après le chef de l’Etat, obliger « les cabinets à être centrés sur des fonctions politiques et veiller à l’explication de l’action et de la communication relative à celle-ci ». Oui mais voilà, à l’heure où Macron affirme qu’aider les plus précaires (travailleurs, étudiants, retraités…) coûte trop cher et diminue les APL de 5 euros par mois pour tous, tout en supprimant l’ISF pour les plus fortunés, c’est maintenant d’une hausse de plus de 20% de leurs salaires dont vont pouvoir profiter 232 membres de ces cabinets (hors ministres délégués et secrétaires d’Etat). Ces chiffres ubuesques sont révélés par René Rosière, ancien parlementaire socialiste, à la lecture du rapport intitulé « personnels affectés dans les cabinets ministériels ».

Mais qui sont ces 232 salariés qui bénéficient des grâces du gouvernement ? Quand on regarde quelques cabinets ministériels, on se rend compte que la garde rapprochée des ministres est souvent composée de grands administrateurs du CAC40. Dans le cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, on trouve Bertrand Sirven, un ancien d’Havas et de Nestlé, ou encore Bertrand Dumont, ancien directeur de la gestion prudentielle d’HSBC. A côté d’eux, des grands administrateurs, issus de Sciences Po, de Polytechnique ou du corps des Mines, les écoles de formation de l’élite de la bourgeoisie française. Dans le cabinet de Muriel Pénicaud, on peut trouver Stéphane Lardy, un « syndicaliste » de Force Ouvrière (qui doit être content de toucher ses 9000 euros par mois), ou Patrice Ivon, de la Banque Publique d’Investissement, etc. Ce sont tous ces conseillers et conseillères, qui expliquent patiemment aux ministres comment mettre en œuvre leurs politiques antisociales, qui sont si cher payés.

Des chiffres qui risquent de faire encore baisser la côte de popularité de Macron déjà mise à mal et qui montrent surtout que ce dernier s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs : d’un Sarkozy qui, dès son arrivée au pouvoir, augmente son salaire, d’un Valls qui dépensait des fortunes en argent public pour réaliser des sondages ridicules sur son image, sans compter les innombrables affaires d’emplois fictifs en tant qu’assistants parlementaires (Fillon, Le Roux,…). Une fois de plus, Macron prouve son unique ambition : être le président des riches.

Une augmentation, mais pas pour tous les salariés du ministère !

Si le personnel associé au cabinet a donc enregistré une baisse de 47% de ses effectifs, les « personnels-support » sont aussi moins nombreux, avec un recul de 16% des agents. Ce qu’il faut comprendre par « personnels-support » ce sont toutes les fonctions liées à l’administration (secrétariat), à la sécurité (vigiles) ou encore au transport (chauffeurs). Des corps de métier qui eux, en revanche, ne profitent d’aucune augmentation de salaire, sans doute bien trop subalternes pour un président au mépris de classe plus assumé que jamais. Ainsi, collaborateurs des cabinets ministériels et personnels-support combinés (représentant plus de 2000 personnes) présentent une baisse de 18% des effectifs en un an, alors que seulement 232 salariés, de même statut, perçoivent 20% d’augmentation sur leur fiche de paie.

Un mépris de classe décomplexé qui ne s’affiche pas seulement contre les « fainéants » qui refusent la loi travail, ou les GM&S qui « foutent le bordel » au lieu de chercher du travail ailleurs, comme l’a affirmé Macron il y a peu, mais qui s’enracine aussi jusqu’au sein de l’Elysée.

 
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